Au moins 60 personnes ont été tuées vendredi dans des affrontements
entre des rebelles chiites et des membres armés de la puissante tribu
des Hashid, dans le nord du Yémen, ont indiqué des sources tribales à
l’AFP.
Selon ces sources, 40 hommes sont morts dans le camp des Huthis
chiites, et 20 parmi la tribu des Hashid dans ces violences qui ont fait
plus d’une centaine de morts au total dans la province d’Omrane depuis
le 5 janvier.
Les belligérants tentent chacun de leur côté d’étendre leur influence
dans certaines zones, dans la perspective du découpage territorial du
Yémen, appelé à devenir un Etat fédéral, l’armée restant à l’écart de ce
conflit.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
vendredi 31 janvier 2014
Israël/Palestine : cinq Palestiniens blessés par des tirs israéliens à Gaza
Cinq Palestiniens ont été blessés vendredi par des tirs de soldats
israéliens dans le centre de la bande de Gaza, près de la frontière,
selon des sources médicales palestiniennes.
Ces Palestiniens ont été atteints alors qu’ils jetaient des pierres en direction de soldats israéliens, qui se trouvaient de l’autre côté de la barrière frontalière, a-t-on ajouté de mêmes sources.
Interrogée par l’AFP, une porte-parole de l’armée a confirmé que des soldats avaient ouvert le feu vers des dizaines de manifestants palestiniens, précisant que "les membres de ce groupe ont lancé des pierres et se sont approchés de la barrière dans un secteur interdit d’accès d’une largeur d’environ 100 mètres" du côté palestinien.
Selon elle, les soldats ont procédé dans un premier temps à des tirs de sommation en l’air, avant de viser les manifestants, "dont un au moins a été atteint".
Auparavant, dix autres Palestiniens avaient été blessés, dont un grièvement, vendredi près de Ramallah en Cisjordanie par des soldats israéliens lors d’une manifestation organisée après la mort d’un Palestinien tué mercredi, avait-on indiqué de sources médicales et sécuritaires palestinienne.
Ces Palestiniens ont été atteints alors qu’ils jetaient des pierres en direction de soldats israéliens, qui se trouvaient de l’autre côté de la barrière frontalière, a-t-on ajouté de mêmes sources.
Interrogée par l’AFP, une porte-parole de l’armée a confirmé que des soldats avaient ouvert le feu vers des dizaines de manifestants palestiniens, précisant que "les membres de ce groupe ont lancé des pierres et se sont approchés de la barrière dans un secteur interdit d’accès d’une largeur d’environ 100 mètres" du côté palestinien.
Selon elle, les soldats ont procédé dans un premier temps à des tirs de sommation en l’air, avant de viser les manifestants, "dont un au moins a été atteint".
Auparavant, dix autres Palestiniens avaient été blessés, dont un grièvement, vendredi près de Ramallah en Cisjordanie par des soldats israéliens lors d’une manifestation organisée après la mort d’un Palestinien tué mercredi, avait-on indiqué de sources médicales et sécuritaires palestinienne.
Syrie : Large fossé entre régime syrien et opposition
Le fossé reste large entre régime syrien et opposition au terme de la
première série de négociations, a constaté l’ONU au dernier jour des
pourparlers à Genève, où le régime a affiché son refus de faire toute
concession.
Pendant ce premier face-à-face d’une semaine depuis le début de la guerre il y a près de trois ans en Syrie, les deux parties ont campé sur leurs positions, le régime insistant sur le fait qu’il ne voulait pas céder sur la transition politique et l’opposition clamant que Damas était "contraint à négocier" sur cette question centrale du conflit qui continue de ravager le pays.
Ces pourparlers, lancés sous la pression des Etats-Unis, alliés de l’opposition, et la Russie, soutien du régime, devraient reprendre en principe le 10 février, selon l’émissaire international, Lakhdar Brahimi, par l’intermédiaire duquel les deux parties ont "dialogué" pour la première fois dans une même salle depuis le 25 janvier.
Alors que ces discussions, souvent stériles, se déroulaient, environ 1.900 personnes ont été tuées dans les bombardements et les combats dans différentes provinces syriennes, selon une ONG.
En diplomate chevronné, Lakhdar Brahimi a affirmé que la conférence dite de Genève II était un "début très modeste, mais c’est un début (...) sur lequel on peut construire", au cours d’une conférence de presse vendredi.
Relevant "quelques points de convergence" et soulignant que "les deux parties ont pris l’habitude de s’asseoir dans la même pièce", M. Brahimi, qui a lu un document écrit, a toutefois reconnu que "ce fut un démarrage très difficile" et qu’il n’y avait "pas de doute que les positions importantes étaient très éloignées".
"J’ai suggéré de reprendre (les pourparlers) en se fondant sur un agenda sur lequel on s’était mis d’accord et de nous rencontrer le 10 février (...) la délégation du régime a dit qu’elle avait besoin de consulter d’abord Damas", a précisé le diplomate.
Mais d’ores et déjà, les deux parties ont réaffirmé leurs positions presque irréconciliables, notamment en ce qui concerne la question de la transition politique en Syrie.
"Ni dans ce round, ni dans le prochain, ils (les adversaires du régime) ne pourront obtenir de la délégation syrienne aucune concession", a ainsi clamé le ministre syrien de l’Information, Omrane al-Zohbi, devant quelque 250 manifestants pro-régime rassemblés devant le siège de l’ONU à Genève.
"Ils n’obtiendront pas par la politique ce qu’ils n’ont pas pu obtenir par la force", a-t-il ajouté sur un ton de défi, sous les applaudissements des partisans du régime.
Pour Walid Mouallem, ministre syrien des Affaires étrangères, "nous n’avons pas obtenu de résultats tangibles pendant cette semaine de dialogue". Le ministre a mis en cause le "manque de responsabilité et de sérieux" des dirigeants de l’opposition et "leur volonté de faire imploser la conférence, comme si nous venions là pour une heure et devions tout leur céder".
"Personne ne peut remplacer la direction syrienne", a insisté M. Mouallem faisant allusion au président, Bashar al-Assad.
De son côté, le porte-parole de la délégation de l’opposition, Louai Safi, a affirmé dans un point de presse que "le régime était contraint à négocier avec une délégation représentant les attentes du peuple syrien".
Les discussions ont la plupart du temps tourné en rond, le régime affirmant que la priorité était de combattre le "terrorisme", la rébellion selon sa terminologie, tandis que l’opposition maintenait que la transition politique aboutissant au départ du président Assad devait être au coeur des discussions pour mettre fin à la violence.
La conférence de Genève II est jusqu’à présent la tentative la plus sérieuse de la communauté internationale pour mettre un terme au bain de sang en Syrie, où plus de 130.000 personnes sont mortes et plus de neuf millions sont des réfugiés et des déplacés depuis près de trois ans.
Après cette première session d’une conférence qui a nécessité pratiquement deux ans d’efforts diplomatiques et toute l’influence des deux co-parrains les Etats-Unis et la Russie, le chef de la coalition de l’opposition, Ahmad Jarba, fort d’une crédibilité acquise à Genève, sera reçu à Moscou le 4 février pour sa première visite officielle à cet allié du régime syrien, a annoncé l’opposition.
"Sans un consensus international clair pour faire pression sur le régime d’Assad, y compris les Russes (...) nous n’allons pas voir beaucoup de changement de la part du régime", a déclaré à l’AFP Salman Shaikh, directeur du Brookings Institute de Doha.
L’analyste ne s’attend à aucun grand progrès, même si la prochaine "session dure une semaine ou un an".
Pour d’autres, la conférence a été au minimum une victoire symbolique pour l’opposition.
"Cela a été un succès pour l’opposition qui a réussi à se présenter comme organisée et raisonnable", affirme Peter Volker, de l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité, alors que depuis trois ans celle-ci apparaissait profondément divisée et fragilisée par une rébellion tout aussi éclatée.
Sur le plan humanitaire, aucune des "mesures de confiance" que demandait M. Brahimi, pas même le ravitaillement des assiégés dans les secteurs rebelles de Homs (centre), ne s’est concrétisée. Le seule percée a eu lieu à Damas avec le ravitaillement jeudi et vendredi du camp palestinien de Yarmouk.
Pendant ce premier face-à-face d’une semaine depuis le début de la guerre il y a près de trois ans en Syrie, les deux parties ont campé sur leurs positions, le régime insistant sur le fait qu’il ne voulait pas céder sur la transition politique et l’opposition clamant que Damas était "contraint à négocier" sur cette question centrale du conflit qui continue de ravager le pays.
Ces pourparlers, lancés sous la pression des Etats-Unis, alliés de l’opposition, et la Russie, soutien du régime, devraient reprendre en principe le 10 février, selon l’émissaire international, Lakhdar Brahimi, par l’intermédiaire duquel les deux parties ont "dialogué" pour la première fois dans une même salle depuis le 25 janvier.
Alors que ces discussions, souvent stériles, se déroulaient, environ 1.900 personnes ont été tuées dans les bombardements et les combats dans différentes provinces syriennes, selon une ONG.
En diplomate chevronné, Lakhdar Brahimi a affirmé que la conférence dite de Genève II était un "début très modeste, mais c’est un début (...) sur lequel on peut construire", au cours d’une conférence de presse vendredi.
Relevant "quelques points de convergence" et soulignant que "les deux parties ont pris l’habitude de s’asseoir dans la même pièce", M. Brahimi, qui a lu un document écrit, a toutefois reconnu que "ce fut un démarrage très difficile" et qu’il n’y avait "pas de doute que les positions importantes étaient très éloignées".
"J’ai suggéré de reprendre (les pourparlers) en se fondant sur un agenda sur lequel on s’était mis d’accord et de nous rencontrer le 10 février (...) la délégation du régime a dit qu’elle avait besoin de consulter d’abord Damas", a précisé le diplomate.
Mais d’ores et déjà, les deux parties ont réaffirmé leurs positions presque irréconciliables, notamment en ce qui concerne la question de la transition politique en Syrie.
"Ni dans ce round, ni dans le prochain, ils (les adversaires du régime) ne pourront obtenir de la délégation syrienne aucune concession", a ainsi clamé le ministre syrien de l’Information, Omrane al-Zohbi, devant quelque 250 manifestants pro-régime rassemblés devant le siège de l’ONU à Genève.
"Ils n’obtiendront pas par la politique ce qu’ils n’ont pas pu obtenir par la force", a-t-il ajouté sur un ton de défi, sous les applaudissements des partisans du régime.
Pour Walid Mouallem, ministre syrien des Affaires étrangères, "nous n’avons pas obtenu de résultats tangibles pendant cette semaine de dialogue". Le ministre a mis en cause le "manque de responsabilité et de sérieux" des dirigeants de l’opposition et "leur volonté de faire imploser la conférence, comme si nous venions là pour une heure et devions tout leur céder".
"Personne ne peut remplacer la direction syrienne", a insisté M. Mouallem faisant allusion au président, Bashar al-Assad.
De son côté, le porte-parole de la délégation de l’opposition, Louai Safi, a affirmé dans un point de presse que "le régime était contraint à négocier avec une délégation représentant les attentes du peuple syrien".
Les discussions ont la plupart du temps tourné en rond, le régime affirmant que la priorité était de combattre le "terrorisme", la rébellion selon sa terminologie, tandis que l’opposition maintenait que la transition politique aboutissant au départ du président Assad devait être au coeur des discussions pour mettre fin à la violence.
La conférence de Genève II est jusqu’à présent la tentative la plus sérieuse de la communauté internationale pour mettre un terme au bain de sang en Syrie, où plus de 130.000 personnes sont mortes et plus de neuf millions sont des réfugiés et des déplacés depuis près de trois ans.
Après cette première session d’une conférence qui a nécessité pratiquement deux ans d’efforts diplomatiques et toute l’influence des deux co-parrains les Etats-Unis et la Russie, le chef de la coalition de l’opposition, Ahmad Jarba, fort d’une crédibilité acquise à Genève, sera reçu à Moscou le 4 février pour sa première visite officielle à cet allié du régime syrien, a annoncé l’opposition.
"Sans un consensus international clair pour faire pression sur le régime d’Assad, y compris les Russes (...) nous n’allons pas voir beaucoup de changement de la part du régime", a déclaré à l’AFP Salman Shaikh, directeur du Brookings Institute de Doha.
L’analyste ne s’attend à aucun grand progrès, même si la prochaine "session dure une semaine ou un an".
Pour d’autres, la conférence a été au minimum une victoire symbolique pour l’opposition.
"Cela a été un succès pour l’opposition qui a réussi à se présenter comme organisée et raisonnable", affirme Peter Volker, de l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité, alors que depuis trois ans celle-ci apparaissait profondément divisée et fragilisée par une rébellion tout aussi éclatée.
Sur le plan humanitaire, aucune des "mesures de confiance" que demandait M. Brahimi, pas même le ravitaillement des assiégés dans les secteurs rebelles de Homs (centre), ne s’est concrétisée. Le seule percée a eu lieu à Damas avec le ravitaillement jeudi et vendredi du camp palestinien de Yarmouk.
Liban : Georges Brahim Abdallah, citoyen d'honneur de la ville de Bagnolet (Seine St.Denis). Décision suspendue par le tribunal administratif
Le tribunal administratif de Montreuil vient de suspendre la décision
du Conseil municipal de Bagnolet, en Seine St.Denis, d’accorder la
citoyenneté d’honneur au militant Georges Brahim Abdallah. Cette
décision avait été prise le 11 décembre 2013 en vue de sensibiliser
l’opinion publique et de peser sur la décision de libérer ce militant
communiste libanais.
Georges Ibrahim Abdallah, 62 ans, entre dans sa trentième année de détention dans les prisons françaises, et vit une situation que l’on peut qualifier de kafkaïenne, sa libération se heurtant à une série d’obstacles toujours insurmontables. Pourtant libérable depuis 1999, et alors que tant d’autres ont regagné leur pays, ce vieux prisonnier, considéré comme « terroriste », est en butte à ce qu’il faut bien appeler la raison d’État. Il est actuellement détenu dans la centrale de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées.
قاضٍ فرنسي يعلّق قرار منح جورج عبدالله لقب « مواطن شرف »
علق القضاء الفرنسي، اليوم، قراراً للبلدية الشيوعية لمدينة « بانيوليه » بمنح المناضل اللبناني المحكوم عليه بالسجن المؤبد في فرنسا جورج ابراهيم عبدالله لقب مواطن شرف. وأصدرت المحكمة الإدارية في مونتروي أمراً بتعليق هذا القرار فوراً وستنظر في وقت لاحق في مسألة إلغائه نهائياً.
من ناحيته، قال المحامي جيريمي بولي، الذي مثل عضواً يمينياً معارضاً في المجلس البلدي، « إنه نجاح كبير وسابقة في القضاء ».
وكانت مديرية « سين سان دوني » قرب باريس قد رفعت، أمس، شكوى أمام المحكمة الإدارية ضد قرار اتخذته بلدية مدينة بانيوليه الشيوعية التي منحت المناضل اللبناني المحكوم عليه بالسجن المؤبد في فرنسا جورج ابراهيم عبدالله لقب مواطن شرف.
ويتوقع أن يتخذ قاضي مدينة مونتروي بالضاحية الشرقية لباريس، الذي تلقى هذه الشكوى المستعجلة، قراره اليوم، بعدما استمع إلى محامي البلدية جان لوي فاسور أمام حوالى ثلاثين ناشطاً من بانيوليه أتوا بعد ظهر أمس لحضور الجلسة. وأشار المحامي بدوره إلى أن « قرار المجلس البلدي ليس « دعماً لإرهابي »، بل إنه طريقة للدعوة علناً للإفراج عنه »، مضيفاً إنه « يحق لمجلس بلدي أن يتقدم بطلب ذي طابع سياسي ».
من جهته، أكد بولي ممثلاً عضو المجلس البلدي جاك نيو، الذي ينتمي إلى حزب « التجمع من أجل حركة شعبية المعارض »، أن « هذه الخطوة التي تم التصويت عليها في كانون الأول/ ديسمبر ودانها المجلس التمثيلي للمؤسسات اليهودية في فرنسا والجمعية الفرنسية لضحايا الإرهاب تخالف مبدأ الحيادية ». وأضاف إن « قرار المجلس البلدي الذي تم التصويت عليه في الساعة الثانية والنصف صباحاً ليس له أي مصلحة عامة محلية، بما أن عبد الله لم يلعب أي دور إيجابي أو مهم أفاد المدينة ».
وفي 11 كانون الأول/ ديسمبر 2013 منح رئيس بلدية بانيوليه مارك ايفربيك لقب مواطن شرف للمناضل اللبناني جورج إبراهيم عبد الله، وحذا بذلك حذو بلديتين شيوعيتين آخريين في منطقة بادو كاليه.
يذكر أن عبد الله كان القائد السابق للفصائل الثورية اللبنانية المسلحة، وقد اعتقل عام 1984 في ليون وحكم عليه بالسجن المؤبد بتهمة التواطؤ في اغتيال الدبلوماسي الأميركي تشارلز راي، والدبلوماسي الإسرائيلي ياكوف بارسيمانتوف في باريس في 1982. ولا يزال مسجوناً في لانميزان في البيرينيه العليا بعدما رفضت الطلبات الثمانية التي تقدم بها للإفراج المشروط عنه. ويعتبر الناشطون المؤيدون للفلسطينيين عبد الله، الذي يقضي عامه الثلاثين في السجن، سجيناً سياسياً.
(أ ف ب)
Georges Ibrahim Abdallah, 62 ans, entre dans sa trentième année de détention dans les prisons françaises, et vit une situation que l’on peut qualifier de kafkaïenne, sa libération se heurtant à une série d’obstacles toujours insurmontables. Pourtant libérable depuis 1999, et alors que tant d’autres ont regagné leur pays, ce vieux prisonnier, considéré comme « terroriste », est en butte à ce qu’il faut bien appeler la raison d’État. Il est actuellement détenu dans la centrale de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées.
قاضٍ فرنسي يعلّق قرار منح جورج عبدالله لقب « مواطن شرف »
علق القضاء الفرنسي، اليوم، قراراً للبلدية الشيوعية لمدينة « بانيوليه » بمنح المناضل اللبناني المحكوم عليه بالسجن المؤبد في فرنسا جورج ابراهيم عبدالله لقب مواطن شرف. وأصدرت المحكمة الإدارية في مونتروي أمراً بتعليق هذا القرار فوراً وستنظر في وقت لاحق في مسألة إلغائه نهائياً.
من ناحيته، قال المحامي جيريمي بولي، الذي مثل عضواً يمينياً معارضاً في المجلس البلدي، « إنه نجاح كبير وسابقة في القضاء ».
وكانت مديرية « سين سان دوني » قرب باريس قد رفعت، أمس، شكوى أمام المحكمة الإدارية ضد قرار اتخذته بلدية مدينة بانيوليه الشيوعية التي منحت المناضل اللبناني المحكوم عليه بالسجن المؤبد في فرنسا جورج ابراهيم عبدالله لقب مواطن شرف.
ويتوقع أن يتخذ قاضي مدينة مونتروي بالضاحية الشرقية لباريس، الذي تلقى هذه الشكوى المستعجلة، قراره اليوم، بعدما استمع إلى محامي البلدية جان لوي فاسور أمام حوالى ثلاثين ناشطاً من بانيوليه أتوا بعد ظهر أمس لحضور الجلسة. وأشار المحامي بدوره إلى أن « قرار المجلس البلدي ليس « دعماً لإرهابي »، بل إنه طريقة للدعوة علناً للإفراج عنه »، مضيفاً إنه « يحق لمجلس بلدي أن يتقدم بطلب ذي طابع سياسي ».
من جهته، أكد بولي ممثلاً عضو المجلس البلدي جاك نيو، الذي ينتمي إلى حزب « التجمع من أجل حركة شعبية المعارض »، أن « هذه الخطوة التي تم التصويت عليها في كانون الأول/ ديسمبر ودانها المجلس التمثيلي للمؤسسات اليهودية في فرنسا والجمعية الفرنسية لضحايا الإرهاب تخالف مبدأ الحيادية ». وأضاف إن « قرار المجلس البلدي الذي تم التصويت عليه في الساعة الثانية والنصف صباحاً ليس له أي مصلحة عامة محلية، بما أن عبد الله لم يلعب أي دور إيجابي أو مهم أفاد المدينة ».
