vendredi 22 janvier 2016

Arabie Saoudite : Une fatwa lancée contre les échecs...

Les échecs interdits par le grand mufti d'Arabie Saoudite. Comme le rapporte le New York Times sur son site internet, la plus haute autorité religieuse du royaume saoudien a lancé une fatwa contre le jeu d'échecs, qu'il qualifie d'« oeuvre de Satan », au même titre que l'alcool ou les paris. Les échecs sont « une perte de temps et d'argent, à l'origine de haines et d'hostilités entre les joueurs », a précisé Abdel Aziz al-Cheikh à la télévision alors qu'un grand tournoi se tient ce vendredi à La Mecque.
S'il n'a pas précisé quand la fatwa avait été lancée, le grand mufti d'Arabie saoudite l'a justifiée en s'appuyant sur un verset du Coran interdisant « les stupéfiants, le pari, l'idolâtrie et la divination », explique le quotidien britannique The Guardian .
Mais les fatwas n'étant pas considérées comme des lois, les échecs ne sont pas interdits en Arabie Saoudite, malgré l'annonce du grand mufti, très respecté et écouté dans le royaume. Il ne s'agit en effet que d'une opinion, censée servir d'aide religieuse.
« Stupide »
L'annonce n'a pourtant pas manqué de provoquer l'indignation des joueurs d'échecs. Sur Twitter, un membre de l'Association saoudienne d'échecs, Musa BinThaily, s'est notamment fendu de plusieurs messages pour défendre le jeu, rappelant notamment que « les échecs sont pratiqués depuis des années dans le monde musulman ». Et le président du comité des lois de l'association de publier sur le réseau social une photo de joueurs saoudiens avec un prince des Émirats arabes unis, affirmant que les tournois d'échecs ne cesseraient pas d'être organisés en Arabie saoudite.
Quant à Garry Kasparov, ancien champion du monde d'échecs qui siège désormais au conseil de la Fondation des droits de l'homme à New York, il juge sur son compte Twitter « stupide » la décision de grand mufti d'Arabie Saoudite.
Après la révolution islamique de 1979, jouer aux échecs en public était interdit en Iran. Une décision levée neuf ans plus tard par l'ayatollah Rouhollah Khomeini, tant que les joueurs ne pariaient pas d'argent, rappelle The Guardian. En Irak, le jeu a été interdit « en toutes circonstances » en 2005 par le grand ayatollah Ali al-Sistani.

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