L’armée israélienne a soumis la bande de Gaza à un pilonnage intensif
samedi, tuant cinq membres d’une même famille dans leur sommeil, tandis
que l’Egypte lançait un appel à reprendre les négociations.
L’armée israélienne a indiqué avoir frappé environ 35 cibles dans le
territoire déjà dévasté, au lendemain de la mort du premier enfant
israélien tué par la guerre.
"Le Hamas paiera cher cette attaque", a prévenu le Premier ministre
israélien Benjamin Netanyahu qui a promis une intensification des
opérations après la mort de cet enfant tué par un obus tiré de la bande
de Gaza.
Effectivement, le territoire et la ville de Gaza elle-même ont
retenti d’explosions successives pulvérisant des immeubles et forçant
les Gazaouis à des courses affolées devant des frappes venues du ciel et
semblant pouvoir tomber partout, ont constaté les journalistes de
l’AFP.
Au même moment, l’Egypte, médiateur historique, a appelé Israéliens
et Egyptiens à accepter un cessez-le-feu et à reprendre les négociations
qu’ils ont rompues mardi.
Sept personnes au total ont été tuées samedi, dont trois enfants de trois, quatre et douze ans, selon les secours.
L’une des frappes a atteint avant l’aube une maison d’Al-Zawayda,
près du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de
Gaza.
Cinq membres d’une même famille, deux enfants de trois et quatre ans,
leur mère et leur père de 26 et 28 ans ainsi qu’une parente de 45 ans
ont péri, selon les secours à l’hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah.
"Toute cette région est une région agricole. Ils étaient en train de
dormir, et à minuit et demi, au-milieu de la nuit, un (appareil) F16 a
bombardé la maison", a dit Salah Abou Dahror, un proche, tandis que des
centaines de personnes enterraient les morts à mains nues dans le sable.
"Leur maison avait déjà été visée auparavant", rapportait Souleimane
Abou Dahror, un autre parent, "mais ils n’avaient nulle part ailleurs où
aller. Alors ils sont revenus. Et ils ont été frappés une seconde
fois".
On ignore pourquoi cette maison a été prise pour cible. Israël vise
non seulement les lieux d’où partent les roquettes tirées contre son
territoire, mais aussi les habitations de membres du Hamas.
Israël impute au Hamas la faute des dommages humains collatéraux.
En même temps qu’elle bombardait la bande de Gaza, l’armée
israélienne a diffusé, par tracts, appels et textes téléphoniques, le
message suivant aux Gazaouis : "La direction du Hamas a décidé de vous
entraîner dans une nouvelle bataille. Empêchez les terroristes de se
servir de votre maison pour leurs activités, et tenez vous à l’écart de
tout site où opèrent les organisations terroristes".
La moindre maison suspecte "sera prise pour cible (...) La campagne
des forces armées d’Israël n’est pas terminée. Prenez garde", disent les
tracts israéliens.
Près de 2.100 personnes ont été tuées côté palestinien et 68, dont 64
soldats et quatre civils, côté israélien depuis le début le 8 juillet
de l’opération israélienne "Bordure protectrice".
Au moins 480 enfants âgés de 10 jours à 17 ans ont été tués, a
indiqué l’Unicef, agence onusienne d’aide aux enfants, 70,73% des
victimes des combats seraient des civils, dit-elle.
Palestiniens et Israéliens ont recommencé à échanger tirs de
roquettes et d’obus de mortier d’un côté, frappes aériennes de l’autre
mardi après un cessez-le-feu de neuf jours. Des négociations indirectes
menées au Caire par l’entremise des Egyptiens pour transformer le
cessez-le-feu en trêve durable se sont soldées par un échec.
Environ trente tirs de roquettes et d’obus de mortier palestiniens ont atteint Israël samedi, selon l’armée israélienne.
L’incertitude reste totale sur l’évolution du conflit. L’Egypte,
grand voisin d’Israël et de la bande de Gaza, un des deux seuls pays
arabes à avoir un accord de paix avec Israël, a invité Israéliens et
Palestiniens "à accepter un cessez-le-feu à la durée illimitée et à
reprendre les négociations indirectes au Caire", dit un communiqué de
son ministère des Affaires étrangères.
Les Egyptiens vont inviter Palestiniens et Israéliens à reprendre les
discussions, a dit le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud
Abbas à l’issue d’un entretien avec le président égyptien Abdel Fattah
Al-Sissi.
"Ce qui nous intéresse maintenant c’est de mettre fin à l’effusion de
sang", a dit M. Abbas, "quand cette trêve sera entrée en vigueur, les
parties pourront s’asseoir et discuter de leurs demandes".
Les exigences apparemment inconciliables des belligérants ont fait
avorter les précédentes discussions du Caire. Celles-ci devaient non
seulement produire un cessez-le-feu prolongé, mais aussi des
dispositions satisfaisant des exigences de fond des uns et des autres :
la garantie de leur sécurité pour les Israéliens, une levée du blocus
qui asphyxie la bande de Gaza pour les Palestiniens.
Les Palestiniens ont accusé les Israéliens d’empêcher tout accord par
leur intransigeance. Les Israéliens répètent à l’envi la primauté de
leur sécurité. Ils martèlent aussi qu’il est hors de question pour eux
de négocier tant que les tirs de roquettes n’ont pas cessé.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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