وفي 11 كانون الأول/ ديسمبر 2013 منح رئيس بلدية بانيوليه مارك ايفربيك لقب مواطن شرف للمناضل اللبناني جورج إبراهيم عبد الله، وحذا بذلك حذو بلديتين شيوعيتين آخريين في منطقة بادو كاليه.
يذكر أن عبد الله كان القائد السابق للفصائل الثورية اللبنانية المسلحة، وقد اعتقل عام 1984 في ليون وحكم عليه بالسجن المؤبد بتهمة التواطؤ في اغتيال الدبلوماسي الأميركي تشارلز راي، والدبلوماسي الإسرائيلي ياكوف بارسيمانتوف في باريس في 1982. ولا يزال مسجوناً في لانميزان في البيرينيه العليا بعدما رفضت الطلبات الثمانية التي تقدم بها للإفراج المشروط عنه. ويعتبر الناشطون المؤيدون للفلسطينيين عبد الله، الذي يقضي عامه الثلاثين في السجن، سجيناً سياسياً.
(أ ف ب)
Syrie : La première session de Genève II finit sans grande avancée
La première session des pourparlers de paix sur la Syrie s’achevait
vendredi sans aucune avancée notable, délégués du gouvernement et de
l’opposition restant campés sur des positions qui semblent
inconciliables.
Même l’espoir d’une initiative concrète dans le domaine humanitaire a été déçu - malgré les demandes de l’Onu, aucune aide n’est parvenue à la population de la vieille ville de Homs, assiégée par les forces gouvernementales.
Après une semaine de discussions au Palais des Nations, qui abrite les bureaux de l’Onu à Genève, aucun accord n’a pu être trouvé sur le déroulement des négociations.
La séance de clôture de cette première session devait être purement protocolaire et les délégations devraient se revoir vers le 10 février.
"J’espère que lors de la deuxième session, quand nous reviendrons, nous serons en mesure d’avoir des discussions plus structurées", a déclaré le médiateur international Lakhdar Brahimi, diplomate algérien chevronné mais dont la tâche paraît à beaucoup impossible.
Le médiateur de l’Onu et de la Ligue arabe s’est dit "très, très déçu" de voir qu’un convoi d’aide destiné à Homs était toujours bloqué, alors que la population meurt de faim dans cette ville du centre ouest du pays.
Un porte-parole de l’Onu, Jens Laerke, a souligné que des négociations étaient toujours en cours avec les belligérants pour obtenir un accord sur le ravitaillement de la vieille ville de Homs.
"Malheureusement, j’ai encore appris ce matin que le convoi était toujours immobilisé", a-t-il déploré.
En l’absence de tout progrès sur les rives du lac Léman, les diplomates se consolent comme ils peuvent et considèrent déjà comme un bon point qu’une rupture ait été évitée. A terme, ils gardent espoir que les protagonistes finiront par assouplir leurs positions.
La journée de jeudi a été marquée par un rare signe de consensus - une minute de silence à la mémoire des 130.000 morts, victimes d’un conflit qui dure depuis bientôt trois ans.
Mais rapidement les oppositions sont réapparues, la délégation gouvernementale accusant l’opposition de soutenir le terrorisme.
"Nous avons présenté une proposition invitant toutes les parties à reconnaître l’importance de la lutte contre la violence et le terrorisme.
L’autre camp a refusé - évidemment, il est engagé dans le terrorisme", a accusé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad.
Pour Damas, les insurgés sont des "terroristes" une vision des choses renforcée ces derniers mois par l’influence croissante des combattants djihadistes au sein de la rébellion.
Selon les services de renseignement américains, plus de 7.000 étrangers combattent dans les rangs rebelles en Syrie et certains d’entre eux y reçoivent une formation pour aller commettre des attentats dans leur pays d’origine.
Mercredi, les négociations ont cependant produit une modeste avancée, les deux délégations ayant accepté de se référer au même document comme base de discussions - le communiqué de Genève I en juin 2012 - sans toutefois s’accorder sur le déroulement des négociations.
Ce texte de 2012 fixe les étapes nécessaires pour mettre fin aux combats et prévoit une transition politique. Mais alors que l’opposition veut mettre en avant la question de l’instance gouvernementale de transition, que Genève II a pour but de mettre en place, Damas exige avant tout la condamnation du "terrorisme".
Pour l’opposition, la transition suppose le départ du président Bashar al Assad, ce que le gouvernement de Damas, fort de ses succès militaires et diplomatiques de ces derniers mois, refuse.
Même l’espoir d’une initiative concrète dans le domaine humanitaire a été déçu - malgré les demandes de l’Onu, aucune aide n’est parvenue à la population de la vieille ville de Homs, assiégée par les forces gouvernementales.
Après une semaine de discussions au Palais des Nations, qui abrite les bureaux de l’Onu à Genève, aucun accord n’a pu être trouvé sur le déroulement des négociations.
La séance de clôture de cette première session devait être purement protocolaire et les délégations devraient se revoir vers le 10 février.
"J’espère que lors de la deuxième session, quand nous reviendrons, nous serons en mesure d’avoir des discussions plus structurées", a déclaré le médiateur international Lakhdar Brahimi, diplomate algérien chevronné mais dont la tâche paraît à beaucoup impossible.
Le médiateur de l’Onu et de la Ligue arabe s’est dit "très, très déçu" de voir qu’un convoi d’aide destiné à Homs était toujours bloqué, alors que la population meurt de faim dans cette ville du centre ouest du pays.
Un porte-parole de l’Onu, Jens Laerke, a souligné que des négociations étaient toujours en cours avec les belligérants pour obtenir un accord sur le ravitaillement de la vieille ville de Homs.
"Malheureusement, j’ai encore appris ce matin que le convoi était toujours immobilisé", a-t-il déploré.
En l’absence de tout progrès sur les rives du lac Léman, les diplomates se consolent comme ils peuvent et considèrent déjà comme un bon point qu’une rupture ait été évitée. A terme, ils gardent espoir que les protagonistes finiront par assouplir leurs positions.
La journée de jeudi a été marquée par un rare signe de consensus - une minute de silence à la mémoire des 130.000 morts, victimes d’un conflit qui dure depuis bientôt trois ans.
Mais rapidement les oppositions sont réapparues, la délégation gouvernementale accusant l’opposition de soutenir le terrorisme.
"Nous avons présenté une proposition invitant toutes les parties à reconnaître l’importance de la lutte contre la violence et le terrorisme.
L’autre camp a refusé - évidemment, il est engagé dans le terrorisme", a accusé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad.
Pour Damas, les insurgés sont des "terroristes" une vision des choses renforcée ces derniers mois par l’influence croissante des combattants djihadistes au sein de la rébellion.
Selon les services de renseignement américains, plus de 7.000 étrangers combattent dans les rangs rebelles en Syrie et certains d’entre eux y reçoivent une formation pour aller commettre des attentats dans leur pays d’origine.
Mercredi, les négociations ont cependant produit une modeste avancée, les deux délégations ayant accepté de se référer au même document comme base de discussions - le communiqué de Genève I en juin 2012 - sans toutefois s’accorder sur le déroulement des négociations.
Ce texte de 2012 fixe les étapes nécessaires pour mettre fin aux combats et prévoit une transition politique. Mais alors que l’opposition veut mettre en avant la question de l’instance gouvernementale de transition, que Genève II a pour but de mettre en place, Damas exige avant tout la condamnation du "terrorisme".
Pour l’opposition, la transition suppose le départ du président Bashar al Assad, ce que le gouvernement de Damas, fort de ses succès militaires et diplomatiques de ces derniers mois, refuse.
Israël/Palestine : Journée de colère près de Ramallah
Affrontement avec les forces d’occupation près de Ramallah, le jeudi 30
janvier 2014, suite à l’assassinat de Mhammad Mahmoud Mbarak, jeune
travailleur Palestinien du camp de réfugiés de Jazloun, qui fut
sommairement exécuté la veille.
(Photo du correspondant d’Assawra)
(Photo du correspondant d’Assawra)
Syrie : dernier jour des pourparlers à Genève
Le dernier jour des pourparlers entre les représentants du régime syrien
et de l’opposition à Bashar al-Assad s’ouvre vendredi au siège des
Nations unies à Genève sous l’égide du médiateur Lakhdar Brahimi, qui
doit fixer une nouvelle date pour leur poursuite.
Ces pourparlers se sont résumés jeudi à un débat stérile sur le "terrorisme" en Syrie, au moment où l’opposition annonçait que son chef allait se rendre le 4 février à Moscou, allié indéfectible de Damas.
Lors du 6e et avant-dernier jour des pourparlers, les délégations des deux belligérants, en guerre depuis près de trois ans, se sont accusées mutuellement d’actes de "terrorisme" dans le pays ravagé par les bombardements du régime et les combats contre les rebelles et les jihadistes étrangers.
"Il n’y a pas eu d’accord sur la façon de traiter le terrorisme", a indiqué M. Brahimi lors d’un point de presse, déplorant qu’il n’y ait pas "réellement de changement dans la position des deux interlocuteurs".
Ce premier round de pourparlers, initiés sous la pression des Américains, alliés de l’opposition, et des Russes, devrait se terminer vendredi, sans qu’il y ait de réelle avancée ni sur la question de transition politique, ni sur le dossier humanitaire.
Le médiateur Brahimi, pour qui ce premier face à face entre frères ennemis syriens est un succès en soi, a annoncé que la dernière réunion vendredi visera à tirer des "leçons" et à chercher une meilleure organisation pour le prochain round.
Celui-ci devrait se tenir aux alentours du 10 février à Genève. La date sera confirmée vendredi.
Entre les deux rounds, le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Ahmad Jarba, se rendra à Moscou le 4e février pour sa première visite officielle à cet allié du régime syrien, a annoncé l’opposition, précisant que c’était en réponse à une invitation russe.
"Nous sommes en contact avec les Russes (...) Je pense que la relation avec les Russes doit évoluer d’une façon positive", avait affirmé mercredi M. Jarba depuis Genève à la télévision Al AAn, basée à Dubaï.
Jeudi, M. Jarba avait affirmé que le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, lui avait dit lors d’une rencontre à Paris que la Russie "n’était pas attachée" au président Assad.
Les pourparlers à Genève se sont déroulés au moment où l’ONG Human Rights Watch accusait le régime du président Bashar al-Assad d’avoir rasé des milliers d’habitations dans des secteurs où la population soutient l’opposition à Damas et à Hama (centre), comme "punition collective".
L’ONG, qui a documenté sept cas, a accusé le régime "d’effacer de la carte des quartiers entiers", évoquant des "crimes de guerre".
Après une minute de silence en hommage aux "martyrs" en Syrie, les deux délégations ont débattu, sans résulat, de la notion de "terrorisme".
"Le régime veut parler de terrorisme (...) Affamer la population jusqu’à la mort, la torture et la prison, c’est du terrorisme", a affirmé l’opposition en séance, ajoutant :"Le plus grand terroriste en Syrie, c’est Bashar al-Assad".
La délégation gouvernementale a présenté, elle, un communiqué appelant à l’"arrêt du financement, de l’armement et de l’entraînement des terroristes", selon le texte obtenu par l’AFP.
Le pouvoir à Damas, qui assimile les rebelles à des "terroristes", insiste que la priorité des discussions à Genève est la question du "terrorisme", alors que pour l’opposition, le dossier central est la transition en Syrie, prévue dans Genève I.
Ce communiqué adopté en 2012 par les grandes puissances prévoit l’arrêt de "la violence sous toutes ses formes" et la formation d’une autorité gouvernementale de transition, sans mentionner le sort du président Bashar al-Assad.
Dans ce contexte, la justice française a classé sans suite une plainte contre le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui avait été déposée par des Syriens dont les proches ont été assassinés par des rebelles en Syrie, a indiqué jeudi un collectif d’avocats.
Parallèlement au volet politique, la question de l’humanitaire ne progressait guère à Genève.
Le médiateur Brahimi s’est dit "très, très déçu" par l’absence de progrès sur l’aide aux quartiers rebelles assiégés de Homs, troisième ville du pays.
Dimanche, il avait annoncé avoir obtenu du régime la promesse de laisser partir femmes et enfants de Homs et de laisser entrer des convois humanitaires.
Mais l’opposition refuse la séparation des familles, tandis qu’humanitaires et diplomates rappellent que le droit international interdit les mouvements de population sous la contrainte de manque de vivres et de médicaments.
A Damas en revanche, un convoi d’aide alimentaire a pu pénétrer jeudi dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dont le siège hermétique par l’arme depuis juin 2013 a causé la mort de plus de 80 personnes, ont annoncé une agence de l’ONU et l’agence de presse officielle syrienne SANA.
Ces pourparlers se sont résumés jeudi à un débat stérile sur le "terrorisme" en Syrie, au moment où l’opposition annonçait que son chef allait se rendre le 4 février à Moscou, allié indéfectible de Damas.
Lors du 6e et avant-dernier jour des pourparlers, les délégations des deux belligérants, en guerre depuis près de trois ans, se sont accusées mutuellement d’actes de "terrorisme" dans le pays ravagé par les bombardements du régime et les combats contre les rebelles et les jihadistes étrangers.
"Il n’y a pas eu d’accord sur la façon de traiter le terrorisme", a indiqué M. Brahimi lors d’un point de presse, déplorant qu’il n’y ait pas "réellement de changement dans la position des deux interlocuteurs".
Ce premier round de pourparlers, initiés sous la pression des Américains, alliés de l’opposition, et des Russes, devrait se terminer vendredi, sans qu’il y ait de réelle avancée ni sur la question de transition politique, ni sur le dossier humanitaire.
Le médiateur Brahimi, pour qui ce premier face à face entre frères ennemis syriens est un succès en soi, a annoncé que la dernière réunion vendredi visera à tirer des "leçons" et à chercher une meilleure organisation pour le prochain round.
Celui-ci devrait se tenir aux alentours du 10 février à Genève. La date sera confirmée vendredi.
Entre les deux rounds, le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Ahmad Jarba, se rendra à Moscou le 4e février pour sa première visite officielle à cet allié du régime syrien, a annoncé l’opposition, précisant que c’était en réponse à une invitation russe.
"Nous sommes en contact avec les Russes (...) Je pense que la relation avec les Russes doit évoluer d’une façon positive", avait affirmé mercredi M. Jarba depuis Genève à la télévision Al AAn, basée à Dubaï.
Jeudi, M. Jarba avait affirmé que le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, lui avait dit lors d’une rencontre à Paris que la Russie "n’était pas attachée" au président Assad.
Les pourparlers à Genève se sont déroulés au moment où l’ONG Human Rights Watch accusait le régime du président Bashar al-Assad d’avoir rasé des milliers d’habitations dans des secteurs où la population soutient l’opposition à Damas et à Hama (centre), comme "punition collective".
L’ONG, qui a documenté sept cas, a accusé le régime "d’effacer de la carte des quartiers entiers", évoquant des "crimes de guerre".
Après une minute de silence en hommage aux "martyrs" en Syrie, les deux délégations ont débattu, sans résulat, de la notion de "terrorisme".
"Le régime veut parler de terrorisme (...) Affamer la population jusqu’à la mort, la torture et la prison, c’est du terrorisme", a affirmé l’opposition en séance, ajoutant :"Le plus grand terroriste en Syrie, c’est Bashar al-Assad".
La délégation gouvernementale a présenté, elle, un communiqué appelant à l’"arrêt du financement, de l’armement et de l’entraînement des terroristes", selon le texte obtenu par l’AFP.
Le pouvoir à Damas, qui assimile les rebelles à des "terroristes", insiste que la priorité des discussions à Genève est la question du "terrorisme", alors que pour l’opposition, le dossier central est la transition en Syrie, prévue dans Genève I.
Ce communiqué adopté en 2012 par les grandes puissances prévoit l’arrêt de "la violence sous toutes ses formes" et la formation d’une autorité gouvernementale de transition, sans mentionner le sort du président Bashar al-Assad.
Dans ce contexte, la justice française a classé sans suite une plainte contre le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui avait été déposée par des Syriens dont les proches ont été assassinés par des rebelles en Syrie, a indiqué jeudi un collectif d’avocats.
Parallèlement au volet politique, la question de l’humanitaire ne progressait guère à Genève.
Le médiateur Brahimi s’est dit "très, très déçu" par l’absence de progrès sur l’aide aux quartiers rebelles assiégés de Homs, troisième ville du pays.
Dimanche, il avait annoncé avoir obtenu du régime la promesse de laisser partir femmes et enfants de Homs et de laisser entrer des convois humanitaires.
Mais l’opposition refuse la séparation des familles, tandis qu’humanitaires et diplomates rappellent que le droit international interdit les mouvements de population sous la contrainte de manque de vivres et de médicaments.
A Damas en revanche, un convoi d’aide alimentaire a pu pénétrer jeudi dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dont le siège hermétique par l’arme depuis juin 2013 a causé la mort de plus de 80 personnes, ont annoncé une agence de l’ONU et l’agence de presse officielle syrienne SANA.
Israël/Palestine : Nouveaux raids israéliens sur Gaza
Israël a procédé à des raids aériens contre la bande de Gaza vendredi
matin peu après qu’une roquette tirée depuis ce territoire eut atteint
le sol de l’État hébreu, ont annoncé des sources israéliennes et
palestiniennes. Les sources palestiniennes ont précisé que deux de ces
attaques ont atteint des sites d’entraînement des Brigades Ezzedine
al-Qassam, la branche armée du Hamas, à Beit Lahiya, au nord de la bande
de Gaza. Au cours de deux autres attaques aériennes à Rafah, dans le
sud de la bande de Gaza, deux Palestiniens ont été blessés, ont précisé
les mêmes sources. Les raids se sont produits peu après qu’une roquette
eut été tirée jeudi soir de la bande de Gaza vers le sud d’Israël sans
faire de blessé ni de dégâts, selon l’armée et la police.
Dans un communiqué, l’armée israélienne a indiqué qu’en réponse au lancer de cette roquette, son aviation avait tiré sur "un site d’activité terroriste, ainsi que sur une entreprise de fabrication d’armes et sur un entrepôt d’armes, dans le nord de la bande de Gaza". La multiplication des raids israéliens et des tirs de roquettes et incidents frontaliers ces dernières semaines ont fait planer, selon les commentateurs, la possibilité d’une nouvelle confrontation majeure entre Israël et le Hamas, qui gouverne la bande de Gaza. Deux Palestiniens, dont un membre d’un groupe armé, ont été tués le 22 janvier à Gaza dans un raid lancé par Israël, qui a menacé le Hamas d’utiliser les grands moyens pour faire cesser les tirs de roquettes. Le Hamas avait annoncé le 21 janvier avoir déployé des forces à la frontière avec Israël pour empêcher les tirs de roquettes à partir du territoire palestinien.
Dans un communiqué, l’armée israélienne a indiqué qu’en réponse au lancer de cette roquette, son aviation avait tiré sur "un site d’activité terroriste, ainsi que sur une entreprise de fabrication d’armes et sur un entrepôt d’armes, dans le nord de la bande de Gaza". La multiplication des raids israéliens et des tirs de roquettes et incidents frontaliers ces dernières semaines ont fait planer, selon les commentateurs, la possibilité d’une nouvelle confrontation majeure entre Israël et le Hamas, qui gouverne la bande de Gaza. Deux Palestiniens, dont un membre d’un groupe armé, ont été tués le 22 janvier à Gaza dans un raid lancé par Israël, qui a menacé le Hamas d’utiliser les grands moyens pour faire cesser les tirs de roquettes. Le Hamas avait annoncé le 21 janvier avoir déployé des forces à la frontière avec Israël pour empêcher les tirs de roquettes à partir du territoire palestinien.
Libye : une nouvelle guerre est-elle nécessaire ? (Quentin Raverdy)
À quelques jours de sa passation de pouvoirs, le chef d’état-major
des armées (CEMA), Édouard Guillaud, a fait part de sa crainte quant à
la situation dans le sud de la Libye. Devant les membres de
l’association des journalistes de défense, l’amiral a évoqué l’utilité
"d’une opération internationale avec l’accord des autorités libyennes"
dans cette région de l’Afrique, perçue comme le "nouveau centre de
gravité du terrorisme". Et ce, trois ans après le lancement des
opérations sous l’égide de l’ONU (dont l’opération Harmattan menée par
la France) pour protéger les civils libyens des attaques du régime de
Kadhafi.
