L’espoir d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, jusqu’à présent
toujours déçu, a semblé renaître mardi, Israéliens et Palestiniens
l’évoquant malgré des frappes toujours aussi meurtrières dans la bande
de Gaza.
Le gouvernement israélien restait silencieux en soirée, mais selon la
principale chaîne du pays, citant une source gouvernementale anonyme,
un accord de cessez-le-feu aurait été accepté par toutes les parties.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui n’est pas parvenu à
obtenir la fin du conflit lors de sa récente tournée dans la région, a
indiqué que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait
"soulevé l’idée et la possibilité d’un cessez-le-feu", lors d’une
conversation téléphonique mardi soir.
Et à en croire l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) du
président Mahmud Abbas, les principaux mouvements palestiniens, dont le
Hamas et Jihad islamique, sont "prêts à une trêve humanitaire de 24
heures".
Selon Yasser Abed Rabbo, le secrétaire général de l’OLP du président
Abbas, les trois mouvements, qui vont envoyer une délégation conjointe
au Caire, ont adopté une "position commune". Mouvements rivaux, l’OLP et
le Hamas islamiste ont scellé leur réconciliation en avril.
Ces derniers jours, plusieurs annonces de trêve dans les combats,
faites par le Hamas comme par Israël, n’avaient pas permis de mettre un
terme au conflit.
Sur le terrain, les combats meurtriers se poursuivaient, l’armée
israélienne poursuivant toute la journée ses frappes sur la petite
enclave palestinienne qui faisaient des dizaines de morts, dont des
femmes et des enfants.
L’offensive israélienne déclenchée le 8 juillet pour tenter
d’anéantir la capacité militaire du Hamas a fait plus de 1.190 morts
palestiniens, pour trois-quarts des civils selon l’ONU.
Après une éphémère trêve de fait pour la fête du Fitr marquant la fin
du ramadan lundi, un déluge de feu s’est abattu sur le territoire.
"Soudain, des missiles sont tombés comme la pluie", a raconté Mohamed
al-Dalo, un habitant de Gaza. "Nous avons quitté nos maisons, certains
couraient dans une direction, les autres à l’opposé. Les gens ne
savaient pas où aller. Les gens criaient : Évacuation !"
Selon une estimation fournie mardi par l’Organisation mondiale de la
Santé (OMS), plus de 215.000 habitants ont dû fuir leur foyer dans cette
enclave sous blocus, pauvre et surpeuplée, soit près d’un Gazaoui sur
huit.
Les bombardements de mardi ont été les plus violents depuis des
jours, selon un journaliste de l’AFP. Aucun secteur n’a été épargné : la
ville de Gaza, le camp de Bureij (centre), Jabaliya (nord), la région
de Rafah (sud). A Jabaliya, très durement touchée, treize civils ont été
tués par des tirs de chars sur des maisons de Jabaliya (nord), selon
les secours locaux.
L’unique centrale électrique du territoire, qui assure en temps
normal 30% de ses besoins en électricité, a été bombardée et a cessé de
fonctionner. Mardi en milieu d’après-midi, elle était toujours en
flammes, dégageait un épais panache de fumée noire. Selon l’Autorité de
l’Energie de Gaza, le territoire devait être quasiment entièrement
plongé dans le noir mardi soir.
Dans le camp de réfugiés de Chati, la maison vide du chef du Hamas à
Gaza, Ismaïl Haniyeh, a été touchée selon sa famille, de même que la
télévision et la radio du Hamas, qui a néanmoins continué d’émettre.
L’armée israélienne a affirmé avoir tué plus de 300 combattants du
Hamas et frappé quelque 3.900 "sites terroristes" depuis le début du
conflit, qui s’est étendu le 17 juillet à une opération terrestre.
Mais l’objectif affiché d’obtenir une "démilitarisation de Gaza" et
de détruire l’arsenal de roquettes et les tunnels d’attaque du Hamas est
loin d’être atteint.
Cinq Palestiniens ont été ainsi tués mardi alors qu’il sortait de l’un de ces boyaux dans la bande de Gaza.
Et les sirènes d’alarme continuent de retentir dans les villes
israéliennes, au rythme des tirs de roquettes en provenance de Gaza qui
ont tué trois civils. Et 53 soldats ont été tués, le plus lourd bilan
militaire depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006.
L’offensive israélienne "Bordure protectrice" lancée le 8 juillet sur
Gaza a déjà duré aussi longtemps que "Plomb Durci" en 2008/2009, qui
était aussi destinée à faire cesser les tirs de roquettes du Hamas et
fut pour les Palestiniens (1.440 morts) la plus meurtrière des quatre
confrontations majeures depuis le retrait israélien de Gaza en 2005.
Selon l’Unicef, au moins 239 enfants ont été tués dans cette bande de
terre de 40 km sur 10, où la moité des quelque 1,8 million d’habitants a
moins de 18 ans.
"Des enfants sont tués, blessés, mutilés, brûlés en plus d’être
absolument terrifiés", s’est indignée la responsable de l’Unicef à Gaza,
Pernille Ironside.
(29-07-2014 )
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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