Au moins quatre Palestiniens ont été tués vendredi par des frappes
israéliennes dans la bande de Gaza, au 46e jour d’un conflit meurtrier
auquel les Européens cherchent à mettre fin en présentant une résolution
au Conseil de sécurité de l’Onu.
Deux personnes ont péri dans un raid sur une maison de Nousseirat et
deux à Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien contrôlé
par le mouvement islamiste Hamas et enclavé entre Israël, l’Egypte et la
Méditerranée, selon le porte-parole des secours locaux, Achraf
al-Qodra.
Les raids israéliens nocturnes ont été moins intenses que les nuits
précédentes depuis la rupture mardi soir d’un cessez-le-feu respecté
pendant neuf jours, et l’élimination jeudi de trois commandants de la
branche armée du Hamas.
Mais l’incertitude est totale sur le terrain, sur la capacité de
réaction du Hamas, la possibilité d’une guerre d’usure dont Israël ne
veut pas ou sur une reprise des hostilités dans toute l’intensité qui
faisait des dizaines de morts par jour en juillet.
Près de 2.090 Palestiniens ont été tués depuis le début de cette
guerre le 8 juillet, dont plus d’un quart d’enfants et d’adolescents.
Côté israélien, 64 soldats ont été tués —dont cinq par des "tirs amis"
venus de leurs rangs— ainsi que trois civils -deux Israéliens et un
Thaïlandais- dans les tirs de roquettes.
Israël, après avoir tenté mardi d’assassiner le chef de la branche
armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, lui a porté un rude
coup en tuant trois de ses chefs dans un raid aérien à Rafah, dans le
sud de la bande de Gaza.
En réponse, ces Brigades ont menacé de redoubler leurs tirs de
roquettes, menaçant l’aéroport de Tel-Aviv et forçant Israël à reporter
l’ouverture de son championnat de football, prévu samedi.
Le 8 juillet, en lançant ses premiers raids aériens, Israël affirmait
qu’il voulait en finir avec ces roquettes. Mais l’armée israélienne a
encore décompté environ 300 roquettes tirées depuis mardi soir.
Les négociations indirectes tenues avec Israël au Caire sont désormais "mortes et enterrées", dit le Hamas.
Pour Israël, le seul moyen de garantir sa sécurité est de
démilitariser Gaza. Pour les Palestiniens, rien ne se fera sans une
levée préalable du blocus qui étouffe depuis 2007 les 1,8 million de
Gazaouis.
Depuis mardi soir, Israël a fait monter la pression sur les
dirigeants du Hamas, en visant dès ses premiers raids la maison de
Mohammed Deif, le chef des Brigades Al-Qassam. Sa femme et deux de ses
enfants y périssent. Le Hamas affirme que Mohammed Deif en a réchappé
sans qu’aucune confirmation ou infirmation ne soit possible.
Israël, responsable de nombreux assassinats ciblés de leaders
palestiniens, répète à l’envi que les chefs du Hamas, qu’il considère
comme un "groupe terroriste", sont tous "des cibles légitimes".
Après sa tentative d’éliminer Deif, son aviation écrasait sous les
bombes un immeuble de six étages à Rafah : des décombres, les secours
retirent les corps de Mohammed Abou Chamala et Raëd al-Atar, deux des
"cinq terroristes du Hamas les plus recherchés à Gaza", selon le
renseignement intérieur israélien.
Ils étaient traqués notamment pour leur implication dans l’enlèvement
du soldat israélien Gilad Shalit en 2006 -libéré en 2011- et la mort de
trois soldats à Rafah le 1er août. Un troisième commandant des Brigades
Al-Qassam, Mohammed Barhoum, est tué dans le raid.
Des milliers de Gazaouis ont participé à leurs funérailles sous les
grands drapeaux verts du Hamas tendus en travers des rues de Rafah. "Les
noms des trois chefs tués deviendront ceux de roquettes qui brûleront
l’ennemi sioniste", a menacé le Hamas.
L’ONU et les agences humanitaires ont tiré la sonnette d’alarme
devant le bilan humain de cette nouvelle guerre, la troisième en six ans
à Gaza.
Il faudra des années pour reconstruire cette langue de terre exiguë,
en supposant que le blocus sur les matériaux de construction sera levé.
Plus de 200 écoles ont été endommagées, environ 435.000 Palestiniens ont
trouvé refuge dans les bâtiments de l’ONU, n’ayant nulle part où aller.
Au Conseil de sécurité de l’ONU, le Royaume-Uni, la France et
l’Allemagne préparent une nouvelle résolution appelant à un
cessez-le-feu immédiat et durable.
Ce document répond aux inquiétudes des Israéliens en matière de
sécurité, prévoit la réouverture des frontières, ainsi que la levée des
restrictions économiques et humanitaires dans Gaza afin d’engager un
effort de reconstruction de grande ampleur.
Cette initiative vise, expliquent les diplomates, à obtenir le soutien unanime des 15 membres du Conseil de sécurité.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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