Ce "scénario idéal" - une coalition internationale soutenue par les Libyens - relève du "rêve", pour le général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Sciences Po et HEC. "Le besoin d’une intervention est avéré, mais son déclenchement, lui, est impensable." "Certes politiquement Paris est capable de s’engager, mais techniquement, c’est impossible", estime-t-il, et ce, pour une seule et bonne raison : "La France est déjà au-delà de ses capacités d’engagement d’unités."
En effet l’armée française est actuellement en opération dans différents théâtres, plus ou moins chauds (Centrafrique, Mali, Afghanistan, etc.) et une nouvelle opération en Libye pourrait coûter "plusieurs centaines de millions d’euros à l’État", estime Vincent Desportes. "Au vu de la situation sur place, il faudrait pas moins de 10 000 hommes et beaucoup de matériel dont de nombreux hélicoptères pour mener à bien l’opération." Autant dire qu’en déployant des troupes - en période de crise budgétaire - le président Hollande prêterait ainsi le flanc à la critique.
"Aujourd’hui on récolte les conséquences"
Pourtant, il y a bien péril en la demeure. La situation dans la région sud de la Libye (Fezzan) inquiète fortement l’État central ainsi que les renseignements franco-américains, présents sur place. "En 2011, les Occidentaux ont choisi de ne pas s’engager au sol. Depuis s’est créé un véritable trou sécuritaire et, aujourd’hui, on en récolte les conséquences", admet Vincent Desportes. L’Union européenne a bien tenté deux ans plus tard de "renforcer la sécurité des frontières" libyennes, avec le programme EU-BAM Libye, rappelle un article de RFI. "Ce n’est qu’une partie de la solution face aux violences", rappelle Vincent Desportes.
Sur place, l’armée libyenne (essentiellement composée de brigades éparses, les katibas) doit faire face à "trois facteurs de tension", énumère Mathieu Guidère, professeur d’islamologie à l’université de Toulouse-Le Mirail : des heurts entre tribus locales (d’ethnie arabe ou toubou), la présence de partisans de Kadhafi, éparpillés depuis la chute du dictateur et l’arrivée de membres d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), en déroute suite à l’opération Serval au Mali (2013).
Malgré l’intervention des katibas la semaine dernière, permettant notamment au pouvoir central de reprendre le contrôle de la principale ville de Fezzan, Sebha, et de la base militaire de Tamenhat (tombée aux mains de kadhafistes), l’insécurité règne encore. Et pour cause : "Cette région, vaste comme un tiers de la France, est impossible à contrôler sur le long terme avec les effectifs dont dispose l’État libyen", pointe Mathieu Guidère.
Le spectre djihadiste
En novembre 2013 pourtant, le Premier ministre Ali Zeidan - récemment victime d’un enlèvement - prévenait (suite à des violences à Tripoli et dans l’est du pays) : "La communauté internationale ne peut pas tolérer un État, en pleine Méditerranée, qui est source de violences, de terrorisme et d’assassinats." Un épouvantail agité par le chef du gouvernement pour appeler ses compatriotes au calme. En effet une intervention internationale est loin de faire l’unanimité chez les Libyens.
Beaucoup craignent qu’une nouvelle opération occidentale (à l’instar d’Harmattan en 2011) ne donne lieu à l’émergence "d’un front uni des différents acteurs (pro-Kadhafi, tribus et islamistes, NDLR) contre les troupes internationales", explique Mathieu Guidère. Pis, cela pourrait également créer une sorte d’appel d’air, ameutant des "djihadistes de toute la région" vers la Libye, poursuit-il.
Une nouvelle menace dont se passerait allègrement "le régime libyen affaibli, qui peine à s’imposer face aux autres acteurs locaux qui le défient en permanence (milices, fédéralistes, etc.)", rappelle Saïd Haddad, chercheur associé à l’Iremam/CNRS. D’autant qu’au sein même des institutions, le gouvernement d’Ali Zeidan est "fortement contesté par l’autre organe du pouvoir en Libye, le Conseil général national (assemblée de transition, NDLR)", où le "bloc" islamiste parlementaire lui reproche notamment sa piètre "gestion de la situation sécuritaire et économique du pays". Cherchant même à le renverser récemment - sans succès - par un vote de défiance.
Un État et des institutions à reconstruire
L’économie libyenne est aujourd’hui exsangue. Outre la corruption omniprésente, des tensions s’accumulent autour de la question du pétrole, principale ressource économique du pays. Les partisans d’une Libye fédérale dénoncent l’inégale répartition des revenus de l’or noir entre les trois régions libyennes. Récemment les autorités locales de Cyrénaïque (est du pays), principal lieu d’extraction pétrolière, avaient menacé un temps de faire sécession, si la manne financière n’était pas également partagée entre les Libyens, où qu’ils vivent.
Actuellement le pays est "en pleine campagne électorale", rappelle Mathieu Guidère. Dans les mois à venir, la population sera invitée à "élire le Comité des 60", censé plancher sur un nouveau projet de Constitution. Un comité qui aura comme principal défi sur le long terme de "construire un État et des institutions solides", ce dont manque cruellement le pays, depuis la chute de Kadhafi en 2011, explique Saïd Haddad. "Un douloureux et long processus de transition qui se heurte aux urgences sécuritaires internes et régionales qui, elles, sont immédiates."
(31-01-2014 - Par Quentin Raverdy )
Ce "scénario idéal" - une coalition internationale soutenue par les Libyens - relève du "rêve", pour le général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Sciences Po et HEC. "Le besoin d’une intervention est avéré, mais son déclenchement, lui, est impensable." "Certes politiquement Paris est capable de s’engager, mais techniquement, c’est impossible", estime-t-il, et ce, pour une seule et bonne raison : "La France est déjà au-delà de ses capacités d’engagement d’unités."
En effet l’armée française est actuellement en opération dans différents théâtres, plus ou moins chauds (Centrafrique, Mali, Afghanistan, etc.) et une nouvelle opération en Libye pourrait coûter "plusieurs centaines de millions d’euros à l’État", estime Vincent Desportes. "Au vu de la situation sur place, il faudrait pas moins de 10 000 hommes et beaucoup de matériel dont de nombreux hélicoptères pour mener à bien l’opération." Autant dire qu’en déployant des troupes - en période de crise budgétaire - le président Hollande prêterait ainsi le flanc à la critique.
"Aujourd’hui on récolte les conséquences"
Pourtant, il y a bien péril en la demeure. La situation dans la région sud de la Libye (Fezzan) inquiète fortement l’État central ainsi que les renseignements franco-américains, présents sur place. "En 2011, les Occidentaux ont choisi de ne pas s’engager au sol. Depuis s’est créé un véritable trou sécuritaire et, aujourd’hui, on en récolte les conséquences", admet Vincent Desportes. L’Union européenne a bien tenté deux ans plus tard de "renforcer la sécurité des frontières" libyennes, avec le programme EU-BAM Libye, rappelle un article de RFI. "Ce n’est qu’une partie de la solution face aux violences", rappelle Vincent Desportes.
Sur place, l’armée libyenne (essentiellement composée de brigades éparses, les katibas) doit faire face à "trois facteurs de tension", énumère Mathieu Guidère, professeur d’islamologie à l’université de Toulouse-Le Mirail : des heurts entre tribus locales (d’ethnie arabe ou toubou), la présence de partisans de Kadhafi, éparpillés depuis la chute du dictateur et l’arrivée de membres d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), en déroute suite à l’opération Serval au Mali (2013).
Malgré l’intervention des katibas la semaine dernière, permettant notamment au pouvoir central de reprendre le contrôle de la principale ville de Fezzan, Sebha, et de la base militaire de Tamenhat (tombée aux mains de kadhafistes), l’insécurité règne encore. Et pour cause : "Cette région, vaste comme un tiers de la France, est impossible à contrôler sur le long terme avec les effectifs dont dispose l’État libyen", pointe Mathieu Guidère.
Le spectre djihadiste
En novembre 2013 pourtant, le Premier ministre Ali Zeidan - récemment victime d’un enlèvement - prévenait (suite à des violences à Tripoli et dans l’est du pays) : "La communauté internationale ne peut pas tolérer un État, en pleine Méditerranée, qui est source de violences, de terrorisme et d’assassinats." Un épouvantail agité par le chef du gouvernement pour appeler ses compatriotes au calme. En effet une intervention internationale est loin de faire l’unanimité chez les Libyens.
Beaucoup craignent qu’une nouvelle opération occidentale (à l’instar d’Harmattan en 2011) ne donne lieu à l’émergence "d’un front uni des différents acteurs (pro-Kadhafi, tribus et islamistes, NDLR) contre les troupes internationales", explique Mathieu Guidère. Pis, cela pourrait également créer une sorte d’appel d’air, ameutant des "djihadistes de toute la région" vers la Libye, poursuit-il.
Une nouvelle menace dont se passerait allègrement "le régime libyen affaibli, qui peine à s’imposer face aux autres acteurs locaux qui le défient en permanence (milices, fédéralistes, etc.)", rappelle Saïd Haddad, chercheur associé à l’Iremam/CNRS. D’autant qu’au sein même des institutions, le gouvernement d’Ali Zeidan est "fortement contesté par l’autre organe du pouvoir en Libye, le Conseil général national (assemblée de transition, NDLR)", où le "bloc" islamiste parlementaire lui reproche notamment sa piètre "gestion de la situation sécuritaire et économique du pays". Cherchant même à le renverser récemment - sans succès - par un vote de défiance.
Un État et des institutions à reconstruire
L’économie libyenne est aujourd’hui exsangue. Outre la corruption omniprésente, des tensions s’accumulent autour de la question du pétrole, principale ressource économique du pays. Les partisans d’une Libye fédérale dénoncent l’inégale répartition des revenus de l’or noir entre les trois régions libyennes. Récemment les autorités locales de Cyrénaïque (est du pays), principal lieu d’extraction pétrolière, avaient menacé un temps de faire sécession, si la manne financière n’était pas également partagée entre les Libyens, où qu’ils vivent.
Actuellement le pays est "en pleine campagne électorale", rappelle Mathieu Guidère. Dans les mois à venir, la population sera invitée à "élire le Comité des 60", censé plancher sur un nouveau projet de Constitution. Un comité qui aura comme principal défi sur le long terme de "construire un État et des institutions solides", ce dont manque cruellement le pays, depuis la chute de Kadhafi en 2011, explique Saïd Haddad. "Un douloureux et long processus de transition qui se heurte aux urgences sécuritaires internes et régionales qui, elles, sont immédiates."
(31-01-2014 - Par Quentin Raverdy )
jeudi 30 janvier 2014
Egypte : un mort dans des heurts entre pro et anti-Morsi
Une personne a été tuée jeudi soir par balle dans des heurts à
Alexandrie, dans le nord de l’Egypte, entre partisans et opposants du
président islamiste Mohamed Morsi destitué par l’armée, a-t-on appris de
source sécuritaire.
La police a tiré des grenades lacrymogènes pour séparer les deux camps
qui s’affrontaient, ont ajouté ces responsables des services de
sécurité.
Depuis la destitution par l’armée du seul président jamais élu démocratiquement d’Egypte il y a sept mois, plus de 1000 manifestants pro-Morsi ont été tués par les soldats et les policiers qui répriment toute mobilisation de l’opposition, ou par des partisans des nouvelles autorités installées par les militaires.
La confrérie de M. Morsi, les Frères musulmans, a été désignée en décembre "organisation terroriste". Depuis, ses centaines de milliers de membres risquent jusqu’à cinq ans de prison s’ils manifestent ou sont découverts en possession d’écrits ou d’enregistrements de la confrérie.
Et leurs dirigeants, dont la plupart sont actuellement jugés pour plusieurs chefs d’accusation, risquent la peine capitale.
Samedi, lors des célébrations du troisième anniversaire de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak après trois décennies de pouvoir absolu, une cinquantaine de personnes avaient été tuées dans des violences.
Depuis la destitution par l’armée du seul président jamais élu démocratiquement d’Egypte il y a sept mois, plus de 1000 manifestants pro-Morsi ont été tués par les soldats et les policiers qui répriment toute mobilisation de l’opposition, ou par des partisans des nouvelles autorités installées par les militaires.
La confrérie de M. Morsi, les Frères musulmans, a été désignée en décembre "organisation terroriste". Depuis, ses centaines de milliers de membres risquent jusqu’à cinq ans de prison s’ils manifestent ou sont découverts en possession d’écrits ou d’enregistrements de la confrérie.
Et leurs dirigeants, dont la plupart sont actuellement jugés pour plusieurs chefs d’accusation, risquent la peine capitale.
Samedi, lors des célébrations du troisième anniversaire de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak après trois décennies de pouvoir absolu, une cinquantaine de personnes avaient été tuées dans des violences.
Syrie : débat stérile à l’avant-dernier jour des pourparlers à Genève
Les pourparlers entre le régime syrien et ses adversaires se sont
résumés jeudi à un débat stérile sur le "terrorisme" en Syrie, au moment
où l’opposition annonçait que son chef allait se rendre le 4 février à
Moscou, allié indéfectible de Damas.
Au 6e et avant-dernier jour des pourparlers à Genève avec le médiateur Lakhdar Brahimi, les délégations des deux belligérants, en guerre depuis près de trois ans, se sont accusées mutuellement d’actes de "terrorisme" dans le pays ravagé par les bombardements du régime et les combats contre les rebelles et les jihadistes étrangers.
"Il n’y a pas eu d’accord sur la façon de traiter le terrorisme", a indiqué M. Brahimi lors d’un point de presse, déplorant qu’il n’y ait pas "réellement de changement dans la position des deux interlocuteurs".
Ce premier round de pourparlers, initiés sous la pression des Américains, alliés de l’opposition, et des Russes, se terminera vendredi, sans qu’il y ait de réelle avancée ni sur la question de transition politique, ni sur le dossier humanitaire.
Le médiateur Brahimi, pour qui ce premier face à face entre frères ennemis syriens est un succès en soi, a annoncé que la dernière réunion vendredi visera à tirer des "leçons" et à chercher une meilleure organisation pour le prochain round.
Celui-ci devrait se tenir aux alentours du 10 février à Genève. La date sera confirmée vendredi.
Entre les deux rounds, le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Ahmad Jarba, se rendra à Moscou le 4e février pour sa première visite officielle à cet allié du régime syrien, a annoncé l’opposition, précisant que c’était en réponse à une invitation russe.
"Nous sommes en contact avec les Russes (...) Je pense que la relation avec les Russes doit évoluer d’une façon positive", avait affirmé mercredi M. Jarba depuis Genève à la télévision Al AAn, basée à Dubaï.
Jeudi, M. Jarba avait affirmé que le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, lui avait dit lors d’une rencontre à Paris que la Russie "n’était pas attachée" au président Assad.
Les pourparlers à Genève se déroulaient au moment où l’ONG Human Rights Watch accusait le régime du président Bashar al-Assad d’avoir rasé des milliers d’habitations dans des secteurs où la population soutient l’opposition à Damas et à Hama (centre), comme "punition collective".
L’ONG, qui a documenté sept cas, a accusé le régime "d’effacer de la carte des quartiers entiers", évoquant des "crimes de guerre".
Après une minute de silence en hommage aux "martyrs" en Syrie, les deux délégations ont débattu, sans résulat, de la notion de "terrorisme".
"Le régime veut parler de terrorisme (...) Affamer la population jusqu’à la mort, la torture et la prison, c’est du terrorisme", a affirmé l’opposition en séance, ajoutant : "Le plus grand terroriste en Syrie, c’est Bashar al-Assad".
La délégation gouvernementale a présenté, elle, un communiqué appelant à l’"arrêt du financement, de l’armement et de l’entraînement des terroristes", selon le texte obtenu par l’AFP.
Le pouvoir à Damas, qui assimile les rebelles à des "terroristes", insiste que la priorité des discussions à Genève est la question du "terrorisme", alors que pour l’opposition, le dossier central est la transition en Syrie, prévue dans Genève I.
Ce communiqué adopté en 2012 par les grandes puissances prévoit l’arrêt de "la violence sous toutes ses formes" et la formation d’une autorité gouvernementale de transition, sans mentionner le sort du président Bashar al-Assad.
Parallèlement au volet politique, la question de l’humanitaire ne progressait guère à Genève.
Le médiateur Brahimi s’est dit "très, très déçu" par l’absence de progrès sur l’aide aux quartiers rebelles assiégés de Homs, troisième ville du pays.
Dimanche, il avait annoncé avoir obtenu du régime la promesse de laisser partir femmes et enfants de Homs et de laisser entrer des convois humanitaires.
Mais l’opposition refuse la séparation des familles, tandis qu’humanitaires et diplomates rappellent que le droit international interdit les mouvements de population sous la contrainte de manque de vivres et de médicaments.
A Damas en revanche, un convoi d’aide alimentaire a pu pénétrer jeudi dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dont le siège hermétique par l’arme depuis juin 2013 a causé la mort de plus de 80 personnes, ont annoncé une agence de l’ONU et l’agence de presse officielle syrienne Sana.
Sur un autre plan, Washington s’est dit "inquiet" du fait que la Syrie n’ait évacué de son territoire que moins de 5% de son arsenal chimique le plus dangereux, plus de quatre mois après un accord russo-américain sur la destruction de l’arsenal chimique syrien qui a fait éviter in extremis des frappes occidentales contre le régime.
Au 6e et avant-dernier jour des pourparlers à Genève avec le médiateur Lakhdar Brahimi, les délégations des deux belligérants, en guerre depuis près de trois ans, se sont accusées mutuellement d’actes de "terrorisme" dans le pays ravagé par les bombardements du régime et les combats contre les rebelles et les jihadistes étrangers.
"Il n’y a pas eu d’accord sur la façon de traiter le terrorisme", a indiqué M. Brahimi lors d’un point de presse, déplorant qu’il n’y ait pas "réellement de changement dans la position des deux interlocuteurs".
Ce premier round de pourparlers, initiés sous la pression des Américains, alliés de l’opposition, et des Russes, se terminera vendredi, sans qu’il y ait de réelle avancée ni sur la question de transition politique, ni sur le dossier humanitaire.
Le médiateur Brahimi, pour qui ce premier face à face entre frères ennemis syriens est un succès en soi, a annoncé que la dernière réunion vendredi visera à tirer des "leçons" et à chercher une meilleure organisation pour le prochain round.
Celui-ci devrait se tenir aux alentours du 10 février à Genève. La date sera confirmée vendredi.
Entre les deux rounds, le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Ahmad Jarba, se rendra à Moscou le 4e février pour sa première visite officielle à cet allié du régime syrien, a annoncé l’opposition, précisant que c’était en réponse à une invitation russe.
"Nous sommes en contact avec les Russes (...) Je pense que la relation avec les Russes doit évoluer d’une façon positive", avait affirmé mercredi M. Jarba depuis Genève à la télévision Al AAn, basée à Dubaï.
Jeudi, M. Jarba avait affirmé que le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, lui avait dit lors d’une rencontre à Paris que la Russie "n’était pas attachée" au président Assad.
Les pourparlers à Genève se déroulaient au moment où l’ONG Human Rights Watch accusait le régime du président Bashar al-Assad d’avoir rasé des milliers d’habitations dans des secteurs où la population soutient l’opposition à Damas et à Hama (centre), comme "punition collective".
L’ONG, qui a documenté sept cas, a accusé le régime "d’effacer de la carte des quartiers entiers", évoquant des "crimes de guerre".
Après une minute de silence en hommage aux "martyrs" en Syrie, les deux délégations ont débattu, sans résulat, de la notion de "terrorisme".
"Le régime veut parler de terrorisme (...) Affamer la population jusqu’à la mort, la torture et la prison, c’est du terrorisme", a affirmé l’opposition en séance, ajoutant : "Le plus grand terroriste en Syrie, c’est Bashar al-Assad".
La délégation gouvernementale a présenté, elle, un communiqué appelant à l’"arrêt du financement, de l’armement et de l’entraînement des terroristes", selon le texte obtenu par l’AFP.
Le pouvoir à Damas, qui assimile les rebelles à des "terroristes", insiste que la priorité des discussions à Genève est la question du "terrorisme", alors que pour l’opposition, le dossier central est la transition en Syrie, prévue dans Genève I.
