Les États-Unis sont disposés à parler avec l’Iran de la crise en Irak
et envisagent des frappes de drones parmi plusieurs options, a déclaré
lundi le secrétaire d’État, John Kerry. "Je n’exclurai rien qui puisse
être constructif", a répondu John Kerry à Yahoo News qui l’interrogeait
sur une éventuelle coopération militaire avec l’Iran pour aider l’Irak,
qui fait face à une offensive de djihadistes ultra-radicaux. Le chef de
la diplomatie américaine a précisé que le président Barack Obama
procédait à "un examen minutieux de chaque option à sa disposition", y
compris des frappes de drones. Il a ajouté que les États-Unis, qui se
sont militairement retirés d’Irak fin 2011, étaient "profondément
attachés à l’intégrité" territoriale du pays. Les États-Unis et l’Iran
sont tous les deux alliés du régime irakien du Premier ministre Nouri
al-Maliki. Les deux pays n’ont toutefois plus de relations diplomatiques
depuis 34 ans. "Voyons ce que l’Iran pourrait ou ne pourrait pas
vouloir faire avant de commencer à nous prononcer", a toutefois tempéré
le ministre américain.
Plus tôt lundi, un responsable américain avait indiqué à Vienne que
Téhéran et Washington "pourraient" entamer des discussions sur ce sujet
en marge des négociations nucléaires dans la capitale autrichienne. Dès
vendredi, dans une déclaration elliptique à Londres, John Kerry avait
déjà ouvert la porte à des discussions américano-iraniennes à propos de
l’Irak, "en marge" ou "en dehors" des tractations entre Téhéran et les
grandes puissances sur le dossier nucléaire. Ces discussions sur le
nucléaire, en général conduites côté américain par la numéro trois du
département d’État, Wendy Sherman, sont cette fois pilotées à Vienne par
le premier adjoint de John Kerry, le sous-secrétaire d’État William
Burns. Ce dernier a mené des négociations secrètes en 2011 et 2012 à
Oman entre les États-Unis et l’Iran, qui ont permis ensuite d’ouvrir
celles entre Téhéran et le groupe "5 + 1" (États-Unis, Chine, Russie,
France, Royaume-Uni, Allemagne).
Avec la crise en Irak, l’Iran et les États-Unis se retrouvent donc de
manière inattendue côte à côte face à un ennemi commun représenté par
les ultra-radicaux armés sunnites de l’État islamique en Irak et au
Levant (EIIL). Le président Obama avait indiqué vendredi qu’il
déciderait dans les jours à venir quelle attitude adopter face à
l’avancée des djihadistes de l’EIIL. Il avait précisé étudier "un
éventail d’options pour soutenir les forces de sécurité irakiennes" sans
donner d’indications sur d’éventuelles frappes aériennes, réclamées par
nombre d’élus républicains.
(16-06-2014)
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