vendredi 22 août 2014

Syrie : la France a bien livré des armes aux rebelles

François Hollande a confirmé jeudi la livraison d’armes par la France à des "rebelles syriens" pris "en tenaille" entre le régime de Bashar el-Assad et l’État islamique, lors d’une visite à La Réunion. Ces livraisons sont intervenues "il y a plusieurs mois, quand des rebelles syriens faisaient face à la fois aux armées du dictateur Bashar el-Assad et au comportement de ce groupe terroriste, l’État islamique", a déclaré le chef de l’État. "On ne pouvait pas laisser les seuls Syriens, qui préparaient la démocratie, être sans armes", a-t-il fait valoir devant la presse, sur l’aéroport de Pierrefonds, à Saint-Pierre (sud).

Le président Hollande, qui avait déjà évoqué ces livraisons dans une interview au Monde parue lundi, a précisé avoir pris cette décision "conformément" à ses "engagements" et "aux règles de l’Union européenne", affirmant que la France avait livré "un certain nombre de matériels autorisés à ces rebelles" syriens. "Aujourd’hui encore, c’est terrible ce qui se passe en Syrie", a-t-il poursuivi, avec "d’un côté, l’État de Bashar el-Assad qui continue de pilonner et de massacrer, [de l’autre] l’État islamique et, au milieu, celles et ceux qui étaient supposés préparer l’avenir et qui sont pris en tenaille".

"Donc nous ne devons pas relâcher le soutien que nous avions accordé à ces rebelles qui sont les seuls à participer à l’esprit démocratique", a enchaîné François Hollande. La France, a-t-il toutefois ajouté, ne peut "pas le faire seule" et "ça se fait en bonne intelligence avec l’Europe et les Américains". Évoquant cette fois les livraisons d’armes françaises aux forces kurdes engagées contre les combattants de l’État islamique dans le nord de l’Irak, le président français a observé que "paradoxalement, les terroristes sont mieux armés que les pays organisés qui les combattent".

Ce n’est toutefois, selon lui, "qu’un paradoxe apparent, parce qu’ils ont pris les armes des États qui les combattent". François Hollande a indiqué aussi qu’un "premier convoi est arrivé" en Irak. "Nous avons été les premiers à fournir ces matériels", a-t-il encore souligné, estimant que Paris avait "fait son devoir". La France, a-t-il encore déclaré, a "entraîné l’Europe" dans son sillage avec "maintenant, un pays comme l’Allemagne [qui] accepte aussi de faire ces livraisons" et "beaucoup d’autres pays européens" qui s’apprêtent à le faire. "Il n’est pas question que ces armes puissent servir à d’autres causes" que la lutte contre l’EI, a cependant insisté François Hollande, qui a rappelé que ces livraisons se faisaient avec "le plein assentiment des autorités de Bagdad, parce qu’il ne faudrait pas créer je ne sais quel séparatisme supplémentaire".

(21-08-2014)

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