Ce communiqué adopté en 2012 par les grandes puissances prévoit l’arrêt de "la violence sous toutes ses formes" et la formation d’une autorité gouvernementale de transition, sans mentionner le sort du président Bashar al-Assad.
Parallèlement au volet politique, la question de l’humanitaire ne progressait guère à Genève.
Le médiateur Brahimi s’est dit "très, très déçu" par l’absence de progrès sur l’aide aux quartiers rebelles assiégés de Homs, troisième ville du pays.
Dimanche, il avait annoncé avoir obtenu du régime la promesse de laisser partir femmes et enfants de Homs et de laisser entrer des convois humanitaires.
Mais l’opposition refuse la séparation des familles, tandis qu’humanitaires et diplomates rappellent que le droit international interdit les mouvements de population sous la contrainte de manque de vivres et de médicaments.
A Damas en revanche, un convoi d’aide alimentaire a pu pénétrer jeudi dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dont le siège hermétique par l’arme depuis juin 2013 a causé la mort de plus de 80 personnes, ont annoncé une agence de l’ONU et l’agence de presse officielle syrienne Sana.
Sur un autre plan, Washington s’est dit "inquiet" du fait que la Syrie n’ait évacué de son territoire que moins de 5% de son arsenal chimique le plus dangereux, plus de quatre mois après un accord russo-américain sur la destruction de l’arsenal chimique syrien qui a fait éviter in extremis des frappes occidentales contre le régime.
Yemen : Artificial limb
Taha Zaid Khatir, aged 12, walks with an artificial limb at a prosthetic
centre in Sanaa, Yemen. He lost a leg in crossfire during fighting
between Shi’ite Houthi rebels and the national army in Yemen’s
northwestern province. 30 janv. 2014
(Photo : Khaled Abdullah)
(Photo : Khaled Abdullah)
Syrie : Inquiétudes sur le retard sur les armes chimiques
Le retard pris par le gouvernement dans le transfert de ses armes
chimiques vouées à l’élimination a ravivé jeudi les inquiétudes sur le
respect des engagements pris par Damas.
Le régime de Bashar al Assad a accepté l’an dernier de détruire son arsenal d’armes chimiques dans le cadre d’un accord négocié par les Etats-Unis et la Russie après le bombardement au gaz sarin du 21 août qui a fait plusieurs centaines de morts dans un faubourg de la capitale.
Mais des sources proches du dossier ont déclaré mercredi à l’agence REUTERS que la Syrie avait transféré à l’étranger moins de 5% de ses armes chimiques et qu’elle ne respecterait pas la date limite fixée au 5 février pour le transfert de l’ensemble de son arsenal.
Deux cargaisons seulement sont parties en janvier du port de Lattaquié, représentant 4,1% des près de 1.300 tonnes de produits servant à la fabrication d’armes chimiques que Damas a dit détenir, indiquait-on de même source. Depuis, plus rien.
Cette proportion a été confirmée jeudi dans une déclaration remise par les Etats-Unis à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), chargée de superviser le processus.
"La Syrie a indiqué que ce retard dans le transport des armes chimiques était dû à des ’inquiétudes sur la sécurité’ et a réclamé des équipements supplémentaires - des gilets pare-balles pour le chargement des conteneurs, du matériel électronique et des détecteurs de bombes artisanales", relève Robert Mikulac, représentant des Etats-Unis à l’OIAC.
"Ces demandes ne sont pas fondées et témoignent d’une ’mentalité de marchandage’ plutôt que d’un souci de sécurité", poursuit-il dans cette déclaration adressée au conseil exécutif de l’OIAC.
L’opération soutenue par la communauté internationale, et entérinée par la résolution 2118 du Conseil de sécurité de l’Onu, a désormais six à huit semaines de retard par rapport au calendrier initial.
Ce retard a provoqué jeudi l’inquiétude des Etats-Unis et de la France, deux pays qui étaient fin août sur le point de déclencher des frappes militaires contre des objectifs du régime syrien en riposte à l’attaque du 21 août avant que l’accord sur les armes chimiques ne fasse baisser les tensions. "Les Etats-Unis sont inquiets de voir que le gouvernement syrien a pris du retard dans la remise des agents chimiques", a déclaré le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel en marge d’un déplacement en Pologne.
Le chef du Pentagone a précisé qu’il avait parlé de cette question mercredi au téléphone avec le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et l’avait prié d’user de son influence sur Damas pour que le gouvernement syrien tienne ses promesses.
Pour la Maison blanche, Damas doit intensifier ses efforts pour transporter les armes chimiques jusqu’au port de Lattaquié. "Cela relève de la responsabilité du régime d’Assad et nous attendons que cela se fasse, conformément aux engagements pris", a dit Jay Carney, porte-parole de la présidence américaine.
A Paris, Laurent Fabius a appelé la communauté internationale à la vigilance.
"Il semble que le mouvement (...) se soit ralenti", a déclaré le chef de la diplomatie française lors de ses voeux à la presse, à Paris. "La communauté internationale doit être très vigilante sur le fait que les engagements doivent être tenus."
En cas d’échec du processus, la Syrie s’exposera à des sanctions internationales, même si de telles mesures ne pourraient être décidées qu’avec l’aval de la Russie et de la Chine, qui ont jusqu’à présent toujours refusé de condamner le régime de Bashar al Assad.
Dans un rapport daté du 27 janvier, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a indiqué que le transfert à l’étranger de l’arsenal chimique syrien avait été retardé sans raison et a appelé le régime de Bashar al Assad à accélérer le processus.
Le régime de Bashar al Assad a accepté l’an dernier de détruire son arsenal d’armes chimiques dans le cadre d’un accord négocié par les Etats-Unis et la Russie après le bombardement au gaz sarin du 21 août qui a fait plusieurs centaines de morts dans un faubourg de la capitale.
Mais des sources proches du dossier ont déclaré mercredi à l’agence REUTERS que la Syrie avait transféré à l’étranger moins de 5% de ses armes chimiques et qu’elle ne respecterait pas la date limite fixée au 5 février pour le transfert de l’ensemble de son arsenal.
Deux cargaisons seulement sont parties en janvier du port de Lattaquié, représentant 4,1% des près de 1.300 tonnes de produits servant à la fabrication d’armes chimiques que Damas a dit détenir, indiquait-on de même source. Depuis, plus rien.
Cette proportion a été confirmée jeudi dans une déclaration remise par les Etats-Unis à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), chargée de superviser le processus.
"La Syrie a indiqué que ce retard dans le transport des armes chimiques était dû à des ’inquiétudes sur la sécurité’ et a réclamé des équipements supplémentaires - des gilets pare-balles pour le chargement des conteneurs, du matériel électronique et des détecteurs de bombes artisanales", relève Robert Mikulac, représentant des Etats-Unis à l’OIAC.
"Ces demandes ne sont pas fondées et témoignent d’une ’mentalité de marchandage’ plutôt que d’un souci de sécurité", poursuit-il dans cette déclaration adressée au conseil exécutif de l’OIAC.
L’opération soutenue par la communauté internationale, et entérinée par la résolution 2118 du Conseil de sécurité de l’Onu, a désormais six à huit semaines de retard par rapport au calendrier initial.
Ce retard a provoqué jeudi l’inquiétude des Etats-Unis et de la France, deux pays qui étaient fin août sur le point de déclencher des frappes militaires contre des objectifs du régime syrien en riposte à l’attaque du 21 août avant que l’accord sur les armes chimiques ne fasse baisser les tensions. "Les Etats-Unis sont inquiets de voir que le gouvernement syrien a pris du retard dans la remise des agents chimiques", a déclaré le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel en marge d’un déplacement en Pologne.
Le chef du Pentagone a précisé qu’il avait parlé de cette question mercredi au téléphone avec le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et l’avait prié d’user de son influence sur Damas pour que le gouvernement syrien tienne ses promesses.
Pour la Maison blanche, Damas doit intensifier ses efforts pour transporter les armes chimiques jusqu’au port de Lattaquié. "Cela relève de la responsabilité du régime d’Assad et nous attendons que cela se fasse, conformément aux engagements pris", a dit Jay Carney, porte-parole de la présidence américaine.
A Paris, Laurent Fabius a appelé la communauté internationale à la vigilance.
"Il semble que le mouvement (...) se soit ralenti", a déclaré le chef de la diplomatie française lors de ses voeux à la presse, à Paris. "La communauté internationale doit être très vigilante sur le fait que les engagements doivent être tenus."
En cas d’échec du processus, la Syrie s’exposera à des sanctions internationales, même si de telles mesures ne pourraient être décidées qu’avec l’aval de la Russie et de la Chine, qui ont jusqu’à présent toujours refusé de condamner le régime de Bashar al Assad.
Dans un rapport daté du 27 janvier, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a indiqué que le transfert à l’étranger de l’arsenal chimique syrien avait été retardé sans raison et a appelé le régime de Bashar al Assad à accélérer le processus.
Egypte : "Prisonniers d’opinion"
Amnesty les a qualifié de "prisonniers d’opinion" mais les autorités
égyptiennes soulignent qu’ils travaillaient sans accréditation.
En outre, un haut responsable gouvernemental a accusé Al-Jazeera de suivre "les orientations politiques du Qatar, seul Etat du Golfe à soutenir les Frères musulmans". "Ce ne sont pas des journalistes mais des militants pro-Frères musulmans", a-t-il affirmé à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat.
Pour Andrew Hammond, expert au European Council on Foreign Relations, en effet, "Al-Jazeera en arabe - mais pas en anglais - reflète les positions du gouvernement qatari". Ainsi, sur son antenne, "les politiques pro-islamistes et les partis défendant un islam politique sont mis en avant", tandis que durant la présidence Morsi, les débats qui agitaient la société égyptienne, notamment les critiques sur la gestion du pouvoir par les Frères musulmans "n’étaient jamais évoqués dans les talk-shows".
Dès lors, lorsque les militaires ont destitué Morsi, les relations entre Le Caire et Doha se sont plus que refroidies. L’Egypte accuse le Qatar de soutenir les Frères musulmans qu’elle a récemment déclarés "terroristes", tandis que le petit émirat gazier reproche aux pays des Pharaons sa violente répression des pro-Morsi qui a fait en sept mois plus d’un millier de morts.
Au début de l’été, quelques heures à peine après l’arrestation du chef d’Etat, plusieurs chaînes disparaissaient des écrans égyptiens, dont celle des Frères musulmans. Deux mois plus tard, la justice entérinait leur fermeture définitive ainsi que celle de l’antenne égyptienne d’Al-Jazeera : Al-Jazeera Mubasher Misr.
Depuis, plusieurs journalistes d’Al-Jazeera ont été arrêtés -deux d’entre eux sont en prison depuis l’été - et les locaux de la chaîne au Caire ont été perquisitionnés à plusieurs reprises tandis que du matériel était saisi.
Depuis Washington, le département d’Etat a estimé que "le fait que le gouvernement cible des journalistes et d’autres sur des arguments fallacieux" était "une erreur" et la preuve "d’un dédain monstrueux pour la protection des droits fondamentaux".
Ce à quoi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Badr Abdellaty, a rétorqué, selon des propos rapportés par l’agence d’Etat, qu’il était "inacceptable qu’un Etat ou une partie étrangère s’ingère dans les affaires de la justice égyptienne".
En outre, un haut responsable gouvernemental a accusé Al-Jazeera de suivre "les orientations politiques du Qatar, seul Etat du Golfe à soutenir les Frères musulmans". "Ce ne sont pas des journalistes mais des militants pro-Frères musulmans", a-t-il affirmé à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat.
Pour Andrew Hammond, expert au European Council on Foreign Relations, en effet, "Al-Jazeera en arabe - mais pas en anglais - reflète les positions du gouvernement qatari". Ainsi, sur son antenne, "les politiques pro-islamistes et les partis défendant un islam politique sont mis en avant", tandis que durant la présidence Morsi, les débats qui agitaient la société égyptienne, notamment les critiques sur la gestion du pouvoir par les Frères musulmans "n’étaient jamais évoqués dans les talk-shows".
Dès lors, lorsque les militaires ont destitué Morsi, les relations entre Le Caire et Doha se sont plus que refroidies. L’Egypte accuse le Qatar de soutenir les Frères musulmans qu’elle a récemment déclarés "terroristes", tandis que le petit émirat gazier reproche aux pays des Pharaons sa violente répression des pro-Morsi qui a fait en sept mois plus d’un millier de morts.
Au début de l’été, quelques heures à peine après l’arrestation du chef d’Etat, plusieurs chaînes disparaissaient des écrans égyptiens, dont celle des Frères musulmans. Deux mois plus tard, la justice entérinait leur fermeture définitive ainsi que celle de l’antenne égyptienne d’Al-Jazeera : Al-Jazeera Mubasher Misr.
Depuis, plusieurs journalistes d’Al-Jazeera ont été arrêtés -deux d’entre eux sont en prison depuis l’été - et les locaux de la chaîne au Caire ont été perquisitionnés à plusieurs reprises tandis que du matériel était saisi.
Depuis Washington, le département d’Etat a estimé que "le fait que le gouvernement cible des journalistes et d’autres sur des arguments fallacieux" était "une erreur" et la preuve "d’un dédain monstrueux pour la protection des droits fondamentaux".
Ce à quoi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Badr Abdellaty, a rétorqué, selon des propos rapportés par l’agence d’Etat, qu’il était "inacceptable qu’un Etat ou une partie étrangère s’ingère dans les affaires de la justice égyptienne".
Egypte : les ONG dénoncent le procès de journalistes d’Al-Jazeera
Les défenseurs des droits de l’Homme s’inquiètent d’un revers
"effrayant" pour la liberté de la presse en Egypte, où seront jugés des
journalistes d’Al-Jazeera, accusée par les autorités d’avoir pris le
parti des Frères musulmans évincés du pouvoir par les militaires.
La chaîne satellitaire basée au Qatar - en froid avec les nouvelles autorités dirigées de facto par l’armée depuis la destitution le 3 juillet du président islamiste Mohamed Morsi - a dénoncé des "accusations idiotes et infondées" contre ses reporters.
Dès l’annonce du Parquet, Amnesty International a déploré un "revers majeur pour la liberté de la presse" qui "envoie le message effrayant qu’aujourd’hui, une seule version des faits est acceptable en Egypte : celle autorisée par les autorités", alors que le pays est profondément divisé entre les partisans des nouvelles autorités et ceux des Frères musulmans qu’elles répriment dans le sang depuis l’éviction du président issu de leurs rangs.
Jeudi, Reporters Sans Frontières, dénonçant un "harcèlement à l’encontre d’Al-Jazeera et de ses journalistes", estimait que "cet acharnement ne faisait que renforcer le clivage au sein de la société égyptienne, de plus en plus polarisée, et décrédibiliser davantage encore les autorités égyptiennes auprès de l’opinion publique internationale".
"Les journalistes ne peuvent pas travailler dans un climat de peur (...) A l’approche des élections (en Egypte), une presse libre est essentielle", renchérissait Amnesty. Car, outre la menace d’un procès, de nombreux journalistes rapportent avoir été pris à partie par des foules les accusant d’être pro-Frères musulmans. Ainsi, la semaine dernière, trois reporters de la chaîne publique allemande ARD ont été attaqués aux cris de "traîtres" et de "suppôt des Frères musulmans".
Mercredi, le Parquet annonçait que "20 journalistes" d’Al-Jazeera seraient jugés : 16 Egyptiens pour appartenance à une "organisation terroriste" et quatre étrangers - deux Britanniques, un Australien et une Néerlandaise - pour leur avoir fourni "argent, équipements et informations" afin de "diffuser de fausses nouvelles" faisant croire à une "guerre civile" en Egypte.
Al-Jazeera a dénoncé "un affront à la liberté d’expression, au droit des journalistes de rapporter différents aspects des événements et au droit de la population de savoir ce qui se passe".
Trois journalistes d’Al-Jazeera en anglais, l’Australien Peter Greste, l’Egypto-Canadien Mohamed Adel Fahmy et l’Egyptien Baher Mohamed, sont détenus depuis leur arrestation fin décembre dans un hôtel du Caire où ils avaient installé un bureau improvisé.
La chaîne satellitaire basée au Qatar - en froid avec les nouvelles autorités dirigées de facto par l’armée depuis la destitution le 3 juillet du président islamiste Mohamed Morsi - a dénoncé des "accusations idiotes et infondées" contre ses reporters.
Dès l’annonce du Parquet, Amnesty International a déploré un "revers majeur pour la liberté de la presse" qui "envoie le message effrayant qu’aujourd’hui, une seule version des faits est acceptable en Egypte : celle autorisée par les autorités", alors que le pays est profondément divisé entre les partisans des nouvelles autorités et ceux des Frères musulmans qu’elles répriment dans le sang depuis l’éviction du président issu de leurs rangs.
Jeudi, Reporters Sans Frontières, dénonçant un "harcèlement à l’encontre d’Al-Jazeera et de ses journalistes", estimait que "cet acharnement ne faisait que renforcer le clivage au sein de la société égyptienne, de plus en plus polarisée, et décrédibiliser davantage encore les autorités égyptiennes auprès de l’opinion publique internationale".
"Les journalistes ne peuvent pas travailler dans un climat de peur (...) A l’approche des élections (en Egypte), une presse libre est essentielle", renchérissait Amnesty. Car, outre la menace d’un procès, de nombreux journalistes rapportent avoir été pris à partie par des foules les accusant d’être pro-Frères musulmans. Ainsi, la semaine dernière, trois reporters de la chaîne publique allemande ARD ont été attaqués aux cris de "traîtres" et de "suppôt des Frères musulmans".
Mercredi, le Parquet annonçait que "20 journalistes" d’Al-Jazeera seraient jugés : 16 Egyptiens pour appartenance à une "organisation terroriste" et quatre étrangers - deux Britanniques, un Australien et une Néerlandaise - pour leur avoir fourni "argent, équipements et informations" afin de "diffuser de fausses nouvelles" faisant croire à une "guerre civile" en Egypte.
Al-Jazeera a dénoncé "un affront à la liberté d’expression, au droit des journalistes de rapporter différents aspects des événements et au droit de la population de savoir ce qui se passe".
Trois journalistes d’Al-Jazeera en anglais, l’Australien Peter Greste, l’Egypto-Canadien Mohamed Adel Fahmy et l’Egyptien Baher Mohamed, sont détenus depuis leur arrestation fin décembre dans un hôtel du Caire où ils avaient installé un bureau improvisé.
Tunisie : "La Tunisie ne peut survivre qu’en s’ouvrant sur l’extérieur" (Essebsi)
Il est le premier chef de gouvernement de la Tunisie post-Ben Ali.
Fondateur en 2012 du parti Nidaa Tounes (Appel de la Tunisie), formation
visant à rassembler l’opposition, Béji Caïd Essebsi, 87 ans et ancien
ministre sous Bourguiba, ne cache plus son ambition de se présenter à la
future présidentielle. Rencontre.
Comment avez-vous accueilli la récente formation d’un nouveau gouvernement de technocrates ?
Béji Caïd Essebsi : Mardi a été un grand jour pour la Tunisie, notre objectif était le départ de l’ancien gouvernement. C’est fait. Nous étions au creux de la vague. Désormais, la Tunisie va pouvoir repartir vers l’avant. La confiance va revenir, tout comme les investissements.
Comment Ennahda a-t-il pu accepter de lâcher les rênes du pouvoir ?
J’ai moi-même convaincu Ennahda [parti islamiste au pouvoir depuis fin 2011, NDLR] de participer au dialogue national. J’ai dit à Rached Ghannouchi [chef du parti Ennahda, NDLR] que s’il ne coopérait pas, son parti serait dégagé par la force. Ennahda a quitté le pouvoir, c’est une première. Généralement les Frères musulmans, lorsqu’ils accèdent au pouvoir, ne le quittent que par la violence. Nous les avons poussés un peu, et cela sans effusion de sang. Mais ce que nous leur reprochions, ce n’était pas d’être islamistes, mais d’avoir mal gouverné, d’avoir fait reculer la Tunisie comme jamais, d’avoir conduit le pays vers la faillite.
La décision d’Ennahda a-t-elle été influencée par la situation en Égypte (où les Frères musulmans ont été écartés du pouvoir) ?
On ne peut pas dire que cela n’ait pas joué, mais les Ennahdaoui [membres d’Ennahda, NDLR] sont tout de même bien différents des Frères musulmans égyptiens. Ils sont beaucoup plus civilisés. La Tunisie a toujours été un pays modéré. L’islam tunisien, sunnite et malikite, est une religion d’ouverture par rapport au wahhabisme [islam radical né en Arabie saoudite, NDLR].
