Le déchaînement de la barbarie sioniste dans la bande de Gaza ne peut
surprendre que ceux qui ont cru possible que les colons ayant envahi la
Palestine depuis la fin du XIXème siècle pouvaient devenir humanistes,
après avoir pacifié dans le sang et la terreur la population
palestinienne. Cette barbarie sans nom, saluée par les puissances
occidentales, les Etats-Unis et la France en tête, n’est que
l’expression exacerbée du colonialisme, poussé dans son ultime
retranchement : soit le massacre soit l’écrasement de la résistance ou
la volonté même de résistance.
Les horribles massacres perpétrés par les colonisateurs de la
Palestine et leur appareil militaire rappellent ceux commis en Afrique,
par les colonisateurs français (de l’Algérie au Madagascar), par les
colonisateurs européens en Amérique du Nord et du Sud, contre les
peuples indiens et par l’impérialisme américain contre les peuples
d’Indochine, pour ne citer que ces exemples, la vraie histoire de
l’occident barbare reste à écrire et à enseigner. Une différence
toutefois, l’avancée technologique de l’occident colonial et raciste
permet aux colonisateurs sionistes de perpétuer un massacre par minute.
L’Etat des colons sionistes n’agit pas seul, il n’a d’ailleurs ni la
force ni la puissance pour le faire, même face à des résistants aussi
courageux et vaillants que les résistants palestiniens. L’Etat colonial
représente le monde occidental dans toute son horreur, ce monde qui se
venge des peuples aspirant à leur liberté par le biais d’un Etat juif
qu’il a fondé, pour se débarrasser de ses propres juifs et fonder une
entreprise coloniale au cœur du monde arabo-musulman.
Le monde occidental peut se laver les mains et s’innocenter en
dénonçant même, par la bouche de leur délégué Ban Ki Moon, les horribles
massacres à Gaza. Cela lui semble suffisant pour blanchir son âme et
son histoire, souillées par le sang de centaines de milliers de victimes
dans le monde. Mais il participe activement et sans retenue à
l’agression criminelle, au niveau politique, médiatique, diplomatique et
militaire. Dès le début de cette agression, il n’a cessé de proclamer
son attachement à la « sécurité » de la colonie sioniste et affirmer
être prêt à la défendre, il n’a cessé de dénoncer la résistance et ses
fusées et réclame haut et fort que la solution serait dans le
désarmement de la résistance, ce qui revient à encourager les colons à
massacrer encore plus, afin de soumettre le peuple palestinien et les
peuples de la région à leur diktat, via l’entité coloniale.
Dans la plupart des guerres coloniales menées par les puissances
occidentales, l’arrivée de colons s’accompagne de massacres effroyables,
suivie d’une période relative de calme, où les survivants soignent
leurs blessures et se préparent à reprendre la lutte. Les pacifistes
prennent cette période pour référence afin d’avancer leurs thèses, ils
légalisent la présence des colons et agissent pour réconcilier le peuple
soumis avec les colonisateurs spoliateurs. Ils exercent des pressions
sur les peuples soumis, les obligeant à reconnaître et à accepter leur
« défaite historique » devant la puissance des armes de leur ennemi,
proclamée norme internationale, morale, politique et médiatique et en
prétendant compenser les victimes en reconnaissant leur « mémoire »
(Nakba), mais rien de plus : « vous devez vous satisfaire de cela, c’est
déjà une grande concession que l’on vous fait ».
Après avoir détruit et vaincu militairement les peuples, une partie
de l’Occident, honteuse, devient pacifiste. Elle veut se racheter auprès
des peuples soumis en réclamant une paix dans laquelle le spoliateur
est toujours maître et le peuple colonisé toujours esclave, mais avec
une chaîne un peu plus longue, lui donnant l’illusion d’une liberté, et
avec un peu plus de miettes à manger, lui donnant l’illusion de
bien-être. Elle l’abreuve de paroles juridiques, lui enseigne les droits
des femmes, des enfants et des handicapés et l’amuse en finançant
expositions, films et « ateliers » divers car l’essentiel pour elle
consiste à éloigner les armes, non celles du spoliateur puisqu’elles
sont là pour sa propre « défense », mais plutôt celles des résistants et
du peuple en lutte, qui deviennent les agresseurs, puisqu’ils rompent
avec le statu-quo colonial imposé par la force des armes.
Qu’il soit belligérant ou pacifiste, l’Occident tue. En réclamant le
désarmement de la résistance légitime du peuple palestinien, les
humanistes pacifistes abandonnent un peuple sans défense aucune, le
sommant de rester soumis au bon vouloir des puissances armées. Pour eux,
il y a des peuples « majeurs » (les peuples « blancs ») et les peuples
« mineurs » (tous les autres) qui armés, représentent un danger pour la
planète. Il n’est pas question que le peuple palestinien se défende ou
même pense à libérer sa patrie, ce serait un crime de lèse-majesté
envers les « grands » qui se sont érigés en maîtres de ce monde. Le seul
droit qu’il aurait est de réclamer assistance, mais celle-ci lui sera
accordée seulement s’il se montre sage, c’est-à-dire soumis, et encore !
Maintenir le peuple palestinien et les peuples dans la soumission et
la servitude, c’est le vouloir de l’Occident belligérant ou pacifiste.
Refuser la résistance, les armes de la résistance ou l’esprit et la
culture même de la résistance est le credo de tous ceux qui craignent
voir disparaître ce qu’ils pensent être la suprématie de l’homme
« blanc », celui qui devrait maîtriser la marche du monde. Gare à
quiconque pense pouvoir bouleverser cet ordre !
Mais la résistance palestinienne à l’œuvre actuellement à Gaza, la
résistance armée de fusées, de mitraillettes, de drônes mais surtout
d’une volonté et d’une foi inébranlables, a bouleversé leurs plans et
leurs conceptions du monde. Elle est en train d’écrire une nouvelle page
de l’histoire de la région, qui s’ajoute à celle écrite par le
Hezbollah au Liban, il y a quelques années, une page où les peuples ne
peuvent recouvrer leur liberté et leur dignité qu’en livrant bataille.
C’est ce que ne peuvent supporter l’occident barbare et son rejeton
sioniste : ils expriment leu refus en massacrant la population, croyant
pouvoir faire fléchir la résistance. Mais c’est mal connaître et le
peuple palestinien et sa résistance. En laissant s’exprimer leur
barbarie, ils ne font en fait que précipiter la chute de l’entité
coloniale. C’est l’objectif de la résistance.
Fadwa Nassar
Mardi, 29 juillet 2014
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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