L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin dénonce le "massacre
qui est perpétré à Gaza" par Israël, appelle à une interposition de
l’ONU dans les territoires occupés et à des sanctions contre l’État
hébreu, dans une tribune virulente publiée vendredi par Le Figaro.
"Lever la voix face au massacre qui est perpétré à Gaza, c’est
aujourd’hui, je l’écris en conscience, un devoir pour la France", note
Dominique de Villepin, qui ajoute que "par soumission à la voix du plus
fort, la voix de la France s’est tue, celle qui faisait parler le
général de Gaulle au lendemain de la guerre des Six-Jours, celle qui
faisait parler Jacques Chirac après la deuxième intifada".
"Comment comprendre aujourd’hui que la France appelle à la "retenue"
quand on tue des enfants en connaissance de cause ? Comment comprendre
que la première réaction de la France, par la voix de son président,
soit celle du soutien sans réserve à la politique de sécurité
d’Israël ?" s’exclame-t-il.
L’armée israélienne, qui a déclenché les hostilités le 8 juillet et
est entrée dans la bande de Gaza le 17 juillet, a conclu jeudi soir un
nouveau cessez-le-feu de 72 heures avec le Hamas palestinien qui entre
en vigueur vendredi à 7 heures, heure française.
Avec environ 1 450 morts et plus de 8 300 blessés, en grande majorité
des civils, cette guerre est au moins aussi meurtrière que Plomb Durci
(2008-2009), qui avait déjà été déclenchée pour mettre un terme aux tirs
de roquettes du Hamas. Parmi les morts figurent au moins 242 enfants
selon l’Unicef. L’armée israélienne a pour sa part perdu 56 soldats, ses
pertes les plus lourdes depuis la guerre contre le Hezbollah libanais
en 2006.
"Il n’y a pas en droit international de droit à la sécurité qui
implique en retour un droit à l’occupation et encore moins un droit au
massacre", s’insurge l’ancien Premier ministre, qui estime qu’Israël "ne
peut se prévaloir du fait que le Hamas instrumentalise les civils pour
faire oublier (qu’il) assassine ces derniers". "Oui, il y a une terreur
en Palestine et en Cisjordanie, une terreur organisée et méthodique
appliquée par les forces armées israéliennes, comme en ont témoigné de
nombreux officiers et soldats israéliens écoeurés par le rôle qu’on leur
a fait jouer", écrit-il encore.
"Il n’y a aujourd’hui ni plan de paix ni interlocuteur capable d’en
proposer un", regrette-t-il, en dénonçant l’absence de "partenaire en
Palestine. Il n’y a plus de partenaire pour la paix en Israël... Il n’y a
plus non plus de partenaire sur la scène internationale".
Parmi les "outils", il propose des sanctions contre Israël. "Cela
passe par un vote par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution
condamnant l’action d’Israël [...]. Cela signifie concrètement d’assumer
des sanctions économiques ciblées et graduées." Enfin, Dominique de
Villepin propose d’imposer une "interposition" par "la mise sous mandat
de l’ONU de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, avec une
administration et une force de paix internationales".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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