Les efforts se poursuivent pour obtenir une trêve dans la bande de
Gaza vendredi, 18ème jour de l’offensive israélienne contre le Hamas qui
a causé la mort de plus de 800 Palestiniens, tandis que le conflit
menace d’embraser la Cisjordanie.
"Je dis aux parties, aux Israéliens comme au Hamas et aux
Palestiniens, qu’il est moralement condamnable de tuer son propre
peuple. Maintenant il est temps de s’asseoir autour d’une table au lieu
de se tuer", a déclaré jeudi soir le secrétaire général de l’ONU, Ban
Ki-moon.
Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir en début d’après-midi
autour du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour étudier une
proposition de cessez-le-feu transmise par le secrétaire d’Etat
américain John Kerry qui a prévenu jeudi que des "divergences
persistaient" entre les belligérants, selon les médias israéliens.
"Ce qui se dessine, serait une trêve humanitaire de sept jours pour
permettre à toutes les parties de venir discuter au Caire", a expliqué à
l’AFP un proche du président palestinien Mahmud Abbas.
Le mouvement islamiste palestinien pose comme condition sine qua non à
une trêve la levée de ce blocus qui asphyxie depuis 2006 cette
minuscule bande de territoire où le quotidien d’une grande partie des
1,8 million d’habitants dépend largement de l’aide humanitaire.
"Nous voulons un cessez-le-feu aussi vite que possible, mais en
parallèle avec la levée du blocus de Gaza", a répété dans un entretien à
la BBC, le chef du Hamas Khaled Mechaal, en exil au Qatar.
Confrontés aux critiques croissantes à mesure que le tribut payé par
les civils palestiniens s’alourdit, les responsables israéliens
affichent leur détermination : ils veulent réduire à néant la puissance
de feu du Hamas et de son allié du Jihad islamique, objectif prioritaire
de l’opération "Bordure protectrice" lancée le 8 juillet.
Selon un bilan des services d’urgence de Gaza publié vendredi, 815
Palestiniens ont été tués et 5.240 blessés, très majoritairement des
civils. 181 mineurs ont péri, selon l’Unicef. De son côté, avec 32
morts, l’armée israélienne, n’avait jamais subi autant de pertes depuis
sa guerre contre le Hezbollah libanais en 2006. Deux civils israéliens
et un ouvrier agricole thaïlandais ont ete tués par des roquettes.
Alors que la phase terrestre de cette opération entre dans sa
deuxième semaine, l’armée a annoncé vendredi matin avoir frappé depuis
le début des hostilités à Gaza 2.429 cibles, rampes de lancements de
roquettes, centres de commandement ou ateliers de fabrication d’armes et
tunnels destinés à lancer des attaques au coeur d’Israël.
La nuit a encore apporté son lot de destructions et de morts à Gaza.
Un haut cadre local du Jihad islamique, Salah Abou Hassanein, et son
neveu qui l’accompagnait ont été tués à Rafah, lors de raids effectués
dans le sud du territoire, selon les secours palestiniens. L’armée
israélienne a également bombardé le nord de l’enclave, à Jabaliya,
Chajaya et Toufah, selon des journalistes de l’AFP.
Ces attaques sont survenues après l’une des journées les plus
sanglantes depuis le déclenchement de la campagne militaire israélienne.
Depuis, 110 000 Gazaouis ont dû fuir leur domicile pour se réfugier
dans des bâtiments de l’ONU.
C’est dans l’un de ces abris, une école de l’Agence pour l’aide aux
réfugiés palestiniens (UNRWA), située à Beit Hanoun (nord de la bande de
Gaza), que s’est déroulé jeudi un nouveau drame. Selon les secours
locaux, quinze Palestiniens ont été tués par un obus israélien.
L’armée israélienne a promis une enquête et expliqué, sans se
prononcer sur l’origine du tir, avoir répliqué à des tirs de combattants
du Hamas depuis le secteur de Beit Hanoun.
Israël accuse le Hamas de se servir des civils comme de "boucliers
humains", en dissimulant ses armes dans des lieux de vie, écoles,
mosquées, hôpitaux. Pour le patron de l’UNWRA, Peter Krahenbühl, "cette
tragédie illustre une nouvelle fois que personne n’est en sécurité à
Gaza".
Le conflit menace désormais d’embraser la Cisjordanie où un
Palestinien de 25 ans a été tué jeudi soir dans de violents
affrontements à Qalandia, au nord de Jérusalem, lors de scènes
réminiscentes des deux précédentes intifadas (1987-1991 et 2000-2005).
En ce dernier vendredi de Ramadan, les mouvements palestiniens ont
appelé à "un jour de colère" avec des manifestations massives à haut
risque en Cisjordanie occupée. La tension monte dans ce territoire, où
quatre Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens ces derniers
jours.
Des heurts se sont également produits à Jérusalem-Est annexé,
notamment dans la Vieille ville, où d’importantes forces de police
avaient été déployées pour "Laïlat al-Qadr" (la Nuit du Destin), l’une
des dates importantes du mois de Ramadan qui s’achève la semaine
prochaine. La police a interpellé 40 manifestants.
Vendredi, le secteur restait quadrillé par les forces de l’ordre et
l’accès à l’Esplanade des mosquées a été interdit aux hommes de moins de
50 ans.
(25-07-2014 )
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