vendredi 22 août 2014

Irak : Téhéran lie une aide contre l’EI aux négociations nucléaires

L’Iran acceptera de "faire quelque chose" dans la lutte contre l’État islamique (EI) en Irak en échange d’avancées dans les négociations nucléaires avec les grandes puissances, a affirmé le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, cité jeudi par les médias. La France, membre du groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) qui négocie avec Téhéran, avait souhaité mercredi que tous les pays du Moyen-Orient, y compris l’Iran, agissent en commun contre les djihadistes qui ont pris en quelques mois de larges portions de territoires en Irak et en Syrie.

L’Iran a pour sa part confirmé que des discussions avaient commencé avec certains pays européens sur la lutte contre l’EI. "Si nous acceptons de faire quelque chose en Irak, l’autre partie dans les négociations devrait faire quelque chose en retour", a affirmé Mohammad Javad Zarif, cité par l’agence officielle Irna dans des déclarations à la télévision d’État. "Ce que nous devons faire en Irak n’est pas encore très clair, de même que ce qu’il (le groupe 5+1, NDLR) doit faire en retour, c’est justement la partie difficile", a-t-il ajouté, cité par l’agence MEHR.

Il a une nouvelle fois demandé la levée de "toutes les sanctions" économiques décrétées par l’ONU, les États-Unis et l’Union européenne pour tenter de stopper le programme nucléaire de l’Iran, soupçonné de vouloir se doter de la bombe atomique. Selon lui, le 5+1 "devrait adopter une résolution au Conseil de sécurité pour la levée de toutes les sanctions imposées à l’Iran". "Comme nous n’avons pas encore conclu un accord, le 5+1 n’a pas adopté de résolution. Mais si nous parvenons à un accord, ce sera indispensable", a-t-il affirmé.

Les grandes puissances et l’Iran doivent reprendre leurs discussions en septembre. Les deux parties vont tenter de conclure d’ici le 24 novembre un accord global garantissant le caractère exclusivement pacifique du programme iranien, en échange de la levée des sanctions internationales. L’offensive djihadiste en Irak avait été évoquée brièvement entre l’Iran et les États-Unis en juin, en marge d’une session de négociations nucléaires. Mais les deux pays, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 34 ans, ont écarté toute coopération militaire contre l’EI.

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