jeudi 20 août 2015

Syrie : Hommages et indignation après l’assassinat de l’ex-directeur du site antique de Palmyre

De nombreux responsables politiques ont rendu hommage, jeudi 20 août, à Khaled Assaad, ancien directeur du site syrien de Palmyre, décapité par le groupe Etat islamique (EI). « Ils l’ont tué parce qu’il n’a pas trahi son engagement profond envers Palmyre », a résumé la directrice générale Irina Bokova.
« Son œuvre se poursuivra et restera hors d’atteinte des extrémistes. Ils ont assassiné un grand homme, mais ils ne feront jamais taire l’Histoire. »
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), M. Assaad a été décapité sur « une place de Palmyre devant des dizaines de personnes ». Les bourreaux ont ensuite exposé le corps de l’universitaire en pleine rue et diffusé les photos sur les réseaux sociaux.

Drapeaux en berne en Italie
M. Assaad, âgé de 82 ans, avait dirigé de 1963 à 2003 le site des ruines romaines inestimables de Palmyre, ville tombée sous le contrôle des djihadistes avant l’été. Il avait collaboré au fil des années avec des archéologues français, américains, allemands, italiens ou suisses.
En Italie, le premier ministre Matteo Renzi avait indiqué que toutes les « fêtes de l’Unité », organisées ce 20 août à travers le pays par son Parti démocrate seraient dédiées à la mémoire de Khaled Assaad. « Les drapeaux seront en berne dans tous les musées et les lieux de culture dépendants de l’Etat », a également dit le ministre de la culture Dario Franceschini.
En France, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a condamné l’« assassinat barbare » de l’archéologue, « un homme de savoir » qui a « travaillé avec de nombreuses missions archéologiques françaises ». Les Etats-Unis, qui ont mis en place une coalition pour bombarder les cibles de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, assuré que « les tentatives [par l’EI] d’effacer la riche histoire de la Syrie étaient vouées à l’échec ».
Selon l’ONU, plus de 300 sites historiques syriens ont été endommagés, détruits ou pillés depuis le début de la guerre civile en Syrie. En plus de quatre ans, plus de 240 000 personnes, dont 12 000 enfants, ont été tuées, d’après un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. La moitié de la population syrienne a, quant à elle, été poussée à fuir.

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