lundi 17 mars 2014

Israël/Palestine : Une rencontre Obama-Abbas pour tenter de débloquer le processus de paix

Barack Obama reçoit lundi le président de l’Autorité palestinienne Mahmud Abbas pour tenter de faire progresser les pourparlers de paix avec Israël malgré des blocages semblant "difficiles" à surmonter. Deux semaines après avoir accueilli le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, le président des États-Unis doit y rencontrer Mahmud Abbas à partir de 10 h 55 (14 h 55 à Paris), sur fond de crise aiguë en Ukraine qui a mobilisé l’équipe de politique étrangère américaine. Les deux dirigeants doivent s’exprimer face aux journalistes avant la rencontre et enchaîneront par un déjeuner de travail.
Selon l’exécutif américain, "le président (Obama) a l’intention de discuter des progrès dans les négociations israélo-palestiniennes" avec son hôte, et d’aborder avec lui les mesures destinées à "renforcer les institutions qui pourront soutenir l’établissement d’un État palestinien". Plus précisément, les entretiens entre Abbas et Obama devraient porter sur "l’accord-cadre" traçant les grandes lignes d’un accord de paix, que négocie avec les deux parties le secrétaire d’État John Kerry afin de les persuader de poursuivre les pourparlers au-delà du 29 avril. Cet "accord-cadre" tracerait les grandes lignes d’un règlement définitif sur les questions dites de "statut final" : les frontières, les colonies, la sécurité, le statut de Jérusalem et les réfugiés palestiniens.
Dimanche, après des discussions entre John Kerry et Mahmud Abbas, un responsable du département d’État a affirmé que le chef de la diplomatie américaine avait exhorté son interlocuteur à oeuvrer à réduire les énormes différends avec Israël. "Le secrétaire d’État a remercié le président Abbas pour son leadership et son partenariat durant les derniers mois et l’a encouragé à prendre des décisions difficiles qui seront nécessaires dans les semaines à venir", a ajouté ce responsable, évoquant des entretiens "francs et productifs".
John Kerry "a également réaffirmé que nous nous trouvions à un tournant dans les négociations, et alors que ces problèmes datent de dizaines d’années, aucune des parties en présence ne devrait laisser des décisions politiques difficiles se mettre en travers d’une paix durable", selon la même source. John Kerry avait reconnu mercredi n’avoir "jamais vu" un pareil niveau de méfiance entre les deux camps et qu’un règlement de paix, s’il restait "possible", était "difficile".
À la Maison-Blanche, Mahmud Abbas aura été précédé de deux semaines par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, que le président américain a exhorté lui aussi à prendre des "décisions difficiles", après une cinglante mise en garde contre les "retombées internationales" d’un échec pour Israël. Barack Obama s’est engagé auprès du Premier ministre israélien à exercer des pressions similaires sur les dirigeants palestiniens, selon un responsable américain.
Mais, se faisant écho des voix les plus à droite au sein du gouvernement de Netanyahou, le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a déclaré samedi que le président Abbas n’était "pas un partenaire pour un accord final". Les dirigeants palestiniens ont exprimé de très fortes réserves sur les propositions américaines, auxquelles ils reprochent de trop s’éloigner du droit international, refusant en particulier catégoriquement la "reconnaissance d’Israël comme État juif" et le maintien illimité de troupes israéliennes en territoire palestinien. Malgré les engagements de Barack Obama et de nombreuses tentatives de relance depuis, le dossier du processus de paix israélo-palestinien lui a résisté depuis sa prise de fonctions en janvier 2009.

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