mercredi 23 juillet 2014

Israël/Palestine : Kerry parle de "progrès" en vue d’une trêve, pilonnage meurtrier

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a fait état mercredi de "progrès" en vue d’une trêve pour mettre fin au bain de sang à Gaza, alors que des compagnies aériennes ont annulé leurs vols sur Tel-Aviv de crainte des tirs palestiniens.
L’ONU a parlé de possibles "crimes de guerre" commis par l’armée israélienne à Gaza et dénoncé les attaques aveugles du Hamas contre des zones civiles en Israël, alors que le conflit a fait plus de 670 morts côté palestinien, principalement des civils, et 31, dont 29 soldats, côté israélien depuis son début le 8 juillet.
Au 16e jour de l’offensive "Bordure protectrice" destinée à neutraliser les capacités militaires du mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir à Gaza, les combats et le pilonnage israélien ont continué mercredi, de même que les tirs de projectiles palestiniens.
Après des rencontres à Jérusalem avec le patron de l’ONU Ban Ki-moon et à Ramallah avec le président palestinien Mahmud Abbas, M. Kerry s’entretenait avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Tel-Aviv avant de se rendre à nouveau au Caire.
"Nous avons fait des progrès ces dernières 24 heures" en vue d’un cessez-le-feu, a dit M. Kerry après sa rencontre avec M. Abbas. En début de journée, il avait souligné qu’il restait du travail à faire.
Son homologue britannique Philip Hammond était lui aussi attendu en soirée pour des entretiens avec M. Abbas, selon la présidence palestinienne.
Israël de son côté va envoyer lundi à Moscou le ministre russophone des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, pour s’expliquer sur l’offensive.
Si la communauté internationale s’accorde pour dénoncer les tirs de roquettes du Hamas sur Israël, les critiques se multiplient aussi à l’adresse du gouvernement israélien, le pilonnage de Gaza faisant essentiellement des victimes civiles dans une bande de terre de terre de 362 km2 où s’entassent dans la misère 1,8 million d’âmes soumises à un blocus israélien depuis 2006.
Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki, a, lui, parlé de "crime contre l’Humanité", alors que le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a estimé que le nombre de Palestiniens tués était "quelque chose qu’on ne peut pas accepter".
Mais malgré les efforts intenses en vue d’un cessez-le-feu, après l’échec d’une première tentative il y a une semaine, aucun des protagonistes ne semble prêt à baisser les armes.
L’armée israélienne, qui enregistre les pertes les plus lourdes depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006, s’est targuée de réussir son opération, en particulier à Chajaya (est), dont le pilonnage a fait plus de 70 morts dimanche.
"Ces dernières 24 heures, les choses sont plus sous contrôle", a indiqué Peter Lerner, porte-parole de l’armée, tout en soulignant que "les combats continuent" dans ce quartier qu’Israël considère comme l’une des bases du Hamas.
Il a aussi confirmé que les tirs du Hamas vers Israël avaient diminué d’intensité. Mercredi, un étranger non-identifié est cependant mort par un tir d’obus.
Depuis le début du conflit déclenché par des raids aériens à Gaza et étendue à un assaut terrestre le 17 juillet, quelque 1700 impacts de roquettes ont été comptabilisés, et environ 420 projectiles détruits en vol.
Selon Peter Lerner, l’armée a aussi mis au jour 28 tunnels dont la destruction est l’un des objectifs stratégiques d’Israël qui accuse le Hamas de s’en servir pour lancer des attaques.
Ainsi, les bombardements continuaient à Gaza, avec plusieurs enfants parmi la trentaine de Palestiniens tués mercredi notamment dans les secteurs de Khouzaa et Khan Younès (sud), selon les services locaux.
Le bilan global de plus de 670 morts et de plusieurs milliers blessés donné par le porte-parole des services d’urgence Achraf al-Qodra est difficile à vérifier compte-tenu du chaos à Gaza.
La Croix-Rouge internationale a, elle, annoncé une suspension des combats dans certains secteurs pour permettre l’évacuation de blessés à Chajaya et Khouzaa.
Ce conflit, le plus sanglant depuis 2009, est le quatrième entre Israël et le Hamas depuis le retrait unilatéral de l’armée israélienne de Gaza en 2005.
En Cisjordanie occupée, deux Palestiniens ont été tués en 48 heures par les soldats israéliens lors de manifestations de soutien à Gaza. Des affrontements ont également lieu chaque nuit à Jérusalem-Est annexée, où quelque 300 Palestiniens ont été interpellés en trois semaine, de même que dans les villes arabes du nord d’Israël.
Israël tentait en outre de réagir à l’annulation des vols en série sur l’aéroport Ben Gourion près de Tel-Aviv après qu’une roquette s’est écrasée à quelques kilomètres de là.
Quelque 80 vols ont été annulés depuis mardi soir, et Israël a souligné avoir mis en oeuvre "tous les moyens pour protéger le ciel israélien". L’allemand Lufthansa a annoncé avoir prolongé à jeudi la suspension de ses vols.
L’ouverture d’un aérodrome dans le Sud a été ordonné et la compagnie aérienne El Al a augmenté le nombre de vols pour permettre aux Israéliens coincés à l’étranger de rentrer.

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