Quelles sont les prochaines échéances du nouveau gouvernement ?
La Constituante a chargé une commission permanente et indépendante d’organiser les prochaines élections. Mais il faut tout d’abord attendre le vote de la loi électorale avant qu’une date de scrutin ne soit fixée. J’espère que l’élection aura lieu d’ici au mois d’octobre. À mon sens, il faudrait d’abord organiser une présidentielle, puis des législatives.
Vous portez-vous candidat ?
C’est effectivement un projet, mais il faut attendre que la date précise du scrutin soit fixée. Il y aura plusieurs candidats, car la Tunisie doit être plurielle.
Ne craignez-vous pas que la gauche soit de nouveau morcelée ?
La Tunisie est un pays de centre gauche puisqu’il existe en effet peu de différences entre les courants. J’espère simplement que nous n’avancerons pas en rangs dispersés, comme cela a été le cas en 2011. Rappelez-vous, c’est pour cela qu’Ennahda a obtenu une majorité relative.
Ennahda est-il d’ores et déjà hors jeu ?
Les Ennahdaoui font partie du paysage politique tunisien. Mais désormais, ils ne seront plus un parti dominant comme durant ces deux dernières années. Étant un parti idéologique, ils obtiendront bien sûr des suffrages, mais ils seront réduits à leur portion congrue. Au final, Ennahda n’aura certainement pas les mêmes résultats qu’en 2011. D’autant plus que leur score de 18 % obtenu en 2011 était également dû au fort taux d’abstention et au faible nombre d’inscriptions.
Qu’en est-il du sort de l’actuel président, Moncef Marzouki (qui s’est allié à Ennahda) ?
Sans conteste, on ne se rappellera pas son mandat. Moncef Marzouki a lui-même accepté un poste de président sans pouvoir réel, ceux-ci ayant été reversés par Ennahda au chef du gouvernement. Je reste néanmoins certain que Moncef Marzouki va se représenter. Regardez, il commence déjà à faire campagne. Inutile de dire que sa prestation à la présidence ne jouera pas en sa faveur.
En France, les médias ont insisté au cours des deux dernières années sur le péril islamiste. En a-t-on trop fait ?
Il existait un certain péril, en effet. Face aux violences des salafistes, le gouvernement et les pouvoirs publics ont été laxistes, car ils ne voulaient pas avoir de problèmes avec eux. Rendez-vous compte, cela fait seulement cinq mois qu’a été adoptée une loi considérant les salafistes [d’Ansar Al-Charia, NDLR] comme des terroristes. Nous avons laissé trop longtemps la situation pourrir, et c’est pour cela qu’il y a eu des meurtres politiques, ou l’attaque contre l’ambassade américaine.
Quel a été le rôle d’Ennahda dans cette percée salafiste ?
Il y a clairement eu laxisme de la part des autorités. Elles ont laissé faire. Ennahda et les djihadistes sont issus d’une même famille. Leur but est de changer le projet social du pays. Ils veulent une société islamisée avec la charia comme référence juridique dans la Constitution, mais à des degrés différents. Mais ils ont échoué car la société civile existe désormais, et elle a réagi, notamment les femmes tunisiennes, à l’avant-garde de ce combat contre cette tentative d’islamisation des institutions. J’espère bien que le prochain gouvernement continuera ce combat.
Quel est votre programme ?
C’est la misère qui a fait éclater la révolution. Elle a été menée par des jeunes qui n’avaient pas de revendication idéologique, religieuse ou politique, mais réclamaient la liberté, la dignité et la justice sociale. De nombreuses régions en Tunisie restent marginalisées, frappés de plein fouet par le chômage, car elles sont exclues du circuit économique. S’est additionnée à cela l’augmentation du coût de la vie, si bien que la classe moyenne tunisienne a aujourd’hui rejoint la classe pauvre. Le nouveau gouvernement doit avoir un projet vigoureux qui répond à ces exigences.
Mais comment relancer une économie moribonde ?
Le gouvernement doit changer les priorités de son budget. Il doit tout d’abord créer un choc psychologique afin de redonner confiance au peuple et à l’étranger. Ce manque de crédibilité empêchait jusqu’ici la Tunisie de bénéficier de prêts du FMI (qui a débloqué mercredi 506 millions de dollars pour la Tunisie). Sans les investisseurs extérieurs, jamais la Tunisie ne pourra sortir du tunnel. Il faut, pour ce faire, qu’elle donne la preuve que la stabilité est revenue et que la lutte contre le terrorisme est vigoureuse.
Vous avez rencontré durant votre séjour à Paris plusieurs décideurs politique de premier plan.
La France est un grand pays avec qui nous avons des relations privilégiées. La phrase de Michèle Alliot-Marie [l’ex-ministre avait proposé le "savoir-faire" français à la police tunisienne lors de la révolution de 2011, NDLR] appartient définitivement au passé. La Tunisie ne peut vivre et survivre qu’en s’ouvrant sur l’extérieur. Entre 70 et 80 % de nos échanges s’effectuent avec l’Europe. Nous sommes le premier pays à avoir signé des accords d’association avec l’UE. Ayant été ambassadeur à Paris et en Allemagne, les deux pays moteurs de l’UE, je suis effectivement assez connu ici.
Personnellement, ne vous considérez-vous pas comme politiquement dépassé, vous qui appartenez à l’ancienne garde ?
La jeunesse est un état d’esprit, pas un état civil. Ce n’est pas un hasard si, même avec mon passé, je suis personnellement à la tête des sondages [avec 11,2 % des voix, NDLR]. Lorsque le président m’a proposé le poste de Premier ministre de transition, j’ai finalement accepté car il y avait péril en la demeure, les frontières étaient ouvertes, les Tunisiens fuyaient en Italie, les entreprises étaient en feu, les prisons ouvertes. Nous avons réussi à calmer le jeu et à réorganiser des élections. La Tunisie a besoin de tout le monde, elle a besoin de tous ces enfants. En un an et demi et déjà, Nidaa Tounes est le premier parti d’après les sondages [selon les dernières estimations, Ennahda serait repassé en tête, NDLR], et nous possédons le plus grand nombre d’adhérents.
Trois ans après le début du Printemps arabe, la Tunisie, que l’on a beaucoup critiquée, semble être le seul pays à retomber sur ses pattes...
Tout à fait, bien que j’estime qu’il n’y a pas eu de Printemps arabe, mais un début de Printemps tunisien qui devait se confirmer. Nous avons fait un grand pas en avant lorsque tout le monde a compris que nous ne nous en sortirions que par le consensus. Une dynamique du changement est enclenchée. Effectivement, la Tunisie est le seul pays à relativement bien s’en sortir. C’est un pays civilisé, grâce à Bourguiba, qui a donné accès à l’éducation au plus grand nombre de Tunisiens. La femme y est libre depuis cinquante ans, et le pays a vu émerger une classe moyenne assez large. Le peuple tunisien est différent des autres, pas facile à convertir. Nous avons certes connu une rupture de deux ans pour résorber cette nébuleuse, mais j’espère que ce n’était qu’un accident.
(30-01-2014 - Propos recueillis par Armin Arefi)
Comment avez-vous accueilli la récente formation d’un nouveau gouvernement de technocrates ?
Béji Caïd Essebsi : Mardi a été un grand jour pour la Tunisie, notre objectif était le départ de l’ancien gouvernement. C’est fait. Nous étions au creux de la vague. Désormais, la Tunisie va pouvoir repartir vers l’avant. La confiance va revenir, tout comme les investissements.
Comment Ennahda a-t-il pu accepter de lâcher les rênes du pouvoir ?
J’ai moi-même convaincu Ennahda [parti islamiste au pouvoir depuis fin 2011, NDLR] de participer au dialogue national. J’ai dit à Rached Ghannouchi [chef du parti Ennahda, NDLR] que s’il ne coopérait pas, son parti serait dégagé par la force. Ennahda a quitté le pouvoir, c’est une première. Généralement les Frères musulmans, lorsqu’ils accèdent au pouvoir, ne le quittent que par la violence. Nous les avons poussés un peu, et cela sans effusion de sang. Mais ce que nous leur reprochions, ce n’était pas d’être islamistes, mais d’avoir mal gouverné, d’avoir fait reculer la Tunisie comme jamais, d’avoir conduit le pays vers la faillite.
La décision d’Ennahda a-t-elle été influencée par la situation en Égypte (où les Frères musulmans ont été écartés du pouvoir) ?
On ne peut pas dire que cela n’ait pas joué, mais les Ennahdaoui [membres d’Ennahda, NDLR] sont tout de même bien différents des Frères musulmans égyptiens. Ils sont beaucoup plus civilisés. La Tunisie a toujours été un pays modéré. L’islam tunisien, sunnite et malikite, est une religion d’ouverture par rapport au wahhabisme [islam radical né en Arabie saoudite, NDLR].
Quelles sont les prochaines échéances du nouveau gouvernement ?
La Constituante a chargé une commission permanente et indépendante d’organiser les prochaines élections. Mais il faut tout d’abord attendre le vote de la loi électorale avant qu’une date de scrutin ne soit fixée. J’espère que l’élection aura lieu d’ici au mois d’octobre. À mon sens, il faudrait d’abord organiser une présidentielle, puis des législatives.
Vous portez-vous candidat ?
C’est effectivement un projet, mais il faut attendre que la date précise du scrutin soit fixée. Il y aura plusieurs candidats, car la Tunisie doit être plurielle.
Ne craignez-vous pas que la gauche soit de nouveau morcelée ?
La Tunisie est un pays de centre gauche puisqu’il existe en effet peu de différences entre les courants. J’espère simplement que nous n’avancerons pas en rangs dispersés, comme cela a été le cas en 2011. Rappelez-vous, c’est pour cela qu’Ennahda a obtenu une majorité relative.
Ennahda est-il d’ores et déjà hors jeu ?
Les Ennahdaoui font partie du paysage politique tunisien. Mais désormais, ils ne seront plus un parti dominant comme durant ces deux dernières années. Étant un parti idéologique, ils obtiendront bien sûr des suffrages, mais ils seront réduits à leur portion congrue. Au final, Ennahda n’aura certainement pas les mêmes résultats qu’en 2011. D’autant plus que leur score de 18 % obtenu en 2011 était également dû au fort taux d’abstention et au faible nombre d’inscriptions.
Qu’en est-il du sort de l’actuel président, Moncef Marzouki (qui s’est allié à Ennahda) ?
Sans conteste, on ne se rappellera pas son mandat. Moncef Marzouki a lui-même accepté un poste de président sans pouvoir réel, ceux-ci ayant été reversés par Ennahda au chef du gouvernement. Je reste néanmoins certain que Moncef Marzouki va se représenter. Regardez, il commence déjà à faire campagne. Inutile de dire que sa prestation à la présidence ne jouera pas en sa faveur.
En France, les médias ont insisté au cours des deux dernières années sur le péril islamiste. En a-t-on trop fait ?
Il existait un certain péril, en effet. Face aux violences des salafistes, le gouvernement et les pouvoirs publics ont été laxistes, car ils ne voulaient pas avoir de problèmes avec eux. Rendez-vous compte, cela fait seulement cinq mois qu’a été adoptée une loi considérant les salafistes [d’Ansar Al-Charia, NDLR] comme des terroristes. Nous avons laissé trop longtemps la situation pourrir, et c’est pour cela qu’il y a eu des meurtres politiques, ou l’attaque contre l’ambassade américaine.
Quel a été le rôle d’Ennahda dans cette percée salafiste ?
Il y a clairement eu laxisme de la part des autorités. Elles ont laissé faire. Ennahda et les djihadistes sont issus d’une même famille. Leur but est de changer le projet social du pays. Ils veulent une société islamisée avec la charia comme référence juridique dans la Constitution, mais à des degrés différents. Mais ils ont échoué car la société civile existe désormais, et elle a réagi, notamment les femmes tunisiennes, à l’avant-garde de ce combat contre cette tentative d’islamisation des institutions. J’espère bien que le prochain gouvernement continuera ce combat.
Quel est votre programme ?
C’est la misère qui a fait éclater la révolution. Elle a été menée par des jeunes qui n’avaient pas de revendication idéologique, religieuse ou politique, mais réclamaient la liberté, la dignité et la justice sociale. De nombreuses régions en Tunisie restent marginalisées, frappés de plein fouet par le chômage, car elles sont exclues du circuit économique. S’est additionnée à cela l’augmentation du coût de la vie, si bien que la classe moyenne tunisienne a aujourd’hui rejoint la classe pauvre. Le nouveau gouvernement doit avoir un projet vigoureux qui répond à ces exigences.
Mais comment relancer une économie moribonde ?
Le gouvernement doit changer les priorités de son budget. Il doit tout d’abord créer un choc psychologique afin de redonner confiance au peuple et à l’étranger. Ce manque de crédibilité empêchait jusqu’ici la Tunisie de bénéficier de prêts du FMI (qui a débloqué mercredi 506 millions de dollars pour la Tunisie). Sans les investisseurs extérieurs, jamais la Tunisie ne pourra sortir du tunnel. Il faut, pour ce faire, qu’elle donne la preuve que la stabilité est revenue et que la lutte contre le terrorisme est vigoureuse.
Vous avez rencontré durant votre séjour à Paris plusieurs décideurs politique de premier plan.
La France est un grand pays avec qui nous avons des relations privilégiées. La phrase de Michèle Alliot-Marie [l’ex-ministre avait proposé le "savoir-faire" français à la police tunisienne lors de la révolution de 2011, NDLR] appartient définitivement au passé. La Tunisie ne peut vivre et survivre qu’en s’ouvrant sur l’extérieur. Entre 70 et 80 % de nos échanges s’effectuent avec l’Europe. Nous sommes le premier pays à avoir signé des accords d’association avec l’UE. Ayant été ambassadeur à Paris et en Allemagne, les deux pays moteurs de l’UE, je suis effectivement assez connu ici.
Personnellement, ne vous considérez-vous pas comme politiquement dépassé, vous qui appartenez à l’ancienne garde ?
La jeunesse est un état d’esprit, pas un état civil. Ce n’est pas un hasard si, même avec mon passé, je suis personnellement à la tête des sondages [avec 11,2 % des voix, NDLR]. Lorsque le président m’a proposé le poste de Premier ministre de transition, j’ai finalement accepté car il y avait péril en la demeure, les frontières étaient ouvertes, les Tunisiens fuyaient en Italie, les entreprises étaient en feu, les prisons ouvertes. Nous avons réussi à calmer le jeu et à réorganiser des élections. La Tunisie a besoin de tout le monde, elle a besoin de tous ces enfants. En un an et demi et déjà, Nidaa Tounes est le premier parti d’après les sondages [selon les dernières estimations, Ennahda serait repassé en tête, NDLR], et nous possédons le plus grand nombre d’adhérents.
Trois ans après le début du Printemps arabe, la Tunisie, que l’on a beaucoup critiquée, semble être le seul pays à retomber sur ses pattes...
Tout à fait, bien que j’estime qu’il n’y a pas eu de Printemps arabe, mais un début de Printemps tunisien qui devait se confirmer. Nous avons fait un grand pas en avant lorsque tout le monde a compris que nous ne nous en sortirions que par le consensus. Une dynamique du changement est enclenchée. Effectivement, la Tunisie est le seul pays à relativement bien s’en sortir. C’est un pays civilisé, grâce à Bourguiba, qui a donné accès à l’éducation au plus grand nombre de Tunisiens. La femme y est libre depuis cinquante ans, et le pays a vu émerger une classe moyenne assez large. Le peuple tunisien est différent des autres, pas facile à convertir. Nous avons certes connu une rupture de deux ans pour résorber cette nébuleuse, mais j’espère que ce n’était qu’un accident.
(30-01-2014 - Propos recueillis par Armin Arefi)
Syrie : Minute de silence pour les deux délégations syriennes à Genève
Les parties aux négociations de paix sur la Syrie présentes à Genève se
sont levées pour observer ensemble une minute de silence jeudi en
mémoire des milliers de personnes tuées en près de trois ans de conflit,
signe rare de convergence en une semaine de discussions qui n’ont
toujours rien donné de concret.
Mercredi, les deux délégations syriennes, celle représentant le pouvoir et celle représentant l’opposition en exil, ont accepté de se référer au même document comme base de discussions - la déclaration de juin 2012 dite de Genève I qui organise la transition - sans toutefois s’accorder sur le déroulement des négociations.
Et l’émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a dit ne pas s’attendre à des progrès substantiels lors de cette première série de négociations qui a commencé officiellement vendredi dernier à Genève après un prologue deux jours auparavant à Montreux, et qui doit s’achever vendredi.
La deuxième série de pourparlers devrait démarrer une semaine plus tard. Le délégué de l’opposition Ahmad Djakal a expliqué que le chef de sa délégation, Hadi al Bahra, avait proposé une minute de silence et que toute le monde s’était levé, y compris les membres de la délégation représentant le gouvernement syrien et ceux de l’équipe Lakhdar Brahimi.
"Tout le monde s’est levé pour les âmes des martyrs. C’était bien, d’un point de vue symbolique", a déclaré Ahmad Djakal.
Sinon, l’opposition veut toujours commencer par l’organe gouvernemental de transition, tandis que les représentants de Bashar al Assad estiment que la première étape doit être de discuter du "terrorisme", terme par lequel ils englobent tous ceux qui luttent pour le renversement de Bashar al Assad.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, l’une des figures syriennes les plus influentes présentes à Genève, doit rencontrer des responsables russes dans la journée.
Concernant le volet humanitaire des discussions, sur lequel les délégations pensaient au départ pouvoir aboutir assez rapidement, il n’y a toujours pas eu de progrès des discussions.
Un convoi des Nations unies attend toujours l’autorisation d’entrer dans la vieille ville de Homs, tenue par la rebelles et où les civils sont en train de mourir de faim.
"Les convois des Nations unies sont prêts, nous attendons les autorisations de façon à dispenser cette aide en toute sécurité", a déclaré à Reuters Jens Laerke, porte-parole du Bureau des Nations unies pour la coordinations des affaires humanitaires (Ocha).
L’ONG de défense des droits de l’homme basée à New York Human Rights Watch a accusé jeudi les autorités syriennes d’avoir rasé sept quartiers résidentiels dans plusieurs localités sans aucune finalité militaire, simplement de punir la population civile.
Mercredi, les deux délégations syriennes, celle représentant le pouvoir et celle représentant l’opposition en exil, ont accepté de se référer au même document comme base de discussions - la déclaration de juin 2012 dite de Genève I qui organise la transition - sans toutefois s’accorder sur le déroulement des négociations.
Et l’émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a dit ne pas s’attendre à des progrès substantiels lors de cette première série de négociations qui a commencé officiellement vendredi dernier à Genève après un prologue deux jours auparavant à Montreux, et qui doit s’achever vendredi.
La deuxième série de pourparlers devrait démarrer une semaine plus tard. Le délégué de l’opposition Ahmad Djakal a expliqué que le chef de sa délégation, Hadi al Bahra, avait proposé une minute de silence et que toute le monde s’était levé, y compris les membres de la délégation représentant le gouvernement syrien et ceux de l’équipe Lakhdar Brahimi.
"Tout le monde s’est levé pour les âmes des martyrs. C’était bien, d’un point de vue symbolique", a déclaré Ahmad Djakal.
Sinon, l’opposition veut toujours commencer par l’organe gouvernemental de transition, tandis que les représentants de Bashar al Assad estiment que la première étape doit être de discuter du "terrorisme", terme par lequel ils englobent tous ceux qui luttent pour le renversement de Bashar al Assad.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, l’une des figures syriennes les plus influentes présentes à Genève, doit rencontrer des responsables russes dans la journée.
Concernant le volet humanitaire des discussions, sur lequel les délégations pensaient au départ pouvoir aboutir assez rapidement, il n’y a toujours pas eu de progrès des discussions.
Un convoi des Nations unies attend toujours l’autorisation d’entrer dans la vieille ville de Homs, tenue par la rebelles et où les civils sont en train de mourir de faim.
"Les convois des Nations unies sont prêts, nous attendons les autorisations de façon à dispenser cette aide en toute sécurité", a déclaré à Reuters Jens Laerke, porte-parole du Bureau des Nations unies pour la coordinations des affaires humanitaires (Ocha).
