dimanche 15 juin 2014

Irak : bombardement meurtrier d’un centre de recrutement militaire

Six personnes ont été tuées dimanche au nord-est de Bagdad par des obus de mortier tirés sur un centre recrutant des civils pour combattre les jihadistes, engagés dans une vaste offensive en Irak, ont indiqué la police et un médecin. Trois soldats figurent parmi les victimes de ce bombardement à Khales, au nord de Baquba, le chef-lieu de la province de Diyala, selon les mêmes sources.
Confronté à une avancée fulgurante des jihadistes dans le nord du pays, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a annoncé mercredi que le gouvernement armerait les civils prêts à lutter contre l’insurrection. Des milliers d’habitants se sont depuis portés volontaires. Le grand ayatollah Ali Al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d’Irak, a également appelé vendredi les citoyens à prendre les armes contre les jihadistes qui ont conquis très rapidement depuis lundi soir des territoires dans le nord et le centre du pays.
Dans leur avancée, les combattants islamistes, soutenus par des partisans du régime déchu de Saddam Hussein, ont rencontré très peu de résistance des forces de sécurité, de nombreux soldats et policiers abandonnant leurs positions. Les forces de sécurité, soutenues par des combattants de tribus, ont néanmoins repris samedi Ishaqi et Muatassam, dans la province de Salaheddine, non loin de Bagdad.
Au moins six combattants des Peshmergas ont été tués et 20 blessés dans un raid aérien de l’armée irakienne contre un convoi de troupes kurdes au nord de Bagdad, ont indiqué un responsable et un médecin dimanche. On ignorait pour le moment si l’attaque, qui a eu lieu dans la nuit à Khanaqine, à 150 km au nord-est de Bagdad, visait spécifiquement les troupes kurdes ou les avait touchées par erreur. Samedi, le secteur était divisé entre zones sous contrôle des insurgés et d’autres sous contrôle kurde.
L’offensive des jihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui ont pris d’importantes zones dans le nord et le centre de l’Irak, a permis dans le même temps aux forces kurdes d’assoir leur autorité sur des territoires disputés de longue date avec le pouvoir central à Bagdad.
Les Peshmergas ont ainsi pour la première fois pris le contrôle de la ville pétrolière de Kirkouk, menacée par les jihadistes, une ville au coeur de la bande de territoire que les Kurdes veulent intégrer à leur région autonome du Kurdistan irakien, en dépit des objections véhémentes de Bagdad. Mais alors que les troupes fédérales commencent à peine à relever la tête face à l’avancée jihadiste, il semble peu probable que le gouvernement irakien veuille ouvrir un second front contre les Kurdes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire