De très nombreux vols à destination d’Israël étaient annulés mardi
par plusieurs grandes compagnies aériennes européennes et
nord-américaines qui ont décidé d’interrompre la desserte de l’aéroport
international Ben-Gourion de Tel-Aviv après la chute d’une roquette à
proximité.
Les compagnies aériennes font preuve d’une extrême prudence depuis le
crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines jeudi dernier,
vraisemblablement abattu par un missile sol-air au-dessus de l’Ukraine.
L’Agence fédérale de l’aviation (FAA) a ainsi tout simplement interdit
mardi aux avions des compagnies aériennes américaines de voler vers ou
depuis Israël pour une durée de 24 heures.
L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a indiqué mardi à
l’AFP qu’elle allait recommander à l’ensemble des compagnies
européennes, au plus tard mercredi, de ne plus desservir Israël. Nombre
de compagnies n’ont pas attendu les directives officielles pour agir,
comme Delta Airlines, Air France ou encore Lufthansa.
"En raison de la situation potentiellement dangereuse due au conflit
armé en Israël et à Gaza, tous les vols des compagnies américaines vers
et depuis l’aéroport international Ben-Gourion sont interdits jusqu’à
nouvel ordre", a indiqué la FAA peu après 16 heures GMT. Des
"instructions actualisées" vont être données "dès que possible",
a-t-elle ajouté.
Avant même la diffusion de la note officielle de la FAA, Delta, US
Airways et United Airlines avaient déjà annulé plusieurs vols vers et
depuis l’aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv. Delta a même dérouté un de
ses avions en vol, qui était presque arrivé vers Tel-Aviv : son Boeing
747 parti de l’aéroport JFK de New York avec 290 personnes à bord a
ainsi fait demi-tour et a été redirigé vers l’aéroport de Paris-Charles
de Gaulle.
La porte-parole adjointe du département d’État Marie Harf a annoncé
un peu plus tard dans la journée que l’interdiction pourrait être
étendue de 24 heures, précisant que Washington avait consulté le
gouvernement israélien avant de prendre cette décision.
Deux semaines après le début d’une offensive menée par Israël dans la
bande de Gaza, qui a fait plus de 600 morts palestiniens, le chef de
l’ONU et celui de la diplomatie américaine tentaient mardi d’arracher un
cessez-le-feu. Vingt-sept soldats et deux civils israéliens ont
également trouvé la mort depuis le début de ces opérations.
Lundi, le département d’État avait émis un avertissement demandant
aux ressortissants américains de ne pas se rendre en Israël, dans la Bande de Gaza ou en Cisjordanie.
Du côté des compagnies européennes, Air France a indiqué mardi avoir
annulé ses vols vers et depuis Tel-Aviv "jusqu’à nouvel ordre". La
Lufthansa a dit faire de même pour une durée de 72 heures, "pour la
sécurité des passagers et des équipages". KLM Royal Dutch Airlines a
également suspendu ses services, évoquant des "raisons de sécurité".
British Airways et son concurrent à bas coût EasyJet ont en revanche
maintenu leurs vols. "Nous continuons de fonctionner comme d’habitude", a
déclaré un porte-parole de British Airways. "La sûreté et la sécurité
sont nos premières priorités et nous continuons à surveiller la
situation", a-t-il ajouté.
Air Canada a de son côté annulé ses vols vers et depuis Tel-Aviv,
soulignant sur son compte Twitter qu’elle continuait à regarder de près
toute évolution de la situation. Le crash de l’avion de ligne malaisien
dans l’est de l’Ukraine a remis en lumière la vulnérabilité des avions
commerciaux vis-à-vis de missiles sol-air, même quand ils volent à une
altitude supérieure à 10 000 mètres.
Mais le ministre israélien des Transports a assuré mardi qu’il n’y
avait "aucune raison" pour que les compagnies aériennes annulent leurs
vols vers Israël. Ces annulations en série risquent d’avoir un impact
sur le tourisme en Israël, déjà mis à mal par les quinze jours de
conflit avec le Hamas palestinien.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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