Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a fait état mercredi
de "progrès" en vue d’une trêve pour mettre fin au bain de sang à Gaza,
alors que des compagnies aériennes ont annulé leurs vols sur Tel-Aviv de
crainte des tirs palestiniens.
L’ONU a parlé de possibles "crimes de guerre" commis par l’armée
israélienne à Gaza et dénoncé les attaques aveugles du Hamas contre des
zones civiles en Israël, alors que le conflit a fait plus de 670 morts
côté palestinien, principalement des civils, et 31, dont 29 soldats,
côté israélien depuis son début le 8 juillet.
Au 16e jour de l’offensive "Bordure protectrice" destinée à
neutraliser les capacités militaires du mouvement islamiste palestinien
Hamas au pouvoir à Gaza, les combats et le pilonnage israélien ont
continué mercredi, de même que les tirs de projectiles palestiniens.
Après des rencontres à Jérusalem avec le patron de l’ONU Ban Ki-moon
et à Ramallah avec le président palestinien Mahmud Abbas, M. Kerry
s’entretenait avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Tel-Aviv
avant de se rendre à nouveau au Caire.
"Nous avons fait des progrès ces dernières 24 heures" en vue d’un
cessez-le-feu, a dit M. Kerry après sa rencontre avec M. Abbas. En début
de journée, il avait souligné qu’il restait du travail à faire.
Son homologue britannique Philip Hammond était lui aussi attendu en
soirée pour des entretiens avec M. Abbas, selon la présidence
palestinienne.
Israël de son côté va envoyer lundi à Moscou le ministre russophone
des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, pour s’expliquer sur
l’offensive.
Si la communauté internationale s’accorde pour dénoncer les tirs de
roquettes du Hamas sur Israël, les critiques se multiplient aussi à
l’adresse du gouvernement israélien, le pilonnage de Gaza faisant
essentiellement des victimes civiles dans une bande de terre de terre de
362 km2 où s’entassent dans la misère 1,8 million d’âmes soumises à un
blocus israélien depuis 2006.
Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki, a,
lui, parlé de "crime contre l’Humanité", alors que le chef de la
diplomatie française Laurent Fabius a estimé que le nombre de
Palestiniens tués était "quelque chose qu’on ne peut pas accepter".
Mais malgré les efforts intenses en vue d’un cessez-le-feu, après
l’échec d’une première tentative il y a une semaine, aucun des
protagonistes ne semble prêt à baisser les armes.
L’armée israélienne, qui enregistre les pertes les plus lourdes
depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006, s’est targuée de
réussir son opération, en particulier à Chajaya (est), dont le pilonnage
a fait plus de 70 morts dimanche.
"Ces dernières 24 heures, les choses sont plus sous contrôle", a
indiqué Peter Lerner, porte-parole de l’armée, tout en soulignant que
"les combats continuent" dans ce quartier qu’Israël considère comme
l’une des bases du Hamas.
Il a aussi confirmé que les tirs du Hamas vers Israël avaient diminué
d’intensité. Mercredi, un étranger non-identifié est cependant mort par
un tir d’obus.
Depuis le début du conflit déclenché par des raids aériens à Gaza et
étendue à un assaut terrestre le 17 juillet, quelque 1700 impacts de
roquettes ont été comptabilisés, et environ 420 projectiles détruits en
vol.
Selon Peter Lerner, l’armée a aussi mis au jour 28 tunnels dont la
destruction est l’un des objectifs stratégiques d’Israël qui accuse le
Hamas de s’en servir pour lancer des attaques.
Ainsi, les bombardements continuaient à Gaza, avec plusieurs enfants
parmi la trentaine de Palestiniens tués mercredi notamment dans les
secteurs de Khouzaa et Khan Younès (sud), selon les services locaux.
Le bilan global de plus de 670 morts et de plusieurs milliers blessés
donné par le porte-parole des services d’urgence Achraf al-Qodra est
difficile à vérifier compte-tenu du chaos à Gaza.
La Croix-Rouge internationale a, elle, annoncé une suspension des
combats dans certains secteurs pour permettre l’évacuation de blessés à
Chajaya et Khouzaa.
Ce conflit, le plus sanglant depuis 2009, est le quatrième entre
Israël et le Hamas depuis le retrait unilatéral de l’armée israélienne
de Gaza en 2005.
En Cisjordanie occupée, deux Palestiniens ont été tués en 48 heures
par les soldats israéliens lors de manifestations de soutien à Gaza. Des
affrontements ont également lieu chaque nuit à Jérusalem-Est annexée,
où quelque 300 Palestiniens ont été interpellés en trois semaine, de
même que dans les villes arabes du nord d’Israël.
Israël tentait en outre de réagir à l’annulation des vols en série
sur l’aéroport Ben Gourion près de Tel-Aviv après qu’une roquette s’est
écrasée à quelques kilomètres de là.
Quelque 80 vols ont été annulés depuis mardi soir, et Israël a
souligné avoir mis en oeuvre "tous les moyens pour protéger le ciel
israélien". L’allemand Lufthansa a annoncé avoir prolongé à jeudi la
suspension de ses vols.
L’ouverture d’un aérodrome dans le Sud a été ordonné et la compagnie
aérienne El Al a augmenté le nombre de vols pour permettre aux
Israéliens coincés à l’étranger de rentrer.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire