dimanche 5 janvier 2014

Israël/Palestine : John Kerry à la recherche d’une paix "juste et équilibrée" au Proche-Orient

John Kerry poursuit sa visite au Proche-Orient à la recherche de la paix. Dimanche, le secrétaire d’État américain se rendait en Jordanie et en Arabie saoudite. "Je peux assurer à toutes les parties que le président Barack Obama et moi-même sommes déterminés à proposer des idées qui soient justes et équilibrées et qui améliorent la sécurité de toutes les populations", a déclaré M. Kerry avant de quitter Jérusalem pour Amman.
"La voie devient plus claire. Le puzzle se met en place et les décisions difficiles qui restent à prendre sont devenues beaucoup plus évidentes pour tout le monde (...), mais cela prend du temps", a-t-il expliqué. "Nous sommes à un point où les choix (possibles) se réduisent et les choix sont (...) difficiles", a reconnu le secrétaire d’État, après trois jours de tractations ardues avec les Israéliens et Palestiniens, qui n’ont pas permis de percée. M. Kerry, dont c’est la 10e mission dans la région depuis mars, s’est rendu dans la matinée en Jordanie, où il s’est entretenu une heure avec le roi Abdallah II. Il s’est ensuite envolé pour l’Arabie saoudite où il doit rencontrer le roi Abdallah, avant de revenir dans la soirée à Jérusalem.
La Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans de Jérusalem, en particulier l’esplanade des Mosquées, et deuxième pays arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël, est frontalière de la Cisjordanie, censée former la majeure partie d’un futur État palestinien. Le roi Abdallah d’Arabie saoudite occupe également une position cardinale, notamment en tant qu’auteur de l’initiative de paix de la Ligue arabe.
M. Kerry a présenté aux Israéliens et aux Palestiniens un projet d’"accord-cadre" traçant les grandes lignes d’un règlement définitif sur les frontières, la sécurité, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens. Les responsables américains n’ont pas révélé les détails du texte, qui a peu de chance d’être adopté en l’état par les deux camps.
M. Kerry a noté samedi des "progrès" dans les négociations à l’issue d’entretiens marathon depuis jeudi avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président palestinien Mahmud Abbas. Mais les divergences restent très profondes. Netanyahou n’a pas caché une certaine colère lors de son entrevue samedi soir avec le diplomate américain, selon des médias israéliens, tandis que des sources palestiniennes faisaient état de discussions "très difficiles".
Dans une interview à la radio La Voix de la Palestine, un dirigeant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo, a affirmé qu’il n’y avait pas eu de "réel progrès" sur les principaux contentieux, parmi lesquels "Jérusalem, les réfugiés, les colonies et le retrait sur les lignes de 67, et même les prisonniers". "Je ne pense pas que l’on verra quelque chose d’écrit (sur le papier) bientôt", a-t-il relevé.
Après les Palestiniens, Israël a rejeté les propositions des États-Unis pour assurer la sécurité dans la vallée du Jourdain, le long de la frontière entre la Cisjordanie et la Jordanie. "La sécurité doit rester entre nos mains. Tous ceux qui proposent une solution consistant à déployer une force internationale, des policiers palestiniens ou des moyens technologiques ne comprennent rien au Moyen-Orient", a affirmé dimanche le ministre des Relations internationales Youval Steinitz, un proche de Netanyahu.
Steinitz faisait allusion à un projet américain portant sur le déploiement de systèmes de surveillance sophistiqués dans la vallée du Jourdain. Cette proposition a été élaborée fin 2013 par le général John Allen, ancien chef de la coalition internationale en Afghanistan et conseiller spécial pour le Moyen-Orient.
Netanyahou exige qu’un futur État palestinien soit démilitarisé et qu’Israël puisse y maintenir une présence militaire à long terme sur la frontière avec la Jordanie. D’après les médias arabes et israéliens, les États-Unis ont proposé un maintien de forces israéliennes le long de cette frontière pendant 10 ou 15 ans après la signature d’un traité de paix, ce que refusent les Palestiniens. Les Palestiniens exigent la fin de l’occupation de leur territoire, mais acceptent le déploiement d’une force internationale, une option rejetée par Israël.

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