Les Palestiniens ont annoncé mardi un accord pour un cessez-le-feu
permanent avec Israël au 50e jour d’une guerre qui a fait plus de 2.000
morts dans la bande de Gaza, un accord qui n’avait toutefois pas été
confirmé côté israélien.
Le mouvement islamiste Hamas, qui a infligé à l’Etat hébreu ses plus
lourdes pertes depuis 2006 avec 64 soldats tués, a aussitôt revendiqué
la "victoire", tandis qu’un haut responsable affirmait que l’accord de
cessez-le-feu prévoyait notamment "la levée du blocus de la bande de
Gaza" mis en place par Israël en 2006, la principale exigence des
Palestiniens depuis le début des négociations.
Si cet accord est confirmé, il mettra un terme à 50 jours de violence
et plusieurs semaines de négociations, entrecoupées de trêves
temporaires régulièrement rompues. Le dernier cessez-le-feu avait ainsi
tourné court au bout de neuf jours : il y a une semaine, les violences
ont repris de plus belle, tuant 119 Palestiniens et un enfant israélien,
le quatrième civil tué en territoire israélien depuis le début de la
guerre le 8 juillet.
Depuis cette date, 2.138 Palestiniens ont été tués, dont un quart d’enfants, et 68 Israéliens.
Les responsables israéliens, qui ont toujours martelé qu’ils ne
négocieraient pas "sous les bombes", n’ont pas encore réagi à l’annonce
palestinienne qui doit encore être officialisée.
Le Hamas a dit attendre "une annonce officielle du Caire", où se
déroulent les négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens,
tandis que le président palestinien Mahmud Abbas devrait annoncer les
détails de l’accord à l’ouverture d’une réunion de la direction
palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie, à 16H00 GMT.
Menant de front plusieurs batailles diplomatiques, M. Abbas pourrait
également à cette occasion donner plus de détails sur l’initiative des
Palestiniens qui se préparent à exiger que la communauté internationale
fixe une date butoir pour la fin de l’occupation israélienne des
Territoires palestiniens.
Si leur exigence n’était pas entendue, alors, disent-ils, ils
adhéreront à la Cour pénale internationale (CPI) ce qui leur permettrait
de poursuivre des responsables israéliens sur le déroulement des
opérations dans la bande de Gaza. Une démarche qualifiée de "missile
diplomatique" par un ministre israélien.
Sur le terrain toutefois, au moment même où ces annonces étaient
faites, des roquettes palestiniennes s’abattaient sur l’Etat hébreu
tandis que les drones israéliens poursuivaient leurs raids meurtriers,
tuant sept Palestiniens. Deux d’entre eux ont été mortellement touchés
par des tirs de chars israéliens postés en bordure de Gaza.
L’aviation vise depuis trois jours de nouvelles cibles dans l’étroite
langue de terre surpeuplée bordant la Méditerranée : ses appareils
écrasent désormais sous les bombes les immeubles les plus hauts de Gaza.
Mardi, deux bâtiments de 14 et 16 étages —comptant des dizaines
d’appartements résidentiels et autant de familles— ont ainsi été réduits
à des tas de débris après avoir été touchés par plus d’une dizaine de
missiles.
A l’aube, 25 personnes ont été blessées, dont quatre secouristes et
un journaliste local, selon les secours palestiniens, quand le premier
bâtiment de 16 étages s’est effondré. L’armée israélienne avait
auparavant appelé les habitants à le quitter "immédiatement car elle
allait le bombarder", a rapporté un résident du quartier.
"Ils ont tous couru dans la rue pour s’abriter", a-t-il précisé à
l’AFP. Les six bombes ont emporté 60 appartements, un centre commercial
et des dizaines de magasins dans cette tour.
Un peu plus tard, un immeuble résidentiel abritant le siège de la
radio du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le
principal mouvement de la gauche, Sawt al-Chaab (La voix du peuple, en
arabe) a été en grande partie détruit. Ce raid a fait 15 blessés, selon
les secours.
Le Hamas a dénoncé ces destructions, y voyant "un crime de guerre et
une vengeance inacceptable d’Israël envers les Gazaouis pour les
intimider".
Sa branche armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a affirmé avoir
répondu à ces destructions par "un tir sur Haïfa (dans le nord d’Israël)
et quatre tirs sur Tel-Aviv". Des tirs qui n’ont pas atteint ces
villes, a assuré l’armée israélienne, qui a toutefois fait état de 18
roquettes tombées sur les villes bordant Gaza. L’une d’elles a
légèrement blessé 21 personnes en frappant une maison à Ashkelon.
L’armée a dit avoir visé des "centres de contrôle du Hamas" ainsi que
deux écoles d’où "des tirs vers Israël" étaient partis, selon elle.
Par ailleurs, dans le nord de la Cisjordanie occupée, l’armée israélienne a arrêté 13 membres du FPLP.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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