samedi 26 juillet 2014

Irak : le Parlement repousse l’élection du président de la République

Le Parlement irakien a repoussé à jeudi l’élection d’un président de la République, près de trois mois après les législatives d’avril, retardant d’autant la formation d’un gouvernement.
Le Parlement a ajourné les débats mercredi sans même entamer le processus d’élection du président, un poste qui revient selon une règle non écrite à un Kurde.
Les principaux groupes kurdes se sont accordés mercredi soir sur la désignation de leur candidat à la présidence à l’élection de jeudi en la personne de Fouad Masum, un vétéran de la politique irakienne, a annoncé un responsable à l’AFP.
Au cours d’un vote à huis clos des députés kurdes réunis dans un hôtel de Bagdad, M. Masum a devancé son rival Barham Saleh, a-t-on ajouté de même source.
Le futur président succèdera à Jalal Talabani, 80 ans, qui vient tout juste de rentrer en Irak après 18 mois d’hospitalisation en Allemagne.
Si les pouvoirs du président sont très limités — la présidence étant surtout un poste honorifique — le choix des députés pourrait être révélateur des alliances politiques qui se forgent actuellement au Parlement et de qui pourrait être le prochain Premier ministre.
La séance prévue jeudi est la dernière chance pour les députés d’élire un président avant l’interruption des débats pour les célébrations de l’Aïd, qui marquera la fin du ramadan la semaine prochaine.
Aucune majorité claire n’étant sortie des élections législatives du 30 avril, dont le bloc du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki est néanmoins arrivé en tête, la question des alliances est très importante, et ralentit les travaux parlementaires.
Les députés ne sont parvenus à élire que mi-juillet Salim al-Joubouri président du Parlement, après une première séance désastreuse et deux reports liés aux profondes divisions au sein de la classe politique.
Signe de l’inquiétude internationale, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon est attendu jeudi à Bagdad, où il devrait notamment s’exprimer sur le blocage politique irakien.
Une fois le président de la République choisi, celui-ci sera chargé de désigner un Premier ministre.
Le nouveau gouvernement aura la lourde tâche de sortir le pays de sa plus grave crise depuis des années avec une offensive lancée le 9 juin par des insurgés sunnites, avec à leur tête des jihadistes de l’Etat islamique (EI), qui ont conquis de nombreux pans du territoire.
A la recherche d’appuis pour lutter contre les insurgés, le ministre de la Défense Saadoun al-Doulaïmi a quitté Bagdad mercredi soir pour Moscou, pour obtenir à nouveau du matériel militaire, Moscou ayant déjà livré des avions de combats à l’armée irakienne.
L’armée tente notamment de déloger les insurgés en menant des frappes aériennes, faisant plusieurs dizaines de morts civils, selon Human Rights Watch.
A Charkat, à 300 km au nord-ouest de Bagdad, au moins trois femmes et un enfant sont morts dans un raid, a indiqué mercredi un responsable militaire à l’AFP.
Un autre raid contre un complexe hospitalier à Mossoul, ville tombée aux mains des insurgés, n’a pas fait de victime, selon un membre du personnel de l’hôpital.
A Mossoul toujours, les jihadistes sunnites ont détruit un mausolée chiite, selon des témoins.
Par ailleurs les corps de huit soldats et miliciens exécutés mardi ont été retrouvés au nord de la ville de Samarra, à une centaine de km au nord de Bagdad, et quatre hommes ont été tués par l’EI dans la province de Diyala (centre) car leurs frères étaient policiers, selon la police et des sources médicales.
Dans la capitale Bagdad, pourtant relativement épargnée par ces combats, au moins 32 personnes sont mortes dans la nuit de mardi à mercredi dans un attentat suicide.

(24-07-2014 )

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