lundi 24 mars 2014

Syrie : Malgré la résolution 2139, des obstacles freinent l’aide en Syrie

Les Nations unies accusent le gouvernement syrien et les rebelles d’entraver l’accès de l’aide humanitaire en dépit de la résolution adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité le 22 février.
La résolution 2139 "exige que toutes les parties, en particulier les autorités syriennes, autorisent immédiatement un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave aux organismes humanitaires des Nations Unies et à leurs partenaires d’exécution, y compris à travers les lignes de conflit et à travers les frontières des pays voisins".
Elle "exige également que toutes les parties mettent immédiatement fin à toutes attaques contre les civils, ainsi qu’à l’emploi sans discrimination d’armes dans des zones peuplées, tels que les tirs d’obus et les bombardements aériens, tels que l’emploi de barils d’explosifs".

Mais dans son premier rapport sur la mise en oeuvre de ce texte, que Reuters s’est procuré dimanche, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, estime que la situation "demeure extrêmement problématique".
Le diplomate sud-coréen relève que 175 000 personnes sont toujours assiégées par les forces gouvernementales syriennes tandis que 45 000 autres sont prises au piège par des groupes de l’insurrection.
Il ajoute qu’aucun cessez-le-feu local n’a pu être négocié depuis l’adoption de la résolution et que les trêves en place sont régulièrement violées.
D’après les Nations unies, 9,3 millions de Syriens, près de 40% de la population, ont besoin d’aide. Ils sont 2,6 millions à avoir en outre fui le pays depuis le déclenchement de la guerre civile, entrée dans sa quatrième année.
"L’accès de l’aide humanitaire en Syrie demeure extrêmement problématique pour les organisations humanitaires", écrit Ban Ki-moon dans son rapport de 13 pages, dans lequel il évoque notamment l’accumulation des autorisations nécessaires pour faire passer des convois et la mauvaise communication entre les autorités centrales et leurs représentants sur le terrain qui se traduit par des retards, voire des refus de passage à des check-points.
"L’accentuation des combats entre groupes de l’opposition armée, y compris entre l’Armée syrienne libre (ASL) et l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) a compliqué l’acheminement d’aide en coupant notamment des routes essentielles en certains lieux des régions nord du pays", ajoute-t-il.
La résolution 2139 exprime l’intention du Conseil de sécurité de "prendre de nouvelles mesures en cas de non-respect", mais des diplomates en poste à l’Onu notent qu’il est improbable que la Russie, qui dispose d’un droit de veto, accepte des actions supplémentaires.
Le rapport sera débattu vendredi par les quinze membres du Conseil de sécurité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire