La branche armée du Hamas palestinien a lancé mercredi soir une mise
en garde aux compagnies aériennes atterrissant à Tel-Aviv après la
reprise des hostilités dans la bande de Gaza et une tentative
d’élimination ciblée de son chef par Israël.
Au moins 22 Palestiniens, dont neuf enfants, ont été tués depuis que
le mouvement islamiste et l’Etat hébreu ont recommencé à échanger tirs
de roquettes et frappes aériennes mardi soir, sans attendre l’expiration
à minuit d’un cessez-le-feu de neuf jours.
Les deux premières victimes de ces violences ont été la femme et le
bébé de Mohammed Deif, chef des puissantes Brigades Ezzedine al-Qassam,
la branche armée du Hamas. Cette dernière a assuré que son chef, qui vit
dans la clandestinité et a déjà échappé à cinq tentatives d’assassinat,
était bien vivant et toujours aux commandes.
En soirée, le porte-parole du mouvement armé a fait monter la
pression d’un cran : il a mis en garde les compagnies étrangères
atterrissant à Tel Aviv, les exhortant à ne plus s’y poser à compter de
jeudi à 03H00 GMT. Les Brigades al-Qassam n’ont pas précisé leur menace,
mais elles ont à plusieurs reprises déjà, et de nouveau mercredi,
revendiqué des tirs de roquettes en direction de l’aéroport.
Fin juillet, la chute d’un de ces engins à proximité de l’aéroport
Ben-Gourion avait entraîné sa brève fermeture et de nombreuses
annulations de vols.
L’engrenage de la violence est désormais relancé dans la bande de
Gaza, qui a connu une accalmie de neuf jours, après un mois de conflit
qui a fait jusqu’ici 2049 morts —dont 553 enfants et 253 femmes— selon
le ministère palestinien de la Santé.
Alors que les armes ont recommencé à parler, les Brigades al-Qassam
ont appelé les négociateurs palestiniens à quitter "immédiatement" Le
Caire pour ne pas y revenir, estimant que les négociations sur un accord
déjà "mort-né" avait été "enterrées avec le martyr d’Ali Deif", en
référence au fils de Mohammed Deif.
Lors des funérailles du bébé de sept mois, de sa mère, Widad, 27 ans,
et de deux membres du Hamas, plusieurs milliers de Gazaouis ont réclamé
"vengeance".
Les Brigades al-Qassam ont promis d’ouvrir "les portes de l’enfer" pour Israël en représailles à cette frappe contre leur chef.
Les hostilités ont repris mardi soir quand des roquettes tirées de
l’enclave palestinienne se sont abattues jusqu’à Tel-Aviv et Jérusalem
et ont fait voler en éclats la trêve globalement respectée depuis le 11
août.
Les drones israéliens ont alors recommencé à frapper en représailles
le territoire palestinien déjà dévasté par un mois de guerre.
Depuis lors, au moins 142 roquettes ont été tirées contre Israël,
dont 105 ont effectivement atteint son territoire, tandis que 22 étaient
interceptées par le système israélien de défense anti-missiles et
d’autres encore retombaient dans la bande de Gaza, a indiqué l’armée
israélienne. Aucune victime n’a été rapportée. Israël, lui, a visé 70
cibles.
Depuis le 8 juillet, trois civils ont été mortellement touchés en
Israël par des tirs de roquettes ; 64 soldats israéliens ont trouvé la
mort dans les combats —dont cinq par la faute de "tirs amis".
La rupture du cessez-le-feu, qui expirait mardi à 21H00 GMT, a stoppé
les pourparlers de trêve menés depuis plusieurs jours entre Israéliens
et Palestiniens par l’entremise des Egyptiens. Les tractations du Caire
étaient censées transformer le cessez-le-feu en place en trêve
prolongée.
Israël a rappelé ses émissaires quand la trêve a été rompue. Rien
n’indiquait cependant à ce moment-là que les deux belligérants aux
exigences apparemment inconciliables pouvaient s’entendre non seulement
sur une cessation des hostilités, mais sur des dispositions de fond
censées garantir que les combats ne reprennent pas dans six mois.
"Le cessez-le-feu est mort et Israël est responsable", a dit Azzam
al-Ahmed, le chef de la délégation palestinienne aux pourparlers,
incluant le Hamas, le Jihad islamique et l’Organisation de libération de
la Palestine (OLP) qui chapeaute l’Autorité palestinienne de Mahmoud
Abbas.
Le médiateur égyptien a malgré tout appelé Israéliens et Palestiniens
à reprendre les négociations, tandis que le président palestinien
Mahmud Abbas a entamé une visite à Doha pour rencontrer l’émir du
Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, et Khaled Mechaal, le chef en
exil du Hamas.
Mais Israël n’a donné aucun signe de reprise rapide des discussions.
"Les tirs de roquettes ont non seulement rompu le cessez-le-feu, ils ont
aussi brisé les fondations sur lesquelles reposaient les discussions du
Caire", a dit à l’AFP Mark Regev, porte-parole du Premier ministre
Benjamin Netanyahu.
Devant la presse à Tel-Aviv, Netanyahu a répété que son pays
allait poursuivre son opération "Bordure protectrice" contre le Hamas,
ajoutant que "les dirigeants des organisations terroristes sont des
cibles légitimes".
Les Israéliens font de la démilitarisation de l’enclave une condition
sine qua non. Ils répètent qu’ils ne négocient pas "sous les bombes".
Ils ont à coeur de ne rien paraître concéder au Hamas, organisation
considérée comme terroriste par Israël mais aussi l’UE et les
Etats-Unis.
Les Palestiniens ont affirmé maintes fois qu’ils ne signeraient aucun
accord qui ne prévoirait pas une levée du blocus israélien de Gaza.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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