Israël a affirmé dimanche son intention de continuer aussi longtemps
que nécessaire la guerre contre le Hamas et a continué à pilonner la
bande de Gaza, malgré un nouvel appel égyptien au cessez-le-feu.
"Bordure protectrice", l’opération lancée le 8 juillet, "se
poursuivra jusqu’à ce qu’elle ait atteint son objectif (...) cela peut
prendre du temps", a dit le Premier ministre Benjamin Netanyahu à
Tel-Aviv.
Le jour où une grande part de l’attention publique était accaparée
par l’enterrement du premier enfant israélien tué par la guerre,
M. Netanyahu n’a même pas évoqué l’appel lancé la veille par l’Egypte,
grand voisin arabe d’Israël et de la bande de Gaza, pour un
cessez-le-feu.
Daniel Tregerman, un garçon de quatre ans dont la photo dans le
maillot de l’équipe d’Argentine de football a fait la une des journaux
israéliens, a été tué vendredi par un obus tiré sur un kibboutz
israélien proche du territoire.
L’armée israélienne a maintenu dimanche le feu intense auquel elle
soumet Gaza depuis. Au moins huit personnes ont été tuées dans ces
frappes. Parmi elles, Zeyna Abou Taqia, un an et demi, et Mohammed
al-Khadari, 17 ans, ont trouvé la mort sous les bombes à Sheikh Ridwan,
dans le nord de la ville de Gaza, ont rapporté les secours.
"J’appelle tous les habitants de Gaza à quitter immédiatement les
lieux d’où le Hamas mène ses activités terroristes contre nous, tous ces
endroits sont des cibles pour nous", a dit le Premier ministre
israélien.
"Le Hamas est en train de payer, et continuera à payer cher ses
crimes", a dit Netanyahu en faisant référence à Daniel Tregerman.
Le garçon a été enterré dans un cimetière proche du village de Yevul,
près de la bande de Gaza, en présence du président Reuven Rivlin.
"Mon Daniel, nous voulons te remercier. Merci de nous avoir appris à
aimer, à être des parents, à sourire. Tu nous as donné tellement de
moments de bonheur et de joie en si peu de temps", a dit sa mère Gila.
"Il n’existe, et il n’existera aucune impunité pour quiconque tire
sur des citoyens israéliens, et cela vaut pour tous les secteurs et
toutes les frontières", a dit le Premier ministre dans une apparente
référence à des tirs de roquettes venues du Liban et de Syrie.
Israël s’est retrouvé pris sous le feu sur trois fronts différents,
essuyant cinq tirs de roquettes de Syrie dimanche matin et un du Liban
samedi soir en plus de ceux décochés de Gaza.
Personne n’a revendiqué ces tirs provenant de Syrie et du Liban, deux
voisins avec lesquels Israël reste techniquement en état de guerre. Des
incidents transfrontaliers ont déjà eu lieu dans le passé.
Pour Israël, la question est de savoir si ces tirs résultent ou non des combats en cours sur le territoire syrien.
L’armée israélienne n’a pas riposté, a indiqué un porte-parole. En
juillet, elle avait pilonné des positions de l’armée syrienne après un
tir venu de Syrie.
Israël avait aussi riposté par des tirs d’artillerie à au moins neuf
roquettes tirées du Liban mi-juillet. Des responsables militaires
libanais avaient attribué ces tirs à un petit groupe palestinien
solidaire des habitants de Gaza.
Du côté de la bande de Gaza, où Israël fait la guerre à
l’organisation islamiste Hamas, les Palestiniens ont poursuivi leurs
tirs de roquettes sur Israël.
L’armée israélienne a dénombré au moins vingt tirs. Le point de passage d’Erez a été soumis à plusieurs tirs de mortiers.
Plus de 2.100 personnes ont été tuées côté palestinien depuis le 8
juillet et le début de l’offensive contre le Hamas qui contrôle le
territoire palestinien, selon les secours locaux.
Côté israélien, 64 soldats et quatre civils ont perdu la vie.
Au moins 480 enfants palestiniens âgés de 10 jours à 17 ans ont péri
dans cette guerre, la troisième en six ans à Gaza, a indiqué l’Unicef,
agence onusienne d’aide aux enfants.
"La mort d’enfants des deux côtés apporte une preuve supplémentaire
et tragique de l’impact terrible que ce conflit a des deux côtés sur les
enfants et leurs familles", a dit l’Unicef dans un communiqué où elle
appelle au cessez-le-feu.
Un demi-million d’enfants qui devaient reprendre l’école dimanche
dans la bande de Gaza n’ont pas pu le faire, ont dit l’Unicef et
l’Unesco, autre agence onusienne pour l’éducation, ainsi que
l’organisation Save The Children d’aide aux enfants.
"Aujourd’hui, les enfants devraient être à l’école pour apprendre et
non pas essayer de survivre", ont dit David et Paulette Hassell,
responsables de Save The Children.
"Retourner à l’école est une bouée de sauvetage vitale pour ces
enfants traumatisés", ont-ils souligné. Mais, avec 219 écoles
endommagées, 103 d’entre elles transformées en refuges pour 330 000
Palestiniens déplacés et la menace continue des bombes, l’école devra
attendre au moins deux ou trois semaines après l’instauration d’un
cessez-le-feu pour reprendre, disent les humanitaires.
Un tel cessez-le-feu paraissait très aléatoire dimanche.
L’Egypte a invité samedi Israéliens et Palestiniens à accepter un
cessez-le-feu illimité et à reprendre les négociations indirectes qui
ont avorté mardi dernier au Caire.
Le Hamas s’est dit "pour tout accord ou tout effort sérieux qui
réponde aux exigences palestiniennes". Israël n’avait toujours pas
répondu dimanche, mais a constamment asséné qu’il ne négociait pas tant
que les tirs de roquettes se poursuivaient.
(24-08-2014)
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