mercredi 19 août 2015

Israël/Palestine : Le chef de l'opposition met en garde contre une "3e intifada"

Le chef de l'opposition israélienne Isaac Herzog a plaidé mardi pour un retour aux négociations pour "empêcher une troisième intifada", après avoir rencontré le président palestinien Mahmud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Isaac Herzog, chef de file du centre gauche israélien, s'est inquiété devant la presse d'une "détérioration de la situation". "Nous sommes tombés d'accord sur le fait qu'il y a une escalade des activités terroristes", a-t-il dit au siège de l'Autorité palestinienne à l'issue de cet entretien.
Les tensions sont de nouveau vives entre Palestiniens et Israéliens après la mort d'un bébé et de son père dans l'incendie de leur maison de Cisjordanie le 31 juillet, un acte attribué à des extrémistes juifs. Les attaques de Palestiniens isolés, au couteau ou à la voiture-bélier, contre des colons, des soldats ou des civils israéliens se poursuivent en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Quatre attaques du genre viennent de se produire en huit jours en Cisjordanie et trois de leurs auteurs palestiniens ont été tués par les forces israéliennes. Le sort du prisonnier Mohammed Allan, dans le coma après deux mois de grève de la faim, accentue encore les crispations.
"Avant toute chose, nous devons empêcher une troisième intifada et nous sommes convenus que, pour empêcher une troisième intifada, il faut d'une part combattre, de façon agressive, le terrorisme et d'autre part nous diriger vers un processus diplomatique, vers des négociations, vers des discussions les uns avec les autres", a dit Isaac Herzog.
Le processus de paix est au point mort après le nouvel échec d'une médiation américaine au printemps 2014. Lors de la campagne pour les législatives de 2015, le Premier ministre de droite Benjamin Netanyahu avait enterré l'idée d'un État palestinien s'il l'emportait. Il est ensuite revenu en partie sur ces propos mais rejette l'idée de négociations avec M. Abbas. Depuis les accords d'Oslo sur l'autonomie en 1994, l'Autorité palestinienne et Israël sont liés par une "coopération sécuritaire" qui suscite de vives critiques au sein de l'opposition au président Abbas, en premier lieu de la part du Hamas islamiste qui refuse de rendre les clés du pouvoir dans la bande de Gaza. L'Autorité palestinienne a menacé à de nombreuses reprises de rompre cette coopération, précieuse aux yeux d'Israël.

(18-08-2015)

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