Le terminal de l’aéroport international de Tripoli a été très
endommagé jeudi par des roquettes, au cinquième jour d’affrontements
entre des groupes armés pour le contrôle du site, a indiqué à l’AFP un
porte-parole du ministère de Transport.
"Le terminal a été frappé par deux roquettes qui ont atterri sur le
toit. Les salles d’embarquement (...) ont été particulièrement
touchées", a déclaré Tarek Ourwa qui a fait état de "gros dégâts", sans
faire état de victimes.
Depuis dimanche, plus d’une dizaine d’avions et plusieurs installations
ont été endommagés à l’aéroport. Mais c’est la première fois que le
terminal est touché.
L’aéroport est fermé depuis dimanche pour une durée indéterminée, en
raison d’une offensive menée par des milices islamistes qui cherchent à
en déloger des brigades anti-islamistes.
Les milices islamistes ont tiré depuis des dizaines de roquettes sur
l’aéroport contrôlé depuis 2011 par des brigades de la ville de Zenten
(170 km au sud-ouest de Tripoli), considérées comme le bras armé du
courant libéral.
Elles ont reçu jeudi le soutien des puissantes brigades de la ville de Misrata (200 km à l’est de Tripoli).
Zenten et Misrata avaient participé activement à la révolte de 2011
contre Muammar Kadhafi. Mais après la chute du dirigeant libyen, des
rivalités les ont opposées.
Les rues de la capitale étaient quasiment vides jeudi. La plupart des échoppes, banques et stations-services étaient fermées.
L’annonce du soutien des Misratis ravive les craintes d’un conflit plus
large à Tripoli alors que le pays attend toujours la proclamation des
résultats des législatives du 25 juin.
Selon des observateurs, le courant libéral aurait remporté plus de
sièges que les islamistes, et les combats de Tripoli s’inscrivent dans
le cadre d’une lutte d’influence entre les deux camps.
Farouche rivaux des Zentanis, les Misratis avaient gardé jusqu’ici une
neutralité relative dans le conflit, malgré la participation aux combats
d’au moins une milice misratie aux côtés des islamistes.
Dans un communiqué lu jeudi sur leur télévision locale, les dirigeants
misratis ont décrit les combats autour de l’aéroport comme une "bataille
des révolutionnaires (...) contre les fidèles de l’ancien régime" de
Muammar Kadhafi.
Les brigades de Zenten, Al-Sawaeq et Al-Qaaqaa, sont en effet accusés
par leurs rivaux de compter dans leurs rangs des soldats et officiers de
l’ancienne armée fidèle à Kadhafi.
Après la révolution, ces deux brigades ont été intégrées officieusement
dans les forces du ministère de la Défense et de l’Intérieur et ont
recruté parmi les habitants de Tripoli et les régions voisines.
Les dirigeants de Misrata ont par ailleurs dénoncé les déclarations du
gouvernement qui a affirmé en début de semaine examiner la possibilité
de faire appel à des forces internationales pour rétablir la sécurité
dans le pays, où les milices font la loi, faute de forces de l’ordre
organisées et efficaces.
Le ministère de la Santé a fait état dimanche d’un mort et six blessés dans les combats mais n’a pas donné de bilan depuis.
(17-07-2014 - Avec les agences de presse)
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