L’ONG de défense des droits de l’homme basée à New York Human Rights Watch a accusé jeudi les autorités syriennes d’avoir rasé sept quartiers résidentiels dans plusieurs localités sans aucune finalité militaire, simplement de punir la population civile.
Israël/Palestine : Scarlett Johansson cesse son rôle d’ambassadrice pour Oxfam
La star américaine Scarlett Johansson, sous pression de la campagne de
boycott de la colonisation pour sa promotion des produits d’une société
israélienne dont la principale usine est installée en territoire
palestinien occupé, a renoncé à son rôle d’ambassadrice pour l’ONG
britannique Oxfam.
"Oxfam a accepté la décision de Scarlett Johansson de se retirer après avoir été ambassadrice pendant huit ans et nous lui sommes reconnaissants pour ses nombreuses contributions", écrit l’ONG dans un communiqué, rappelant que l’actrice était devenue son ambassadrice en 2007.
"Bien qu’Oxfam respecte l’indépendance de ses ambassadeurs, le rôle de promotion de l’entreprise SodaStream par Mme Johansson est incompatible avec celui d’ambassadrice mondiale d’Oxfam", ajoute l’organisation britannique.
SodaStream est une multinationale israélienne spécialisée dans la fabrication d’appareils de gazéification de boissons pour les particuliers, dont la principale usine se trouve à Mishé Adoumim, en Cisjordanie occupée.
"Oxfam est opposé à tout échange commercial avec des colonies israéliennes, illégal en vertu du droit international", explique l’ONG, estimant que "des entreprises comme SodaStream qui ont des activités dans les colonies, aggravent la situation de pauvreté et les atteintes aux droits des communautés palestiniennes que nous soutenons".
Omar Barghouti, membre fondateur du mouvement BDS ("Boycott, désinvestissement, sanctions") dans les Territoires palestiniens, a salué cette conclusion, considérant qu’elle n’avait que trop tardé et reprochant à "Scarlett Johannsson d’avoir sciemment décidé de devenir la nouvelle égérie de l’occupation et de l’apartheid israéliens".
"Oxfam a commis une incroyable faute morale en ne renvoyant pas Scarlett Johansson pour sa complicité flagrante dans la couverture des violations par Israël du droit international", a déclaré à l’AFP M. Barghouti, jugeant "inexcusable le deux poids-deux mesures d’Oxfam".
Le BDS avait exhorté lundi l’ONG britannique à "mettre en adéquation ses paroles et ses actes" en rompant avec Scarlett Johansson.
La directrice pour le Moyen-Orient de Human Rights Watch (HRW), Sarah Leah Whitson, a également souligné dans un communiqué que "SodaStream opère dans une colonie israélienne, dont la seule existence constitue une grave violation du droit international".
"Il est impossible d’ignorer le système israélien de discrimination illégale, de confiscation de terres, de vol des ressources naturelles et de déplacement forcé des Palestiniens en Cisjordanie occupée, où SodaStream est situé", rappelle HRW.
Dans un communiqué publié le 24 janvier par le site du Huffington Post pour désamorcer la polémique, Scarlett Johansson défendait SodaStream comme une entreprise engagée "à bâtir des ponts de paix entre Israéliens et Palestiniens", assurant que les employés israéliens et palestiniens en Cisjordanie bénéficiaient "d’un salaire égal, de primes égales et de droits égaux".
"Je suis heureuse que ce sujet soit mis en lumière et espère qu’un nombre grandissant de voix contribueront à l’avenir à ce dialogue pour une solution pacifique à deux Etats (israélien et palestinien)", a-t-elle plaidé.
Cette affaire illustre les succès croissants enregistrés par le BDS, s’inspirant du boycottage international qui a précipité la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.
Une centaine d’hommes d’affaires israéliens ont récemment pressé le Premier ministre Benjamin Netanyahu de saisir l’occasion des efforts américains pour conclure la paix avec les Palestiniens, certains d’entre eux le mettant en garde contre la progression du boycottage.
"Oxfam a accepté la décision de Scarlett Johansson de se retirer après avoir été ambassadrice pendant huit ans et nous lui sommes reconnaissants pour ses nombreuses contributions", écrit l’ONG dans un communiqué, rappelant que l’actrice était devenue son ambassadrice en 2007.
"Bien qu’Oxfam respecte l’indépendance de ses ambassadeurs, le rôle de promotion de l’entreprise SodaStream par Mme Johansson est incompatible avec celui d’ambassadrice mondiale d’Oxfam", ajoute l’organisation britannique.
SodaStream est une multinationale israélienne spécialisée dans la fabrication d’appareils de gazéification de boissons pour les particuliers, dont la principale usine se trouve à Mishé Adoumim, en Cisjordanie occupée.
"Oxfam est opposé à tout échange commercial avec des colonies israéliennes, illégal en vertu du droit international", explique l’ONG, estimant que "des entreprises comme SodaStream qui ont des activités dans les colonies, aggravent la situation de pauvreté et les atteintes aux droits des communautés palestiniennes que nous soutenons".
Omar Barghouti, membre fondateur du mouvement BDS ("Boycott, désinvestissement, sanctions") dans les Territoires palestiniens, a salué cette conclusion, considérant qu’elle n’avait que trop tardé et reprochant à "Scarlett Johannsson d’avoir sciemment décidé de devenir la nouvelle égérie de l’occupation et de l’apartheid israéliens".
"Oxfam a commis une incroyable faute morale en ne renvoyant pas Scarlett Johansson pour sa complicité flagrante dans la couverture des violations par Israël du droit international", a déclaré à l’AFP M. Barghouti, jugeant "inexcusable le deux poids-deux mesures d’Oxfam".
Le BDS avait exhorté lundi l’ONG britannique à "mettre en adéquation ses paroles et ses actes" en rompant avec Scarlett Johansson.
La directrice pour le Moyen-Orient de Human Rights Watch (HRW), Sarah Leah Whitson, a également souligné dans un communiqué que "SodaStream opère dans une colonie israélienne, dont la seule existence constitue une grave violation du droit international".
"Il est impossible d’ignorer le système israélien de discrimination illégale, de confiscation de terres, de vol des ressources naturelles et de déplacement forcé des Palestiniens en Cisjordanie occupée, où SodaStream est situé", rappelle HRW.
Dans un communiqué publié le 24 janvier par le site du Huffington Post pour désamorcer la polémique, Scarlett Johansson défendait SodaStream comme une entreprise engagée "à bâtir des ponts de paix entre Israéliens et Palestiniens", assurant que les employés israéliens et palestiniens en Cisjordanie bénéficiaient "d’un salaire égal, de primes égales et de droits égaux".
"Je suis heureuse que ce sujet soit mis en lumière et espère qu’un nombre grandissant de voix contribueront à l’avenir à ce dialogue pour une solution pacifique à deux Etats (israélien et palestinien)", a-t-elle plaidé.
Cette affaire illustre les succès croissants enregistrés par le BDS, s’inspirant du boycottage international qui a précipité la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.
Une centaine d’hommes d’affaires israéliens ont récemment pressé le Premier ministre Benjamin Netanyahu de saisir l’occasion des efforts américains pour conclure la paix avec les Palestiniens, certains d’entre eux le mettant en garde contre la progression du boycottage.
Syrie : Régime et opposition discutent de "terrorisme" à Genève
Le régime syrien et l’opposition, en négociations sous l’égide de l’ONU à
Genève, discutent jeudi du "terrorisme" en Syrie, chaque partie
accusant l’autre d’en être à l’origine, selon les deux délégations.
Au 6e jour des discussions qui se tiennent comme chaque matin en présence du médiateur Lakhdar Brahimi, "les deux délégations vont discuter de la violence et de la lutte contre le terrorisme, car cette clause fait partie de Geneve I", a affirmé à l’AFP une source informée dans l’opposition.
Genève I, communiqué signé en 2012 par les grandes puissances, est au coeur des négociations qui se tiennent dans la ville suisse entre les deux belligérants, engagés depuis près de trois ans dans une guerre qui a fait plus de 130.000 morts et plus de neuf millions de réfugiés et de déplacés.
Le document prévoit l’arrêt de "la violence sous toutes ses formes" et la formation d’une autorité gouvernementale de transition, sans mentionner le sort du président Bashar al-Assad.
Une source proche de la délégation du régime a confirmé que les discussions porteront sur le "terrorisme", précisant que les deux camps divergeaient sur cette notion.
Le régime assimile en effet opposition et rébellion à du "terrorisme" financé par l’étranger, accusant en particulier les combattants jihadistes de semer la terreur.
De son côté, l’opposition accuse le pouvoir, qui est appuyé notamment par le parti chiite libanais Hezbollah, de bombardements quotidiens meurtriers et d’exactions.
"La délégation de l’opposition a préparé un énorme dossier sur le terrorisme du régime, en s’appuyant sur des preuves irréfutables et des documents", a indiqué la source de l’opposition.
"Elle veut prouver que le régime est la source de tout terrorisme, en passant par les armes chimiques et les barils explosifs. Il va parler aussi du terrorisme du Hezbollah et d’autres milices pro-regime", a-t-elle poursuivi.
En août 2013, les troupes loyalistes avaient été accusées par Washington d’avoir mené une attaque à l’arme chimique ayant fait des centaines de morts près de Damas. Le régime, qui a démenti et accusé les rebelles, a ensuite échappé in extremis à des frappes occidentales après un accord russo-américain prévoyant la destruction de l’arsenal chimique syrien.
Au 6e jour des discussions qui se tiennent comme chaque matin en présence du médiateur Lakhdar Brahimi, "les deux délégations vont discuter de la violence et de la lutte contre le terrorisme, car cette clause fait partie de Geneve I", a affirmé à l’AFP une source informée dans l’opposition.
Genève I, communiqué signé en 2012 par les grandes puissances, est au coeur des négociations qui se tiennent dans la ville suisse entre les deux belligérants, engagés depuis près de trois ans dans une guerre qui a fait plus de 130.000 morts et plus de neuf millions de réfugiés et de déplacés.
Le document prévoit l’arrêt de "la violence sous toutes ses formes" et la formation d’une autorité gouvernementale de transition, sans mentionner le sort du président Bashar al-Assad.
Une source proche de la délégation du régime a confirmé que les discussions porteront sur le "terrorisme", précisant que les deux camps divergeaient sur cette notion.
Le régime assimile en effet opposition et rébellion à du "terrorisme" financé par l’étranger, accusant en particulier les combattants jihadistes de semer la terreur.
De son côté, l’opposition accuse le pouvoir, qui est appuyé notamment par le parti chiite libanais Hezbollah, de bombardements quotidiens meurtriers et d’exactions.
"La délégation de l’opposition a préparé un énorme dossier sur le terrorisme du régime, en s’appuyant sur des preuves irréfutables et des documents", a indiqué la source de l’opposition.
"Elle veut prouver que le régime est la source de tout terrorisme, en passant par les armes chimiques et les barils explosifs. Il va parler aussi du terrorisme du Hezbollah et d’autres milices pro-regime", a-t-elle poursuivi.
En août 2013, les troupes loyalistes avaient été accusées par Washington d’avoir mené une attaque à l’arme chimique ayant fait des centaines de morts près de Damas. Le régime, qui a démenti et accusé les rebelles, a ensuite échappé in extremis à des frappes occidentales après un accord russo-américain prévoyant la destruction de l’arsenal chimique syrien.
Syrie : L’ombre des disparus de Syrie plane sur Genève II
Il était 15h00 quand le téléphone de Lulu a cessé de fonctionner. Elle
se trouvait alors dans l’est de Damas, près du siège des renseignements
de l’armée de l’air, l’un des services de sécurité les plus redoutés de
Syrie.
C’était en novembre. La jeune femme âgée de 30 ans faisait des courses dans le quartier d’Hamra, à un quart d’heure de chez elle. Elle n’est jamais rentrée.
Le cas de Lulu n’est pas isolé. Beaucoup d’autres disparitions auraient eu lieu à l’approche de la conférence internationale de Genève II, qui réunit pour la première fois des représentants du gouvernement et de l’opposition en exil.
Ces derniers réclament la libération de près de 50.000 détenus, qu’ils ont identifiés. A l’ouverture de la conférence, deux délégués de l’opposition ont brandi le portrait d’Abdelaziz al Khaïer, dissident de longue date dont on est sans nouvelles depuis deux ans.
Selon le gouvernement, la plupart des noms couchés sur cette liste sont ceux de citoyens qui n’ont jamais été détenus ou qui ont été libérés. A Damas, les arrestations arbitraires continuent pourtant à dévaster des familles qui n’ont aucun moyen de connaître le sort de leurs proches disparus.
Lorsqu’ils sont enfin relâchés, le calvaire n’en est pas terminé pour autant.
Beaucoup sont priés de quitter le pays et ceux qui ne peuvent suivre ce "conseil" s’exposent à la cupidité de fonctionnaires corrompus.
Aïman a été détenu pendant deux semaines en 2011, au début du soulèvement contre Bashar al Assad. Les autorités reprochaient à ce quinquagénaire d’avoir organisé des manifestations, ce qu’il nie.
Pendant son séjour dans les locaux d’une aile des services de renseignement connue sous le nom de Branche Palestine, il dit avoir été passé à tabac, humilié et soumis à des pressions psychologiques.
Son témoignage corrobore les nombreux cas cités par Human Rights Watch dans un rapport publié il y a trois mois. Selon l’ONG, qui parle de plusieurs dizaines de milliers de prisonniers politiques, arrestations arbitraires et torture font partie du quotidien des services de sécurité syriens.
A la veille de la conférence de Genève II, Damas a réfuté les conclusions d’un rapport faisant état d’un recours systématique à la torture et de la mort de 11 000 détenus en dénonçant une tentative de sabotage des négociations.
Aïman n’a fait l’objet d’aucune poursuite après sa remise en liberté, mais il a, lui aussi, été sommé de quitter rapidement le pays. Retenu par son métier et sa famille, il n’a pu obtempérer.
"Je n’en ai pas fini avec eux. L’autre jour, ils ont appelé pour dire que je devrais venir les voir et boire un café, mais je ne l’ai pas fait", dit-il, interrogé à son domicile du centre de la capitale.
Régulièrement, à quelques mois d’intervalle, il reçoit la visite d’un membre des services de renseignements qu’il finit par soudoyer pour gagner du temps. "Je crois que j’ai dépensé 3000 dollars en pots-de-vin depuis ma libération", estime Aïman.
Après 20 mois de détention, Mohamed, 28 ans, a préféré s’exiler au Liban. "Je ne voulais pas vivre paralysé par la paranoïa, sans parler de la peur permanente de ma famille à mon sujet", explique-t-il. Arrêté lui aussi, son frère aîné est décédé derrière les barreaux.
"Ils m’ont dit que, tant que je serais en Syrie, ils ne pouvaient me garantir que je ne serais pas arrêté par une autre branche des renseignements, comme mon frère l’a été", poursuit Mohamed, qui dit vouloir demander à terme l’asile politique en Europe.
Trop effrayés pour évoquer leur calvaire, les proches des disparus ne peuvent en outre rien pour eux. Dans la famille de Lulu, son cas n’est jamais abordé dans les conversations téléphoniques ni avec des inconnus. Seul l’anonymat permet de rompre le silence. On refuse toutefois d’évoquer précisément les raisons de son arrestation, peut-être due à son implication dans des organisations caritatives que Damas soupçonne souvent de collusion avec l’opposition.
Comme beaucoup d’autres familles dans le même cas, celle de Lulu a été approchée par toutes sortes de prétendus intermédiaires qui proposent leur aide pour des tarifs mirobolants.
"Ils disent qu’ils peuvent lui fournir des vêtements et de la nourriture en plus, et qu’ils peuvent soudoyer l’interrogateur pour qu’il soit plus commode avec elle. Ils vous vendent la Lune. On paiera ce qu’il faudra pour qu’elle sorte, mais on ne sait pas à qui faire confiance. On ne sait pas où s’adresser", déplore son frère.
C’était en novembre. La jeune femme âgée de 30 ans faisait des courses dans le quartier d’Hamra, à un quart d’heure de chez elle. Elle n’est jamais rentrée.
Le cas de Lulu n’est pas isolé. Beaucoup d’autres disparitions auraient eu lieu à l’approche de la conférence internationale de Genève II, qui réunit pour la première fois des représentants du gouvernement et de l’opposition en exil.
Ces derniers réclament la libération de près de 50.000 détenus, qu’ils ont identifiés. A l’ouverture de la conférence, deux délégués de l’opposition ont brandi le portrait d’Abdelaziz al Khaïer, dissident de longue date dont on est sans nouvelles depuis deux ans.
Selon le gouvernement, la plupart des noms couchés sur cette liste sont ceux de citoyens qui n’ont jamais été détenus ou qui ont été libérés. A Damas, les arrestations arbitraires continuent pourtant à dévaster des familles qui n’ont aucun moyen de connaître le sort de leurs proches disparus.
Lorsqu’ils sont enfin relâchés, le calvaire n’en est pas terminé pour autant.
Beaucoup sont priés de quitter le pays et ceux qui ne peuvent suivre ce "conseil" s’exposent à la cupidité de fonctionnaires corrompus.
Aïman a été détenu pendant deux semaines en 2011, au début du soulèvement contre Bashar al Assad. Les autorités reprochaient à ce quinquagénaire d’avoir organisé des manifestations, ce qu’il nie.
Pendant son séjour dans les locaux d’une aile des services de renseignement connue sous le nom de Branche Palestine, il dit avoir été passé à tabac, humilié et soumis à des pressions psychologiques.
Son témoignage corrobore les nombreux cas cités par Human Rights Watch dans un rapport publié il y a trois mois. Selon l’ONG, qui parle de plusieurs dizaines de milliers de prisonniers politiques, arrestations arbitraires et torture font partie du quotidien des services de sécurité syriens.
A la veille de la conférence de Genève II, Damas a réfuté les conclusions d’un rapport faisant état d’un recours systématique à la torture et de la mort de 11 000 détenus en dénonçant une tentative de sabotage des négociations.
Aïman n’a fait l’objet d’aucune poursuite après sa remise en liberté, mais il a, lui aussi, été sommé de quitter rapidement le pays. Retenu par son métier et sa famille, il n’a pu obtempérer.
"Je n’en ai pas fini avec eux. L’autre jour, ils ont appelé pour dire que je devrais venir les voir et boire un café, mais je ne l’ai pas fait", dit-il, interrogé à son domicile du centre de la capitale.
Régulièrement, à quelques mois d’intervalle, il reçoit la visite d’un membre des services de renseignements qu’il finit par soudoyer pour gagner du temps. "Je crois que j’ai dépensé 3000 dollars en pots-de-vin depuis ma libération", estime Aïman.
Après 20 mois de détention, Mohamed, 28 ans, a préféré s’exiler au Liban. "Je ne voulais pas vivre paralysé par la paranoïa, sans parler de la peur permanente de ma famille à mon sujet", explique-t-il. Arrêté lui aussi, son frère aîné est décédé derrière les barreaux.
"Ils m’ont dit que, tant que je serais en Syrie, ils ne pouvaient me garantir que je ne serais pas arrêté par une autre branche des renseignements, comme mon frère l’a été", poursuit Mohamed, qui dit vouloir demander à terme l’asile politique en Europe.
Trop effrayés pour évoquer leur calvaire, les proches des disparus ne peuvent en outre rien pour eux. Dans la famille de Lulu, son cas n’est jamais abordé dans les conversations téléphoniques ni avec des inconnus. Seul l’anonymat permet de rompre le silence. On refuse toutefois d’évoquer précisément les raisons de son arrestation, peut-être due à son implication dans des organisations caritatives que Damas soupçonne souvent de collusion avec l’opposition.
Comme beaucoup d’autres familles dans le même cas, celle de Lulu a été approchée par toutes sortes de prétendus intermédiaires qui proposent leur aide pour des tarifs mirobolants.
"Ils disent qu’ils peuvent lui fournir des vêtements et de la nourriture en plus, et qu’ils peuvent soudoyer l’interrogateur pour qu’il soit plus commode avec elle. Ils vous vendent la Lune. On paiera ce qu’il faudra pour qu’elle sorte, mais on ne sait pas à qui faire confiance. On ne sait pas où s’adresser", déplore son frère.
