lundi 24 août 2015

Liban: Une nouvelle manifestation reportée après les violences du week-end

Une nouvelle manifestation prévue lundi contre le gouvernement libanais sur fond de crise des ordures a été reportée par les organisateurs après les violents heurts ayant éclaté dimanche soir dans le centre de Beyrouth.
Cette décision a été prise par les organisateurs de la campagne "Vous puez" après deux jours de manifestations déclenchées par une crise des déchets qui a dégénéré en ras-le-bol général face à l'impéritie chronique de l'Etat et les problèmes qui gangrènent le pays depuis des décennies.
Les manifestants réclament non seulement une solution au problème des déchets mais également la fin de la corruption, des pénuries d'électricité et d'eau et du blocage politique dans un pays sans président de la République depuis plus d'un an.
Les deux jours de manifestations se sont terminés par des violences, les organisateurs accusant toutefois des "fauteurs de troubles" d'avoir attaqué les forces de sécurité après des heures de sit-in pacifique.
"La manifestation qui était prévue aujourd'hui à 18H00 (15H00 GMT) a été reportée, a annoncé lundi le collectif citoyen sur sa page Facebook, précisant que "le mouvement ne s'est pas arrêté et ne s'arrêtera pas".
"Nous ne battons pas en retraite. Nous avons besoin de réévaluer nos demandes. Nous ne renoncerons pas à nos droits", ont-ils ajouté. Une conférence de presse des organisateurs est prévue dans l'après-midi.
Dans un Liban plus habitué aux manifestations partisanes qu'aux mouvements sociaux, les rassemblements ont réuni des milliers d'hommes, femmes et enfants samedi et dimanche dans le centre de Beyrouth, avant de virer à l'affrontement en soirée, faisant des dizaines de blessés.
D'après la Croix Rouge libanaise, 59 personnes ont été hospitalisées dimanche soir, et 343 autres ont été traitées sur place pour blessures légères.
Dimanche soir, un groupe de 200 jeunes a fait irruption sur la place Riad el-Solh où se tenait le rassemblement, lançant des projectiles sur les forces de sécurité qui ont alors fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Tammam Salam avait dit comprendre les frustrations des manifestants, tout en laissant entendre que son gouvernement, formé il y a 18 mois, pouvait cesser de fonctionner s'il n'arrivait pas à résoudre la crise.
"Si la réunion du Conseil des ministres n'est pas productive jeudi, il ne serait pas nécessaire de tenir de nouvelles sessions", a-t-il dit. "Si les choses continuent telles qu'elle sont, nous nous dirigeons vers un effondrement".
M. Salam, qui avait déjà brandi la menace de sa démission il y a deux semaines, a réaffirmé que cette option était encore sur la table.
Les manifestations avaient commencé en raison de l'incapacité du gouvernement à enlever les ordures des rues après la fermeture de la principale décharge le 17 juillet. Les montagnes de déchets avaient été finalement collectées dans la capitale avant d'être jetées dans des endroits illégaux, provoquant la colère des habitants.

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