Les hostilités se poursuivaient dimanche après-midi dans la Bande de
Gaza, malgré l’annonce d’une trêve par le Hamas, l’armée israélienne
ripostant à des tirs de roquettes qui ne se sont pas interrompus.
Les deux parties se sont mutuellement rejeté la responsabilité de la
poursuite des combats, alors qu’approche la fin du ramadan, lundi ou
mardi soir.
Aux yeux du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, les
combattants du Hamas "violent leur propre cessez-le-feu" en continuant à
tirer des roquettes vers Israël qui, a-t-il répété dans une interview
sur CNN, "fera tout ce qu’il doit faire pour défendre son peuple".
"Nous attendons une réponse officielle de l’ennemi", a déclaré le
porte-parole du Hamas à Gaza Sami Abou Zouhri, laissant entendre que le
mouvement islamiste continuerait à tirer des roquettes tant qu’Israël
n’aurait pas cessé ses opérations.
Selon l’armée israélienne, onze roquettes ont encore été envoyées
depuis Gaza vers Israël depuis l’annonce de la trêve par le Hamas, qui a
lui-même revendiqué des tirs.
A l’approche de la fin du mois de jeûne du ramadan, lundi ou mardi
soir, les belligérants soufflent le chaud et le froid avec des annonces
successives en réponse à une demande de l’ONU de prolonger la "trêve
humanitaire" observée samedi.
Samedi soir, le Hamas avait rejeté cette pause que le cabinet de
sécurité israélien acceptait, exigeant un retrait des soldats israéliens
de la bande de Gaz où ils sont entrés le 17 juillet.
Après des tirs de roquettes depuis Gaza, Israël a repris dimanche ses
opérations et ne les a pas interrompues le Hamas a finalement accepté
une nouvelle trêve en début d’après-midi.
Dix Palestiniens, dont une femme, ont péri dans les frappes
israéliennes contre le sud et le nord de la bande de Gaza où, selon un
dernier bilan des secours locaux, 1062 Palestiniens, principalement des
civils, sont morts depuis le 8 juillet.
Après avoir profité samedi de la trêve des hostilités pour se
ravitailler, en particulier en vivres, la population redoute que son
calvaire s’éternise.
En effet, même en cas d’une hypothétique trêve durable, il restera à
engager des discussions sur le fond, où les désaccords sont très
profonds.
Israël, qui a annoncé avoir frappé près de 3600 "sites terroristes"
depuis le début de son opération "Bordure protectrice", entend mener à
son terme la neutralisation des "tunnels offensifs" construits par le
Hamas et son allié, le Jihad islamique.
Des souterrains ont en effet été creusés pour lancer des attaques
contre Israël et dissimuler l’arsenal et les centres opérationnels des
mouvements palestiniens. Pour les détruire, l’armée israélienne explique
qu’elle doit être sur le terrain.
L’armée a annoncé avoir découvert une trentaine de tunnels et a
précisé voir détruit celui qui avait été utilisé par un commando du
Hamas pour une attaque ayant tué sept soldats le 20 juillet.
Elle a aussi affirmé avoir tué 320 combattants du Hamas en 20 jours de conflit.
L’Egypte a de son côté annoncé avoir détruit 13 tunnels reliant la
péninsule du Sinaï à Gaza, que le Hamas utiliserait pour faire entrer
dans l’enclave du carburant, des armes, des vivres et de l’argent.
Pour un accord de trêve durable, le Hamas exige une levée du blocus
imposé depuis 2006 par Israël, qui asphyxie l’économie de ce territoire
de 362 km2 où s’entassent 1,8 million de personnes, dont le quotidien
dépend en grande partie de l’aide humanitaire.
Tentant d’accentuer la pression sur les belligérants, l’ONU et
plusieurs chefs de diplomatie, dont le secrétaire d’Etat américain John
Kerry, ont demandé samedi une prolongation de 24 heures de la trêve
humanitaire de 12 heures observée samedi.
Dimanche encore, le ministre français des Affaires étrangères Laurent
Fabius a réclamé "d’urgence un réel cessez-le-feu et l’ouverture de
négociations".
Mais le gouvernement israélien doit aussi prendre en compte son
opinion publique, très sensible à la menace que posent les tunnels et
les roquettes du Hamas. Selon un sondage rendu public par la radio
militaire, 85,6% des Israéliens sont hostiles à un cessez-le-feu.
Avec 43 morts dans ses rangs, l’armée israélienne subit son plus
lourd bilan depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006. Les
roquettes ont également tué trois civils en Israël.
A la faveur de la trêve samedi, de nombreux déplacés de Gaza sont
retournés dans leur quartier, où ils ont découvert un spectacle de
cauchemar : maisons effondrées, éventrées, criblées d’éclats d’obus,
cadavres dans les décombres, mines et bombes non explosées au sol.
Quelque 150 corps ont pu alors être retirés des décombres.
Fuyant les hostilités, près de 170 000 habitants de Gaza, soit
quasiment 10% de la population, ont trouvé refuge dans des locaux de
l’ONU.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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