Irak : prise d’otages dans les locaux d’un ministère à Bagdad
Un bureau lié au ministère des Transports à Bagdad a été attaqué jeudi
matin par des hommes armés qui ont pris plusieurs fonctionnaires en
otage, alors que le bilan des victimes des violences en Irak a dépassé
les 900 morts en janvier.
L’attaque a été menée contre un bureau d’une société étatique gérée par le ministère des Transports dans le secteur de la rue Al-Qanat par huit hommes armés qui ont retenu tous les employés en otage, ont indiqué un officier de police et un responsable du ministère de l’Intérieur.
"Un groupe terroriste a pénétré dans les locaux de la société, qui se trouve à côté de notre bâtiment", a déclaré Kamal Amine, porte-parole du ministère des droits de l’Homme. "Nous avons pris toutes les mesures de sécurité nécessaires et avons évacué notre bâtiment, pour la sécurité de nos employés".
Les forces de sécurité ont bouclé ce secteur du nord-est de la capitale qui abrite plusieurs bâtiments gouvernementaux y compris le siège du ministère des Transports et un bâtiment du ministère des droits de l’Homme.
L’attaque n’a pas été revendiquée mais des insurgés sunnites de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda) ont par le passé mené des attaques similaires à Bagdad.
Plus tôt jeudi, au moins six personnes ont été tuées et 20 blessées dans des attentats près d’un marché et un restaurant à Bagdad dans les quartiers de Kasra et Talbiyah, selon des sources médicale et de la sécurité.
Mercredi soir, des voitures piégées ont explosé dans des rues commerçantes des quartiers de Talbiyah, Chuala et Jadidah faisant au moins 9 morts et plusieurs dizaines de blessés.
Des attaques ont également touché mercredi la périphérie de la capitale ainsi que les villes de Mossoul et Tuz Khurmatu, dans le nord du pays, tuant sept personnes.
Au moins 909 personnes ont été tuées depuis début janvier dans les violences en Irak, soit un bilan plus de trois fois supérieur à celui de janvier 2013, selon un décompte de l’AFP, alors que des combats opposent depuis le début du mois forces gouvernementales et insurgés, notamment des jihadistes de l’EIIL, dans la province d’Al-Anbar (ouest).
Selon l’ONU, plus de 140.000 personnes ont fui les combats dans Al-Anbar, une province à majorité sunnite limitrophe de la Syrie où la guerre a contribué à faire ressurgir Al-Qaïda en Irak. Il s’agit du plus vaste déplacement de population en cinq ans dans le pays.
Le ministère de l’Intérieur a, dans ce contexte, publié pour la première fois une photo présentée comme celle d’Abu Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EIIL, et appelé la population à "fournir toute information qui conduirait à la capture de ce criminel".
Lundi, les Etats-Unis ont annoncé qu’ils envisageaient de vendre à l’Irak 24 hélicoptères d’attaque Apache pour 4,8 milliards de dollars afin d’aider le pays à combattre l’insurrection notamment à Al-Anbar.
Des diplomates, dont le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, ont appelé les autorités à oeuvrer en faveur d’une réconciliation nationale, les insurgés étant enhardis par le mécontentement de la minorité sunnite qui s’estime discriminée par le gouvernement dominé par les chiites.
L’attaque a été menée contre un bureau d’une société étatique gérée par le ministère des Transports dans le secteur de la rue Al-Qanat par huit hommes armés qui ont retenu tous les employés en otage, ont indiqué un officier de police et un responsable du ministère de l’Intérieur.
"Un groupe terroriste a pénétré dans les locaux de la société, qui se trouve à côté de notre bâtiment", a déclaré Kamal Amine, porte-parole du ministère des droits de l’Homme. "Nous avons pris toutes les mesures de sécurité nécessaires et avons évacué notre bâtiment, pour la sécurité de nos employés".
Les forces de sécurité ont bouclé ce secteur du nord-est de la capitale qui abrite plusieurs bâtiments gouvernementaux y compris le siège du ministère des Transports et un bâtiment du ministère des droits de l’Homme.
L’attaque n’a pas été revendiquée mais des insurgés sunnites de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda) ont par le passé mené des attaques similaires à Bagdad.
Plus tôt jeudi, au moins six personnes ont été tuées et 20 blessées dans des attentats près d’un marché et un restaurant à Bagdad dans les quartiers de Kasra et Talbiyah, selon des sources médicale et de la sécurité.
Mercredi soir, des voitures piégées ont explosé dans des rues commerçantes des quartiers de Talbiyah, Chuala et Jadidah faisant au moins 9 morts et plusieurs dizaines de blessés.
Des attaques ont également touché mercredi la périphérie de la capitale ainsi que les villes de Mossoul et Tuz Khurmatu, dans le nord du pays, tuant sept personnes.
Au moins 909 personnes ont été tuées depuis début janvier dans les violences en Irak, soit un bilan plus de trois fois supérieur à celui de janvier 2013, selon un décompte de l’AFP, alors que des combats opposent depuis le début du mois forces gouvernementales et insurgés, notamment des jihadistes de l’EIIL, dans la province d’Al-Anbar (ouest).
Selon l’ONU, plus de 140.000 personnes ont fui les combats dans Al-Anbar, une province à majorité sunnite limitrophe de la Syrie où la guerre a contribué à faire ressurgir Al-Qaïda en Irak. Il s’agit du plus vaste déplacement de population en cinq ans dans le pays.
Le ministère de l’Intérieur a, dans ce contexte, publié pour la première fois une photo présentée comme celle d’Abu Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EIIL, et appelé la population à "fournir toute information qui conduirait à la capture de ce criminel".
Lundi, les Etats-Unis ont annoncé qu’ils envisageaient de vendre à l’Irak 24 hélicoptères d’attaque Apache pour 4,8 milliards de dollars afin d’aider le pays à combattre l’insurrection notamment à Al-Anbar.
Des diplomates, dont le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, ont appelé les autorités à oeuvrer en faveur d’une réconciliation nationale, les insurgés étant enhardis par le mécontentement de la minorité sunnite qui s’estime discriminée par le gouvernement dominé par les chiites.
Israël/Palestine : Mhammad Mahmoud Mbarak
(Photo : Correspondant d’Assawra. Un camarade de Mhammad lui ferme les yeux.)
Récit authentique de l’exécution sommaire du jeune travailleur Palestinien Mhammad Mahmoud Mbarak, du camp de réfugiés de Jazloun, par les soldats des forces d’occupation à un check-point, près de Ramallah, le mercredi 29 janvier 2013.
« Toi, là-bas...
- oui m’sieur
- viens ici !
(Mhammad, jeune travailleur Palestinien de 19 ans s’exécute et s’approche du soldat des forces d’occupation)
- à genoux !!!
- pourquoi ?
- à genoux j’te dis !!!
(Mhammad, jeune travailleur Palestinien de 19 ans s’exécute)
- les mains derrière la tête !!!
(Mhammad, jeune travailleur Palestinien de 19 ans s’exécute)
- debout... et cours !!!
- vers où, m’sieur ?
- tout droit devant !!!
(Mhammad, jeune travailleur Palestinien de 19 ans s’exécute)
Le soldat lui tire dessus et l’exécute.
-... !? »
Irak : Bagdad souhaite commander des hélicoptères d’attaque AH-64 Apache auprès des Etats-Unis
Depuis le début de l’année, les jihadistes de l’Etat islamique en
Irak et au Levant (EIIL) ont lancé une offensive dans la province
irakienne d’Al-Anbar, prenant le contrôle des villes de Fallujah et de
Ramadi, à 60 km à l’ouest de Bagdad. Le gouvernement irakien tente, en
vain jusqu’à présent, de reprendre la situation en main. Et il s’ajoute à
cela des attentats perpetrés quasi quotidiennement, ce qui fait que le
pays renoue avec des niveaux de violence qu’il n’avait pas connu depuis
2008.
L’on pouvait s’attendre à une telle évolution de la situation, dans la mesure où les forces armées irakiennes manquent de moyens, notamment aériens. Et cela depuis le retrait d’Irak des troupes américaines, en décembre 2011, Bagdad ayant refusé de signer un accord qui aurait permis leur maintien.
L’équipement de l’armée irakienne est donc une priorité. L’automne dernier, le Premier ministre, Nouri al-Maliki, avait obtenu, après des Etats-Unis, la livraison de drones ScanEagle et de missiles Hellfire (utilisés par des avions AC-208 Cessna Caravan), dans l’attente de 18 avions de combat F-16 d’ici septembre 2014. Mais il n’était alors pas question pour Washington de céder à la demande du chef du gouvernement irakien concernant l’achat d’hélicoptères d’attaque AH-64 Apache.
Mais l’offensive d’EIIL dans la province d’Al-Anbar a fait changer d’avis à Washington. Notamment la conquête par les jihadistes de la ville de Fallujah, où les troupes américaines menèrent de dures combats en 2004.
Ainsi, l’agence de coopération de défense et de sécurité (DSCA) du Pentagone, chargée des ventes d’armes à l’étranger, a notifié au Congrès, avec avis favorable, une commande de 24 hélicoptères Apache pour 4,8 milliards de dollars. Le contrat porte également sur des pièces détachées, divers équipements ainsi que sur 480 missiles Hellfire supplémentaires pour 82 millions de dollars.
“Cette proposition de vente soutient les intérêts stratégiques des Etats-Unis en fournissant à l’Irak des moyens essentiels pour se protéger contre les menaces terroristes et conventionnelles et améliorer la protection des infrastructures pétrolières clés”, a fait valoir la DSCA.
Dans un projet séparé de contrat, également notifié au Congrès par la DSCA, il est également question de louer à l’Irak 6 autres AH-64 Apache pour un montant de 1,37 milliard de dollars. Il s’agit de permettre ainsi à l’armée irakienne “débuter l’entraînement opérationnel et de maintenance” dans l’attente des 24 exemplaires commandés. A priori, ces appareils ne seraient donc pas destinés à être utilisés dans les opérations en cours à Falloujah et Ramadi.
Le Congrès dispose désormais d’un délai de 30 jours pour éventuellement s’opposer à ces projets concernant l’Irak. Si tel n’est pas le cas, alors les contrat pourront êtres conclus. Pour rappel, entre 2005 et 2013, les Etats-Unis ont fourni à Bagdad pour plus de 14 milliards de dollars d’équipements et de matériels militaires à Bagdad.
L’on pouvait s’attendre à une telle évolution de la situation, dans la mesure où les forces armées irakiennes manquent de moyens, notamment aériens. Et cela depuis le retrait d’Irak des troupes américaines, en décembre 2011, Bagdad ayant refusé de signer un accord qui aurait permis leur maintien.
L’équipement de l’armée irakienne est donc une priorité. L’automne dernier, le Premier ministre, Nouri al-Maliki, avait obtenu, après des Etats-Unis, la livraison de drones ScanEagle et de missiles Hellfire (utilisés par des avions AC-208 Cessna Caravan), dans l’attente de 18 avions de combat F-16 d’ici septembre 2014. Mais il n’était alors pas question pour Washington de céder à la demande du chef du gouvernement irakien concernant l’achat d’hélicoptères d’attaque AH-64 Apache.
Mais l’offensive d’EIIL dans la province d’Al-Anbar a fait changer d’avis à Washington. Notamment la conquête par les jihadistes de la ville de Fallujah, où les troupes américaines menèrent de dures combats en 2004.
Ainsi, l’agence de coopération de défense et de sécurité (DSCA) du Pentagone, chargée des ventes d’armes à l’étranger, a notifié au Congrès, avec avis favorable, une commande de 24 hélicoptères Apache pour 4,8 milliards de dollars. Le contrat porte également sur des pièces détachées, divers équipements ainsi que sur 480 missiles Hellfire supplémentaires pour 82 millions de dollars.
“Cette proposition de vente soutient les intérêts stratégiques des Etats-Unis en fournissant à l’Irak des moyens essentiels pour se protéger contre les menaces terroristes et conventionnelles et améliorer la protection des infrastructures pétrolières clés”, a fait valoir la DSCA.
Dans un projet séparé de contrat, également notifié au Congrès par la DSCA, il est également question de louer à l’Irak 6 autres AH-64 Apache pour un montant de 1,37 milliard de dollars. Il s’agit de permettre ainsi à l’armée irakienne “débuter l’entraînement opérationnel et de maintenance” dans l’attente des 24 exemplaires commandés. A priori, ces appareils ne seraient donc pas destinés à être utilisés dans les opérations en cours à Falloujah et Ramadi.
Le Congrès dispose désormais d’un délai de 30 jours pour éventuellement s’opposer à ces projets concernant l’Irak. Si tel n’est pas le cas, alors les contrat pourront êtres conclus. Pour rappel, entre 2005 et 2013, les Etats-Unis ont fourni à Bagdad pour plus de 14 milliards de dollars d’équipements et de matériels militaires à Bagdad.
Monde Arabe : Bond des exportations françaises d’armement vers les pays arabes du Golfe en 2013
Les exportations françaises d’armement vers les pays du Golfe ont bondi
en 2013, une tendance qui s’inscrit dans la stratégie diplomatique de la
France qui tente de tirer profit du retrait relatif des Etats-Unis de
la région.
Les exportations françaises vers le monde entier se sont élevées à 6,3 milliards d’euros de prises de commande en 2013, en hausse de 31% par rapport à 2012 (4,8 milliards), a-t-on appris auprès du ministère de la Défense.
La France se maintient ainsi dans le peloton de tête des pays exportateurs, derrière le trio Etats-Unis, Russie et Grande-Bretagne, et devant l’Allemagne et Israël.
"Le point assez notable de 2013, c’est le retour de la France au Moyen-Orient", indique-t-on au ministère. "Il y un certain nombre de contrats qui ont été conclus avec des pays avec lesquels la relation commerciale avait significativement diminué ces dernières années, comme l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis."
Résultat, le Moyen-Orient représente 40% du total des prises de commandes de 2013, devant l’Asie du Sud-Est (16%), l’Afrique du Nord (11%) et l’Amérique du Sud (9%).
Avec 1,8 milliard d’euros de commandes, l’Arabie saoudite se hisse au rang de premier client des exportations françaises en 2013, devant Singapour.
En 2012, c’était l’Inde qui était devenue le premier partenaire commercial de la France dans le domaine des armements, devant l’Arabie saoudite. En 2011, Ryad n’arrivait qu’en quatrième position devant les Emirats arabes unis.
Au ministère, on explique le retour de l’armement français dans la région par l’offensive diplomatique lancée par Jean-Yves Le Drian depuis 2012 : six déplacements aux Emirats, quatre en Arabie saoudite, six au Qatar, sans compter les entretiens.
En visite à Ryad début octobre, le ministre de la Défense obtenait ainsi la confirmation de plusieurs grands contrats d’armement, dont le contrat Lex pour la rénovation de ses frégates et pétroliers ravitailleurs Sawari pour un montant supérieur à 500 millions d’euros.
Mais le chemin est encore long. François Hollande a pu s’en rendre compte fin décembre lorsqu’il a quitté l’Arabie saoudite sans être parvenu à conclure le contrat MK3 pour la livraison du système de défense anti-aérien français de l’équipementier Thales, évalué à plusieurs milliards d’euros.
Le contrat Lex fait partie des huit contrats majeurs, c’est-à-dire supérieurs à 200 millions d’euros, conclus en 2013, contre seulement trois en 2012.
Figurent également des commandes de satellites de communication prises au Brésil pour un montant de 300 millions d’euros, "un certain nombre" d’hélicoptères en Ouzbékistan et de plusieurs contrats à Singapour.
Le socle des contrats inférieurs à 200 millions d’euros, qui constituent la partie stable du marché français, est quant à lui en hausse de 7%.
Parmi les secteurs les plus porteurs, les missiles continuent de faire la course en tête. Les principaux exportateurs français MBDA et Thales sont dans un mouchoir de poche avec 1,5 milliard chacun de prises de commandes et entrée en vigueur de contrats en 2013.
Concernant la part dédiée aux satellites, d’observation comme de télécoms, elle a pratiquement été multipliée par quatre en montant par rapport à 2012 et représente un huitième des 6,3 milliards d’euros, selon le ministère.
Les chiffres provisoires, fournis par le ministère lundi, seront consolidés au mois de mai.
Les exportations françaises vers le monde entier se sont élevées à 6,3 milliards d’euros de prises de commande en 2013, en hausse de 31% par rapport à 2012 (4,8 milliards), a-t-on appris auprès du ministère de la Défense.
La France se maintient ainsi dans le peloton de tête des pays exportateurs, derrière le trio Etats-Unis, Russie et Grande-Bretagne, et devant l’Allemagne et Israël.
"Le point assez notable de 2013, c’est le retour de la France au Moyen-Orient", indique-t-on au ministère. "Il y un certain nombre de contrats qui ont été conclus avec des pays avec lesquels la relation commerciale avait significativement diminué ces dernières années, comme l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis."
Résultat, le Moyen-Orient représente 40% du total des prises de commandes de 2013, devant l’Asie du Sud-Est (16%), l’Afrique du Nord (11%) et l’Amérique du Sud (9%).
Avec 1,8 milliard d’euros de commandes, l’Arabie saoudite se hisse au rang de premier client des exportations françaises en 2013, devant Singapour.
En 2012, c’était l’Inde qui était devenue le premier partenaire commercial de la France dans le domaine des armements, devant l’Arabie saoudite. En 2011, Ryad n’arrivait qu’en quatrième position devant les Emirats arabes unis.
Au ministère, on explique le retour de l’armement français dans la région par l’offensive diplomatique lancée par Jean-Yves Le Drian depuis 2012 : six déplacements aux Emirats, quatre en Arabie saoudite, six au Qatar, sans compter les entretiens.
En visite à Ryad début octobre, le ministre de la Défense obtenait ainsi la confirmation de plusieurs grands contrats d’armement, dont le contrat Lex pour la rénovation de ses frégates et pétroliers ravitailleurs Sawari pour un montant supérieur à 500 millions d’euros.
Mais le chemin est encore long. François Hollande a pu s’en rendre compte fin décembre lorsqu’il a quitté l’Arabie saoudite sans être parvenu à conclure le contrat MK3 pour la livraison du système de défense anti-aérien français de l’équipementier Thales, évalué à plusieurs milliards d’euros.
Le contrat Lex fait partie des huit contrats majeurs, c’est-à-dire supérieurs à 200 millions d’euros, conclus en 2013, contre seulement trois en 2012.
Figurent également des commandes de satellites de communication prises au Brésil pour un montant de 300 millions d’euros, "un certain nombre" d’hélicoptères en Ouzbékistan et de plusieurs contrats à Singapour.
Le socle des contrats inférieurs à 200 millions d’euros, qui constituent la partie stable du marché français, est quant à lui en hausse de 7%.
Parmi les secteurs les plus porteurs, les missiles continuent de faire la course en tête. Les principaux exportateurs français MBDA et Thales sont dans un mouchoir de poche avec 1,5 milliard chacun de prises de commandes et entrée en vigueur de contrats en 2013.
Concernant la part dédiée aux satellites, d’observation comme de télécoms, elle a pratiquement été multipliée par quatre en montant par rapport à 2012 et représente un huitième des 6,3 milliards d’euros, selon le ministère.
Les chiffres provisoires, fournis par le ministère lundi, seront consolidés au mois de mai.
Syrie : Encore un grand écart
En Suisse, l’opposition a indiqué que le régime avait "finalement
accepté de parler dans le cadre" de Genève I, document signé en juin
2012 par les grandes puissances et qui prévoit une autorité
gouvernementale de transition en Syrie.
"Je pense que nous avons accompli quelques progrès aujourd’hui en mettant les négociations dans la bonne voie", a estimé un membre de la délégation de l’opposition, Louai Safi.
"Mais il y a encore un grand écart entre nous et le régime sur ce dont nous devons parler d’abord", a-t-il ajouté.
L’opposition veut en effet se concentrer d’abord sur la mise en place de l’autorité gouvernementale de transition, comme le prévoit la résolution 2118 du Conseil de sécurité endossant le communiqué de Genève I, cette autorité ayant la charge de rétablir la paix.
La délégation du régime a confirmé que les discussions "positives aujourd’hui" ont porté sur l’accord dit de Genève I.
Mais pour elle, les pourparlers se sont concentrés sur la fin de la violence en Syrie et la lutte contre le "terrorisme", la seule priorité affichée du régime depuis le début des discussions. Damas assimile les rebelles à des "terroristes" financés par l’étranger.
