Les bombardements israéliens extrêmement violents sur Gaza font rage
mardi avec des dizaines de morts en quelques heures après une journée
noire pour l’armée israélienne, balayant tout espoir d’un arrêt du
conflit dévastateur entrée dans sa quatrième semaine.
Face à cette spirale de violence, la communauté internationale n’est
jusqu’à présent parvenue à opposer que son horreur et ses appels
impuissants à un cessez-le-feu.
Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir a Gaza
semblent déterminés à aller jusqu’au bout dans leur guerre, malgré le
lourd bilan humain et la dévastation dans l’enclave palestinienne.
L’offensive israélienne déclenchée le 8 juillet pour mettre fin aux
tirs de roquettes du Hamas a fait plus de 1110 morts palestiniens, en
grande majorité des civils selon l’ONU. Côté israélien, trois civils et
53 soldats ont été tués, le plus lourd bilan militaire depuis la guerre
contre du Liban en 2006.
Alors que la journée de lundi s’annonçait calme avec une trêve
installée de facto pour la fête musulmane du Fitr, un déluge de feu
s’est abattu en soirée sur Gaza et a duré toute la nuit, après que le
Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu ses concitoyens
de se tenir prêts à une "longue campagne".
Selon les secours locaux, des dizaines de Palestiniens, dont au moins
neuf femmes et quatre enfants, ont été tués aux premières heures de la
journée dans les frappes incessantes sur la petite enclave
palestinienne.
Il s’agit des bombardements les plus violents depuis des jours, selon
un correspondant de l’AFP sur place. Les raids aériens ont éclairé le
ciel de Gaza dans une nouvelle nuit de cauchemar.
La maison du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans le camp de réfugiés
de Chati, a été bombardée selon sa famille, de même que la télévision et
la radio du Hamas.
Mardi matin, un épais panache de fumée noire s’élevait au-dessus du port de Gaza, selon des journalistes de
L’armée israélienne a affirmé avoir tué plus de 300 combattants du
Hamas et frappé près de 3.900 "sites terroristes" depuis le début du
conflit déclenché par des raids aériens avant de s’étendre le 17 juillet
à une opération terrestre.
Mais l’objectif affiché d’obtenir une "démilitarisation de Gaza" et
de détruire l’arsenal de roquettes et les tunnels d’attaque du Hamas,
est loin d’être atteint.
Dans cette guerre asymétrique, le Hamas et ses alliés du Jihad
islamique, qui s’étaient visiblement préparés à une offensive
israélienne, portent des coups qui font très mal à leur adversaire.
Les sirènes d’alarme continuent de retentir dans les villes israéliennes au rythme de la pluie ininterrompue de roquettes.
Dans des attaques revendiquées par le Hamas, dix soldats sont tombés
ces dernières 24 heures : un soldat est mort dans des combats à Gaza,
quatre tankistes ont été tués par un tir au mortier le long de la
frontière et cinq autres sont tombés lors de combats avec un commando
qui avait émergé d’un des tunnels du Hamas près du kibboutz de Nahal Oz
(sud).
Ces souterrains, creusés depuis Gaza pour mener des attaques, sont la
hantise des habitants du sud d’Israël, au même titre que les roquettes
qui ont tué trois civils -deux Israéliens et un Thaïlandais- depuis le 8
juillet.
Cette opération israélienne a déjà duré aussi longtemps que celle de
2008/2009, qui était destinée elle aussi à faire cesser les tirs de
roquettes du Hamas et fut pour les Palestiniens (1.440 morts) la plus
meurtrière des quatre guerres depuis le retrait unilatéral israélien de
Gaza en 2005.
Et rien ne semble pouvoir l’arrêter.
"Au nom de l’humanité, la violence doit s’arrêter", a lancé dans une
énième exhortation le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, alors que
le président américain Barack Obama exigeait de M. Netanyahu exigeant
un cessez-le-feu "immédiat et sans conditions".
Les Occidentaux ont affirmé leur volonté d’"augmenter" la "pression"
pour arracher un arrêt des combats, mais sans proposition concrète.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, dont le pays
soutient le Hamas, a lui appelé "le monde musulman à armer autant qu’il
le peut le peuple palestinien" pour l’aider à lutter contre Israël, "un
chien enragé, un loup sauvage".
Seule initiative diplomatique annoncée, le prochain déplacement au
Caire d’une délégation palestinienne menée par le président palestinien
Mahmud Abbas et comprenant des membres du Hamas et du Jihad islamique.
L’Unicef a évalué à "environ 230" le nombre d’enfants tués depuis le
début de l’opération, soit "plus de dix par jour" dans un territoire
surpeuplé de 40 km sur 10 km, où la moitié des quelque 1,8 million
d’habitants soumis à un blocus israélien depuis 2006 ont moins de 18
ans.
"Des enfants sont tués, blessés, mutilés, brûlés en plus d’être
absolument terrifiés. Les conséquences sont beaucoup plus lourdes que
lors des explosions de violence précédentes", assure la responsable de
l’Unicef à Gaza, Pernille Ironside.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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