Il n’est pas de journée ni de nuit qui n’apportent les terribles
nouvelles d’enfants tués lors de bombardements israéliens dans la bande
de Gaza. Les mêmes scènes se répètent de petits cadavres déchiquetés
apportés à la morgue des hôpitaux et de parents - quand ils sont vivants
- désespérés. "Jusqu’à présent, il y a eu plus d’enfants qui ont péri
sous le feu israélien que de combattants palestiniens", affirmait samedi
les ONG War Child et Defence for Children International (Défense
internationale des enfants) dans un communiqué. Selon un bilan publié
samedi par l’Unicef, plus de 70 mineurs ont péri - sur un total
d’environ 340 morts décomptés par les services de secours de Gaza -
depuis le début de l’opération militaire israélienne le 8 juillet. Dans
le même temps, 637 mineurs ont été blessés à Gaza, et 4 en Israël par
des tirs de roquettes palestiniennes, a précisé l’Unicef.
"Du 8 juillet jusqu’au 19 juillet à 4 heures du matin, au moins 73
enfants palestiniens ont été recensés comme décédés à la suite de
frappes aériennes et de bombardements aériens, par mer et par des forces
terrestres", a déclaré à l’AFP Catherine Weibel, porte-parole de
l’Unicef pour la Palestine. Parmi ces 53 garçons et 20 filles de moins
de 18 ans, plus de la moitié n’avaient pas 12 ans. "La plus jeune
victime était âgée de 3 mois", a précisé Mme Weibel. "Nous avons déjà vu
trop de morts de civils, dont beaucoup d’enfants comme ceux tués sur
une plage de Gaza", a déploré la chef de la diplomatie européenne,
Catherine Ashton, qui a appelé à une enquête rapide sur les décès de
mineurs.
Mercredi après-midi, quatre garçons âgés de 9 à 11 ans se sont fait
tuer par une frappe israélienne sur une plage, près du port de la ville
de Gaza, sous les yeux de journalistes. Au moins cinq autres ont été
blessés. Les journalistes ont vu les gamins survivants terrifiés,
certains ensanglantés, remonter la plage en hurlant pour se réfugier
dans un hôtel. "Ils étaient en train de jouer sur la plage. Ils étaient
allés au port pour sortir du camp (de réfugiés) de Chati (plus au nord,
près de la frontière avec Israël, NDLR) parce qu’il y a beaucoup de
bombardements là-bas", a raconté à l’AFP un parent d’une victime lors
des funérailles. "Ils ont couru droit à la mort."
L’armée israélienne, qui assure avoir ciblé des "terroristes du
Hamas", le mouvement islamiste qui contrôle l’enclave palestinienne, a
promis d’enquêter "consciencieusement" sur ce drame. "Les morts
annoncées de civils sont un résultat tragique", a répondu l’armée,
soulignant qu’Israël n’avait pas "l’intention de faire du mal à des
civils entraînés par le Hamas dans la réalité d’un conflit urbain".
"Quand on se bat, il y a des erreurs", a reconnu samedi un officier
israélien sous le couvert de l’anonymat.
Face au nombre de mineurs tués, l’Unicef a fait part de sa "profonde
inquiétude". "Les enfants doivent être protégés de la violence. Ils ne
doivent pas être les victimes d’un conflit dont ils ne sont aucunement
responsables", a plaidé Catherine Weibel. La responsable de l’Unicef
s’inquiète aussi des effets à long terme des violences sur des enfants
qui, pour certains, en sont à leur troisième guerre depuis l’opération
israélienne Plomb durci en décembre 2008-janvier 2009. "Vous avez des
enfants qui vont être marqués à vie à cause de ce qu’ils voient",
souligne Catherine Weibel. Avant même le dernier cycle de violence,
quelque 60 000 enfants de Gaza nécessitaient un soutien psychologique,
selon l’Unicef. Évidemment, ce nombre va s’amplifier sitôt cette guerre
terminée.
Samedi, une coalition d’associations palestiniennes de défense des
droits de l’Homme et d’agences humanitaires a appelé à un "cessez-le-feu
immédiat", et à la levée du blocus israélien, pour sauver la vie des
enfants de Gaza.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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