lundi 11 janvier 2016

Algérie : Des hausses des tarifs qui ne passent pas (Idriss Elram)

Les Algériens vont devoir apprendre à se serrer la ceinture avec l'instauration de mesures d'austérité pour faire face à la chute des cours du pétrole. Celle a fait perdre au pays la moitié de ses revenus extérieurs en 2015. Le gouvernement a d'abord décidé d'agir sur les budgets d'équipement en suspendant de nombreux projets, mais il est désormais contraint d'affecter directement le portefeuille des citoyens.
Ce que l'automobiliste algérien paie à la pompe depuis le 1er janvier
Le gasoil est ainsi passé de 13,70 DA à 18,76 DA (+5,06 DA), le super à 31,42 DA contre 23 DA (+8,42 DA) et le super sans plomb à 31,02 DA contre 22,60 DA (+8,42), avec un alignement de la hausse de l'essence super avec le Sans plomb, ce sont les nouveaux prix affichés au niveau de toutes les stations-service du territoire alégrien. Le GPL-C n'étant pas touché, le prix est resté le même. Sur le plan des répercusions, c'est donc le Super et le Super Sans Plomb qui affichent la plus grosse augmentation avec : + 8.42 DA. Le moyenne de toutes les augmentations est de 7.29 DA, soit + 36.25% comparé aux tarifs 2015. Ces hausses ont mécaniquement entraîné d'autres. En effet, les taxis et les transporteurs de voyageurs par car se sont empressés de la répercuter sur leurs tarifs, en dépit des assurances du gouvernement quant à leur maintien. "Augmenter le prix du carburant tout en gardant inchangé le prix de la course, cela entraîne des pertes sèches", se défend un chauffeur de taxi algérois, qui paie désormais un plein 1.450 dinars (12,42 euros) contre 1.000 dinars (8,57 euros) jusqu'au présent. "Autrement dit, un tiers de mes bénéfices part en fumée", regrette-t-il. "La hausse des prix des carburants, de l'électricité et du gaz influe directement sur le pouvoir d'achat des Algériens", explique l'économiste Smail Lalmas. D'autant plus que celui-ci est déjà fortement atteint par la dépréciation de la monnaie locale, responsable d'une augmentation importante des prix des produits importés dans un pays qui achète à l'étranger biens d'équipement, produits de consommation et médicaments. En un an le cours moyen du dinar s'est officiellement déprécié de 15% par rapport à l'euro, passant de 104 à 117 dinars pour un euro. Mais le cours réel des devises étrangères est fixé par le marché parallèle où l'euro a atteint 180 dinars en décembre.

Carburant, électricité, télécoms, tout augmente !
Ces hausses étaient prévues par la loi de finances 2016, et correspondent au réajustement de la TVA sur les carburants. La loi de finance révise à la hausse le taux de TVA des carburants mais aussi de l'électricité, ainsi qu'une hausse des tarifs de la TPP (Taxe sur les produits pétroliers).  Mais selon les déclarations du ministre des finances, elles ne devaient pas dépasser les 5DA par litre. De son côté le gouvernement rappelle que "ces ajustements des prix des carburants doivent rationaliser la consommation des énergies, sans toucher au budget d'investissement''. Désabusés, en colère, sur les réseaux sociaux, on ne parle plus que d'augmentation des prix.
Et ce n'est pas terminé, puisque le gouvernement n'exclut pas une augmentation des prix des transports. C'est le ministère des Transports qui l'a annoncé le 7 janvier dernier "le prix du tarif qu'on va fixer dépendra de la réduction de certaines charges pour les transporteurs. Ces dernières seront prises en considération dans l'élaboration du tarif qu'on va fixer. Un tarif consensuel, raisonnable  et qui ne va pas impacter le pouvoir d'achat des citoyens", a déclaré le directeur du transport terrestre et urbain au ministère des Transports sur une Radio nationale. "S'il y aura éventuellement une augmentation des tarifs,  elle sera symbolique et minime", a-t-il  encore assuré. Seuls les transporteurs privés seraient concernés par cette éventuelle hausse.

Les opérateurs Djezzy et Ooreedoo actent les augmentations
En plus du carburant, les Algériens paient plus cher depuis le 1er janvier 2016 leurs communications téléphoniques. En effet, les opérateurs de téléphonie mobile Djezzy et Ooredoo ont modifié leurs tarifs d'appels, selon le site algérien alhubeco.com. Les changements intervenus dans les modes de tarification des deux opérateurs seraient les premiers effets de la loi des finances 2016 sur le secteur des télécoms. Suite à la chute des cours du pétrole en 2015, le gouvernement algérien avait décidé pour 2016, pour éviter des perturbations dans les engagements de l'État, d'augmenter de 7% à 17% la TVA sur l'accès à l'Internet 3G sur mobile. La taxe sur le chiffre d'affaires annuel des opérateurs télécoms devait également passée d'1% à 3%. Le site d'informations algérien explique que chez Ooreedoo, une minute d'appel est désormais tarifée à 7,98 dinars. Le prix sur les appels chez l'opérateur de téléphonie mobile qatari était d'abord facturé par palier de 30 secondes à 3,98 dinars. Chez Djezzy, la 1ère minute ne sera plus divisible. Elle sera facturée dans son entièreté, puis les suivantes demeureront facturées par palier de 30 secondes.
(11-01-2016 - Par Idriss Elram)

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