Israël et le Hamas ont pratiquement cessé les hostilités avant la
fête musulmane du Fitr lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU et les
Etats-Unis appelant à un cessez-le-feu durable à Gaza où trois semaines
de conflit ont fait plus de 1030 morts.
A l’exception d’un tir de roquette palestinien sur la ville
israélienne d’Ashkelon le matin et une riposte ponctuelle de l’armée sur
le secteur d’origine du tir à Gaza, il n’y a pas eu de bombardement
depuis 23H00 (20H00 GMT) dimanche.
Cette trêve non déclarée, entamée à quelques heures de la grande fête
musulmane de l’Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, est intervenue
après une journée marquée par des annonces et des violations de
cessez-le-feu.
Face au lourd tribut payé par les civils palestiniens dans ce conflit
qui a dévasté la bande de Gaza, où 1,8 million d’habitants souvent très
jeunes s’entassent dans la misère, la communauté internationale a
accentué la pression pour que cesse le bain de sang.
Le président américain Barack Obama est personnellement monté au
créneau pour réclamer un arrêt de la guerre déclenchée le 8 juillet par
une offensive militaire israélienne destinée à anéantir les capacités
militaires du Hamas, au pouvoir à Gaza.
Sans ambiguïté, Obama a évoqué dans une conversation téléphonique
avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "l’impératif
stratégique de mettre en place un cessez-le-feu humanitaire immédiat et
sans conditions qui mette fin dès à présent aux affrontements et
conduise à un arrêt permanent des hostilités".
A New York, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU,
réunis en urgence, ont eux aussi exprimé dans une déclaration unanime
leur "fort soutien à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et sans
conditions, permettant de fournir une aide indispensable et urgente".
Ils ont exhorté Israël et le Hamas à faire "appliquer pleinement" ce
cessez-le-feu pendant toute la durée de l’Aïd el-Fitr — en principe
trois jours — "et au-delà".
Le représentant palestinien à l’ONU Ryad Mansour a regretté que le
Conseil n’ait pas adopté une résolution plutôt que cette simple
déclaration, et qu’il n’ait pas appelé à la levée du blocus imposé
depuis 2006 à Gaza.
"On ne peut pas garder 1,8 million de personnes enfermés dans cette
immense prison", a plaidé M. Mansour en accusant le Conseil de sécurité
de "traîner les pieds".
En trois semaines, les raids aériens et les tirs d’artillerie
israéliens ont fait 1035 morts et quelque 6200 blessés dans la bande
de Gaza, où les destructions sont considérables et où plus de 170 000
personnes ont dû trouver refuge dans les bâtiments de l’ONU. Les
trois-quarts des morts sont des civils, selon l’ONU.
De son côté l’armée israélienne, qui a ajouté le 17 juillet des
opérations terrestres à sa campagne aérienne, a perdu 43 soldats, tandis
que trois civils ont été tués par des roquettes en Israël.
L’ambassadeur israélien à l’ONU, Ron Prosor, a déploré pour sa part
que la déclaration du Conseil "ne mentionne ni le Hamas ni ses
roquettes, ni le droit d’Israël de se défendre" et a accusé une nouvelle
fois le mouvement islamiste de s’abriter derrière la population de
Gaza.
Israël, tout comme les Etats-Unis et l’Union européenne, considère le
Hamas comme une "organisation terroriste", et ce dernier ne reconnaît
pas l’existence de l’Etat d’Israël et prône la lutte armée contre
"l’usurpateur sioniste".
Ce conflit est le quatrième majeur entre les deux protagonistes
depuis le retrait militaire unilatéral israélien de Gaza en 2005, et les
deux camps ont toujours négocié par l’intermédiaire de l’Egypte.
Les désaccords restent très profonds sur les termes d’une trêve durable.
Israël, qui a affirmé avoir tué 320 combattants du Hamas depuis le 8
juillet, entend mener à son terme la neutralisation des "tunnels
offensifs", des souterrains creusés par le Hamas à Gaza pour lancer des
attaques en territoire israélien et dissimuler des armes.
De son côté, le Hamas réclame un retrait israélien de Gaza et une levée du blocus de l’enclave.
Dans son entretien avec M. Netanyahu, Barack Obama a estimé que
"toute solution de long terme au conflit israélo-palestinien" passerait
par "le désarmement des groupes terroristes et la démilitarisation de
Gaza".
Samedi, une trêve humanitaire de 12 heures avait offert un répit aux
habitants de Gaza, mais leur calvaire avait recommencé dimanche, tandis
que les belligérants soufflaient le chaud et le froid.
Après avoir accepté une prolongation de la trêve, Israël avait repris
son offensive pour répliquer aux tirs du Hamas, qui avait finalement
annoncé accepter une pause tout en continuant à tirer.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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