Israël a demandé mercredi à 100 000 habitants de la Bande de Gaza
d’évacuer leur domicile, l’armée intensifiant ses bombardements après le
rejet par le Hamas d’une initiative de cessez-le-feu.
Conformément à la mise en garde du Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu, l’armée a augmenté ses frappes sur l’enclave palestinienne,
au 9e jour de son opération visant à faire cesser les tirs de roquettes
sur Israël.
Dans la nuit de mardi à mercredi, l’armée a visé en particulier les
maisons de quatre responsables du Hamas, dont l’ancien ministre de la
Santé Fathi Hammad et le député Ismail al-Ashqar, à Jabalia (nord).
Alors que son opération a fait 205 morts et plus de 1500 blessés dans
la bande de Gaza, en grande majorité des civils, l’armée israélienne a
appelé à l’aube par sms, messages téléphoniques et tracts quelque
100 000 habitants du nord de l’enclave à quitter les lieux avant 08H00
(05H00 GMT) "pour (leur) propre sécurité" en prévision d’un pilonnage
accru.
Une première mise en garde de ce type avait été envoyée dimanche, mais
les forces israéliennes n’avaient alors pas mis leurs menaces à
exécution, ce qui avait laissé penser à une méthode de guerre
psychologique.
"En dépit du cessez-le-feu, le Hamas et d’autres organisations
terroristes ont continué de tirer des roquettes, c’est pourquoi Tsahal
(l’armée, ndlr) a l’intention de mener de frappes aériennes contre des
sites terroristes", disent ces tracts, assurant aux habitant ne pas
vouloir leur "faire de mal ou à (leurs) familles".
Mardi soir, Netanyahu avait affirmé n’avoir "d’autre choix que
d’étendre et d’intensifier" sa campagne militaire, le Hamas ayant rejeté
une initiative de trêve proposée par l’Egypte et acceptée par Israël,
qui a suspend ses frappes pendant six heures dans la journée de mardi.
Le Hamas, considéré par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne
comme une "organisation terroriste", a exclu toute trêve sans un accord
global sur la fin du blocus de Gaza en place depuis 2006, l’ouverture du
poste-frontière avec l’Égypte et la libération de détenus.
Dans la nuit de mardi à mercredi, l’armée israélienne a dit avoir
bombardé une quarantaine de "cibles terroristes" : sites de lancement de
roquettes et centres de contrôle.
Israël a en outre annoncé que près d’un millier de roquettes avaient
atteint son sol en 9 jours, tandis que 225 autres avaient été détruites
par le système de défense Iron Dome. Quatre ont été détruites mercredi
matin au-dessus de Tel-Aviv, la capitale économique israélienne.
Mardi soir, l’échec de la trêve a aussi été suivi de la mort d’un
premier Israélien : Dror Hanin, un civil de 37 ans originaire d’une
colonie de Cisjordanie, était venu distribuer de la nourriture aux
soldats postés aux abords de la bande de Gaza quand il a été touché par
une roquette.
Les forces israéliennes n’ont cependant pas engagé d’opérations au sol,
bien que l’armée ait ostensiblement déployé des troupes d’infanterie et
des chars aux abords de Gaza, mobilisant 40 000 réservistes en vue d’une
éventuelle invasion qui risquerait cependant d’être coûteuse en vies
humaines.
Sur le front diplomatique, les acteurs occidentaux continuaient d’oeuvrer dans l’espoir d’un cessez-le-feu.
La ministre italienne des Affaires étrangères Federica Mogherini, dont
le pays préside l’UE, est en Israël pour des pourparlers avec les
dirigeants israéliens.
Très en retrait dans cette crise, le président palestinien Mahmud Abbas
doit se rendre en fin de semaine en Egypte puis en Turquie, pays allié
du Hamas.
A Gaza, les habitants se préparaient à une nouvelle journée de
bombardements, mais beaucoup répétaient qu’ils n’avaient nulle part où
fuir malgré les mises en garde de l’armée israélienne.
"Ils larguent ces tracts depuis leurs avions pour dire aux gens
ordinaires d’évacuer. Mais où devons-nous aller ? Mieux vaut rester et
mourir dans nos maisons", s’est exclamé Fasel Hassan, un résident de
l’enclave palestinienne.
"Où doit-on se réfugier ? Les écoles ? Elles sont pleines", a-t-il poursuivi.
L’Agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a
indiqué ces derniers jours avoir accueilli 17.000 réfugiés dans ses
écoles.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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