mardi 24 janvier 2012

Egypte : Le Caire va lever l'état d'urgence mercredi 25 janvier

L’Egypte va lever mercredi l’état d’urgence en vigueur depuis plus de trente ans, a déclaré mardi 24 janvier le chef du pouvoir militaire, le maréchal Hussein Tantawi, dans une allocution télévisée. "J’ai pris la décision de mettre fin à l’état d’urgence partout dans le pays, à l’exception des cas de lutte contre les délits violents, à partir du 25 janvier 2012 au matin", a déclaré le maréchal Tantawi.
Cette levée, réclamée avec insistance par les organisations de défense des droits de l’homme et de nombreux partis politiques, coïncidera avec le premier anniversaire du début de la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak.
De nombreux mouvements qui avaient initié la révolte contre Moubarak appellent à manifester mercredi contre l’armée, accusée de vouloir s’incruster au pouvoir et de perpétuer le système répressif d’autrefois. Tantawi s’est adressé à eux, en déclarant : "Jeunes d’Egypte, le pays en appelle à vous.
Vous avez lancé cette révolution. Je vous presse de former des partis qui auront un rôle politique. Le CSFA appuie totalement cela." Les mouvements issus de la révolte anti-Moubarak ont connu une déroute aux récentes législatives, largement dominées par les formations islamistes.
La loi sur l’état d’urgence, qui permet des restrictions aux libertés publiques et des jugements devant des tribunaux d’exception, a été en vigueur sans discontinuer tout au long des trente années de règne de Moubarak. Elle a été instituée après l’assassinat du président Anwar Al-Sadate par des islamistes en octobre 1981.
La levée de cette législation qui symbolise la répression et l’arbitraire de l’ancien régime est réclamée par les mouvements qui ont initié la révolte qui a mené à la chute de Moubarak l’an dernier, ainsi que par les capitales occidentales, en particulier Washington.
L’armée avait promis de lever cette législation une fois que la stabilité serait assurée, se bornant à rappeler que son échéance légale était juin 2012. Elle avait en septembre dernier annoncé l’extension de son champ d’application – réduit en 2010 au terrorisme et à la lutte contre le trafic de stupéfiants – pour y inclure les grèves, les perturbations du trafic et la diffusion de fausses nouvelles.

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