Pour Bouthaina Chaabane, conseillère politique et médiatique du président Bashar al-Assad, "la seule différence entre nous et eux, et elle est de taille, c’est que nous voulons discuter de Genève I point par point en commençant par le premier point", qui porte sur l’arrêt de la violence.
Le régime de Damas n’a jamais reconnu la contestation dans le pays, au départ pacifique avant de se transformer, sous la répression, en une guerre sanglante qui a fait plus de 130 000 morts depuis mars 2011.
Quant aux mesures destinées à établir un climat de confiance entre les parties, notamment l’envoi d’un convoi d’aide pour la population assiégée par l’armée dans les quartiers rebelles de Homs (centre), rien n’a avancé depuis le début de la semaine. Les discussions continuent, a simplement indiqué M. Brahimi. La fourniture d’une aide est bloquée par l’absence de feu vert des autorités aux organisations humanitaires.
En coulisses, les co-parrains de la réunion, la Russie et les États-Unis, appuyés en parallèle par la France et un groupe de pays "amis de la Syrie", essayent de faire avancer le processus.
Dans un entretien avec la RTS, la télévision suisse, Mme Chaabane a accusé la France d’avoir "vendu sa position à l’Arabie Saoudite", un des principaux soutiens aux rebelles, contre de substantiels contrats commerciaux.
"Quand le président Hollande s’"est rendu le mois dernier en Arabie Saoudite, il a dit qu’ils ont signé des contrats (...) et après cela le gouvernement français a pris des positions beaucoup plus dures contre le gouvernement syrien, a soutenu des terroristes qui sont armés, financés et encouragés par l’Arabie Saoudite", a affirmé la conseillère du président.
Par ailleurs la Syrie n’a évacué de son territoire que moins de 5% de son arsenal chimique le plus dangereux, a-t-on appris mercredi de sources proches de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), assurant que Damas serait sommé de procéder plus rapidement.
Seuls deux chargements d’agents chimiques ont quitté la Syrie, les 7 et 27 janvier, via le port de Lattaquié pour être détruits en mer.
"Je pense que nous avons accompli quelques progrès aujourd’hui en mettant les négociations dans la bonne voie", a estimé un membre de la délégation de l’opposition, Louai Safi.
"Mais il y a encore un grand écart entre nous et le régime sur ce dont nous devons parler d’abord", a-t-il ajouté.
L’opposition veut en effet se concentrer d’abord sur la mise en place de l’autorité gouvernementale de transition, comme le prévoit la résolution 2118 du Conseil de sécurité endossant le communiqué de Genève I, cette autorité ayant la charge de rétablir la paix.
La délégation du régime a confirmé que les discussions "positives aujourd’hui" ont porté sur l’accord dit de Genève I.
Mais pour elle, les pourparlers se sont concentrés sur la fin de la violence en Syrie et la lutte contre le "terrorisme", la seule priorité affichée du régime depuis le début des discussions. Damas assimile les rebelles à des "terroristes" financés par l’étranger.
Pour Bouthaina Chaabane, conseillère politique et médiatique du président Bashar al-Assad, "la seule différence entre nous et eux, et elle est de taille, c’est que nous voulons discuter de Genève I point par point en commençant par le premier point", qui porte sur l’arrêt de la violence.
Le régime de Damas n’a jamais reconnu la contestation dans le pays, au départ pacifique avant de se transformer, sous la répression, en une guerre sanglante qui a fait plus de 130 000 morts depuis mars 2011.
Quant aux mesures destinées à établir un climat de confiance entre les parties, notamment l’envoi d’un convoi d’aide pour la population assiégée par l’armée dans les quartiers rebelles de Homs (centre), rien n’a avancé depuis le début de la semaine. Les discussions continuent, a simplement indiqué M. Brahimi. La fourniture d’une aide est bloquée par l’absence de feu vert des autorités aux organisations humanitaires.
En coulisses, les co-parrains de la réunion, la Russie et les États-Unis, appuyés en parallèle par la France et un groupe de pays "amis de la Syrie", essayent de faire avancer le processus.
Dans un entretien avec la RTS, la télévision suisse, Mme Chaabane a accusé la France d’avoir "vendu sa position à l’Arabie Saoudite", un des principaux soutiens aux rebelles, contre de substantiels contrats commerciaux.
"Quand le président Hollande s’"est rendu le mois dernier en Arabie Saoudite, il a dit qu’ils ont signé des contrats (...) et après cela le gouvernement français a pris des positions beaucoup plus dures contre le gouvernement syrien, a soutenu des terroristes qui sont armés, financés et encouragés par l’Arabie Saoudite", a affirmé la conseillère du président.
Par ailleurs la Syrie n’a évacué de son territoire que moins de 5% de son arsenal chimique le plus dangereux, a-t-on appris mercredi de sources proches de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), assurant que Damas serait sommé de procéder plus rapidement.
Seuls deux chargements d’agents chimiques ont quitté la Syrie, les 7 et 27 janvier, via le port de Lattaquié pour être détruits en mer.
Syrie : les pourparlers continuent à Genève sous l’égide de l’ONU
Les discussions continuent jeudi entre représentants de l’opposition et
du gouvernement syriens sous l’égide du médiateur de l’ONU Lakhdar
Brahimi, qui a estimé mercredi que la glace était en train de se rompre
entre ses interlocuteurs.
L’opposition syrienne a évoqué un "pas en avant", mais M. Brahimi a averti qu’il ne fallait pas s’attendre à un résultat d’ici vendredi, date prévue pour la fin de ce premier round de pourparlers.
"Pour parler franchement, je ne m’attends pas à réussir quoi que ce soit de substantiel. J’espère que la deuxième session sera plus structurée et plus productive que la première", a déclaré mercredi M. Brahimi.
"Je ne suis pas déçu, je n’attendais pas un résultat, mais que nous nous parlions ( ...) je suis satisfait que nous continuions à discuter, que la glace soit en train de se briser", a souligné le diplomate octogénaire.
La session actuelle, entamée samedi, doit s’achever vendredi avec la fixation de la date des pourparlers suivants, probablement une semaine plus tard.
Régime et opposition se rencontrent pour la première depuis le début de la guerre il y a près de trois ans et qui continue de faire rage en Syrie.
Mercredi, 13 personnes ont été tuées par l’aviation du régime qui a lâché des barils d’explosifs sur des secteurs rebelles d’Alep, dans le nord.
En outre, l’armée turque a ouvert le feu mardi dans le nord de la Syrie sur un convoi de véhicules appartenant à l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe jihadiste proche d’al-Qaïda, a annoncé mercredi soir l’état-major turc.
L’opposition syrienne a évoqué un "pas en avant", mais M. Brahimi a averti qu’il ne fallait pas s’attendre à un résultat d’ici vendredi, date prévue pour la fin de ce premier round de pourparlers.
"Pour parler franchement, je ne m’attends pas à réussir quoi que ce soit de substantiel. J’espère que la deuxième session sera plus structurée et plus productive que la première", a déclaré mercredi M. Brahimi.
"Je ne suis pas déçu, je n’attendais pas un résultat, mais que nous nous parlions ( ...) je suis satisfait que nous continuions à discuter, que la glace soit en train de se briser", a souligné le diplomate octogénaire.
La session actuelle, entamée samedi, doit s’achever vendredi avec la fixation de la date des pourparlers suivants, probablement une semaine plus tard.
Régime et opposition se rencontrent pour la première depuis le début de la guerre il y a près de trois ans et qui continue de faire rage en Syrie.
Mercredi, 13 personnes ont été tuées par l’aviation du régime qui a lâché des barils d’explosifs sur des secteurs rebelles d’Alep, dans le nord.
En outre, l’armée turque a ouvert le feu mardi dans le nord de la Syrie sur un convoi de véhicules appartenant à l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe jihadiste proche d’al-Qaïda, a annoncé mercredi soir l’état-major turc.
mercredi 29 janvier 2014
Syrie : L’opposition syrienne évoque un "pas en avant" dans les négociations
L’opposition syrienne a annoncé mercredi un "pas en avant" dans les
négociations menées avec le régime sous l’égide de l’ONU à Genève,
affirmant que la question cruciale du gouvernement de transition a été
évoquée "pour la première fois". La délégation du régime syrien a
également confirmé que les discussions ont porté sur l’accord dit de
Genève I, adopté en juin 2012 par les grandes puissances et qui prévoit
la mise en place de cette autorité. Les représentants de Damas ont
cependant précisé que les pourparlers se sont concentrés sur la fin de
la violence en Syrie et la lutte contre le "terrorisme", priorité depuis
le début des discussions.
"Aujourd’hui, nous avons noté un pas en avant, car pour la première fois, nous sommes en train de parler de l’autorité gouvernementale de transition pour mettre un terme à la dictature et mettre fin aux combats et à la misère en Syrie", a dit à la presse Louai Safi, un membre de l’opposition, à l’issue d’une séance matinale présidée par le médiateur Lakhdar Brahimi.
L’interprétation du texte de l’accord de Genève I par les deux camps est diamétralement opposée, le document étant ambiguë et n’évoquant pas le sort du président Bashar el-Assad. Pour l’opposition, Genève I ouvre la voie à une transition sans Assad, tandis que Damas exclut ce scénario et estime que le texte évoque en premier lieu la fin des combats.
M. Safi a indiqué que la réaction du régime "n’était pas encourageante, car ils ont voulu éviter de parler de l’autorité gouvernementale transitoire et ont préféré se concentrer sur la question du terrorisme", terme utilisé par le pouvoir à Damas pour désigner les rebelles. "Ils n’ont pas accepté notre proposition, mais ils ont commencé à parler dans le cadre de Genève I", a-t-il ajouté. "J’espère que nous allons faire plus de progrès dans les prochains jours", a toutefois indiqué l’opposant. "Oui, les pourparlers ont été positifs aujourd’hui, car ils ont porté sur le terrorisme et sur Genève I", a indiqué de son côté Bouthaina Chaabane, conseillère politique et médiatique du président Assad. Mais "la seule différence entre nous et eux, et elle est de taille, c’est que nous voulons discuter de Genève I point par point en commençant par le premier point", qui porte sur l’arrêt de la violence.
"Ils ne veulent pas discuter de Genève point par point. Ils veulent tout de suite sauter à la clause qui parle du gouvernement de transition parce que leur unique intérêt est d’être dans ce gouvernement. Nous, nous voulons arrêter cette guerre horrible", a-t-elle ajouté. "Comment pouvez-vous discuter d’un gouvernement de transition avec tout ce qui se passe en Syrie, avec ce terrorisme, cette effusion de sang, ces enlèvements, c’est très difficile", a encore souligné la conseillère. Le régime de Damas n’a jamais reconnu la contestation dans le pays, au départ pacifique avant de se transformer, sous la répression, en une guerre sanglante qui a fait plus de 130 000 morts depuis mars 2011.
"Aujourd’hui, nous avons noté un pas en avant, car pour la première fois, nous sommes en train de parler de l’autorité gouvernementale de transition pour mettre un terme à la dictature et mettre fin aux combats et à la misère en Syrie", a dit à la presse Louai Safi, un membre de l’opposition, à l’issue d’une séance matinale présidée par le médiateur Lakhdar Brahimi.
L’interprétation du texte de l’accord de Genève I par les deux camps est diamétralement opposée, le document étant ambiguë et n’évoquant pas le sort du président Bashar el-Assad. Pour l’opposition, Genève I ouvre la voie à une transition sans Assad, tandis que Damas exclut ce scénario et estime que le texte évoque en premier lieu la fin des combats.
M. Safi a indiqué que la réaction du régime "n’était pas encourageante, car ils ont voulu éviter de parler de l’autorité gouvernementale transitoire et ont préféré se concentrer sur la question du terrorisme", terme utilisé par le pouvoir à Damas pour désigner les rebelles. "Ils n’ont pas accepté notre proposition, mais ils ont commencé à parler dans le cadre de Genève I", a-t-il ajouté. "J’espère que nous allons faire plus de progrès dans les prochains jours", a toutefois indiqué l’opposant. "Oui, les pourparlers ont été positifs aujourd’hui, car ils ont porté sur le terrorisme et sur Genève I", a indiqué de son côté Bouthaina Chaabane, conseillère politique et médiatique du président Assad. Mais "la seule différence entre nous et eux, et elle est de taille, c’est que nous voulons discuter de Genève I point par point en commençant par le premier point", qui porte sur l’arrêt de la violence.
"Ils ne veulent pas discuter de Genève point par point. Ils veulent tout de suite sauter à la clause qui parle du gouvernement de transition parce que leur unique intérêt est d’être dans ce gouvernement. Nous, nous voulons arrêter cette guerre horrible", a-t-elle ajouté. "Comment pouvez-vous discuter d’un gouvernement de transition avec tout ce qui se passe en Syrie, avec ce terrorisme, cette effusion de sang, ces enlèvements, c’est très difficile", a encore souligné la conseillère. Le régime de Damas n’a jamais reconnu la contestation dans le pays, au départ pacifique avant de se transformer, sous la répression, en une guerre sanglante qui a fait plus de 130 000 morts depuis mars 2011.
Libye : le ministre de l’Intérieur sort indemne d’une tentative d’assassinat
Le ministre libyen de l’Intérieur par intérim, Seddik Abdelkarim, a
échappé mercredi à une tentative d’assassinat par balle à Tripoli, a
rapporté l’agence libyenne Lana. M. Abdelkarim, qui est aussi
vice-Premier ministre, était à bord de sa voiture quand des "hommes
armés inconnus ont tiré une rafale de balles" sur le véhicule, a ajouté
l’agence, précisant que l’attaque n’avait pas fait de victimes. Cette
tentative d’assassinat a été confirmée à l’AFP par le chef de cabinet du
ministre, Al-Bahloul Al-Sid, qui n’a pas donné d’autres détails. Le
ministre doit donner une conférence de presse en début d’après-midi,
selon son cabinet.
Le responsable libyen se rendait au Congrès général national (CGN, Parlement) quand il a été attaqué, a précisé l’agence Lana, affirmant que la voiture du ministre a subi d’importants dégâts. L’attaque dont il a été la cible intervient sur fond de bras de fer entre le Premier ministre indépendant Ali Zeidan et les députés islamistes qui réclament sa démission, lui reprochant son inaction sur le plan de la sécurité. Les détracteurs du gouvernement ont annoncé la semaine dernière avoir échoué à faire passer une motion de censure au Parlement, affirmant toutefois qu’ils ne baisseraient pas les bras.
Le 12 janvier, le vice-ministre libyen de l’Industrie, Hassan al-Droui, avait été tué par balle à Syrte, à 500 km à l’est de Tripoli, dans une attaque qui n’a pas été revendiquée jusqu’ici. Il s’agit du premier assassinat d’un membre du gouvernement libyen depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi en octobre 2011. Depuis la révolution libyenne du 17 février 2011, quatre ministres se sont succédé à l’Intérieur, et les deux derniers ont démissionné. L’actuel ministre de l’Intérieur, Seddik Abdelkrim, est vice-Premier ministre et assure l’intérim à ce poste, depuis la démission en août 2013 de Mohamed al-Cheikh, en attendant la désignation d’un titulaire. Depuis la chute du régime Kadhafi, les autorités de transition se montrent incapables de rétablir l’ordre et la sécurité dans un pays en proie à l’anarchie et à des violences meurtrières.
Elles ne parviennent notamment pas à contrôler les dizaines de milices armées formées par des ex-rebelles ayant combattu Kadhafi et qui font toujours la loi dans le pays. Le Premier ministre Ali Zeidan, qui participait mercredi au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, a été lui-même enlevé le 10 octobre par un groupe armé, avant d’être libéré plusieurs heures plus tard. Par ailleurs, cinq diplomates égyptiens ont été enlevés vendredi et samedi à Tripoli par un groupe armé, avant d’être libérés dans la nuit de dimanche à lundi.
Le responsable libyen se rendait au Congrès général national (CGN, Parlement) quand il a été attaqué, a précisé l’agence Lana, affirmant que la voiture du ministre a subi d’importants dégâts. L’attaque dont il a été la cible intervient sur fond de bras de fer entre le Premier ministre indépendant Ali Zeidan et les députés islamistes qui réclament sa démission, lui reprochant son inaction sur le plan de la sécurité. Les détracteurs du gouvernement ont annoncé la semaine dernière avoir échoué à faire passer une motion de censure au Parlement, affirmant toutefois qu’ils ne baisseraient pas les bras.
Le 12 janvier, le vice-ministre libyen de l’Industrie, Hassan al-Droui, avait été tué par balle à Syrte, à 500 km à l’est de Tripoli, dans une attaque qui n’a pas été revendiquée jusqu’ici. Il s’agit du premier assassinat d’un membre du gouvernement libyen depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi en octobre 2011. Depuis la révolution libyenne du 17 février 2011, quatre ministres se sont succédé à l’Intérieur, et les deux derniers ont démissionné. L’actuel ministre de l’Intérieur, Seddik Abdelkrim, est vice-Premier ministre et assure l’intérim à ce poste, depuis la démission en août 2013 de Mohamed al-Cheikh, en attendant la désignation d’un titulaire. Depuis la chute du régime Kadhafi, les autorités de transition se montrent incapables de rétablir l’ordre et la sécurité dans un pays en proie à l’anarchie et à des violences meurtrières.
Elles ne parviennent notamment pas à contrôler les dizaines de milices armées formées par des ex-rebelles ayant combattu Kadhafi et qui font toujours la loi dans le pays. Le Premier ministre Ali Zeidan, qui participait mercredi au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, a été lui-même enlevé le 10 octobre par un groupe armé, avant d’être libéré plusieurs heures plus tard. Par ailleurs, cinq diplomates égyptiens ont été enlevés vendredi et samedi à Tripoli par un groupe armé, avant d’être libérés dans la nuit de dimanche à lundi.
Egypte : menaces d’un groupe jihadiste contre le chef de l’armée
Un groupe jihadiste a revendiqué l’assassinat d’un haut responsable de
la police au Caire, menaçant de s’en prendre au nouvel homme fort de
l’Egypte, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, pressé par l’armée de se
présenter à la présidentielle.
Après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet par l’armée, et la sanglante répression contre ses partisans qui s’en est suivie, les attentats visant les forces de sécurité se sont multipliés en Egypte.
Un groupe jihadiste s’inspirant d’Al-Qaïda, Ansar Beït al-Maqdess, a revendiqué l’assassinat mardi d’un général de police et conseiller du ministre de l’Intérieur, Mohamed Saïd, tué au Caire par des inconnus qui ont pris la fuite en moto.
La victime dirigeait le bureau technique du ministère de l’Intérieur, directement rattaché à la personne du ministre, Mohamed Ibrahim.
n policier en faction devant une église du Caire a également été tué mardi par balles et deux autres ont été blessés par trois inconnus à bord d’une voiture.
Le groupe jihadiste, basé dans la péninsule du Sinaï, a en outre menacé de s’attaquer au chef de l’armée, Abdel Fattah al-Sissi, à qui cette institution a demandé de postuler à la magistrature suprême.
"La vengeance va venir", a dit le groupe dans un communiqué publié sur des sites jihadistes, s’adressant au nouvel homme fort du pays mais aussi au ministre de l’Intérieur.
avait échappé le 5 septembre à un attentat au Caire revendiqué déjà par Ansar Beït al-Maqdess qui dit viser les forces de sécurité en représailles à la répression meurtrière contre les partisans de M. Morsi.
jeudi, au moins 13 policiers ont été tués dans le pays, alors que quatre soldats ont péri dans la péninsule du Sinaï, selon un bilan compilé par l’AFP.
Le groupe jihadiste a parallèlement revendiqué l’attaque lundi dans le Sinaï d’un gazoduc acheminant du gaz en Jordanie et menacé d’étendre sa "guerre économique contre la clique des traitres jusqu’à leur défaite".
Il affirme qu’il va s’en prendre aux "intérêts économiques du régime, dont le gazoduc vers la Jordanie qui a permis de mettre des milliards de livres égyptiennes dans les poches de Sissi et de ses généraux".
Les médias égyptiens, qui soutiennent dans leur vaste majorité l’armée, ont eux condamné mercredi l’assassinat de Saïd.
"Le terrorisme a assassiné le général", dénonce en une le quotidien étatique Al-Gomhouria, alors qu’Al-Akhbar lance : "les balles de la traitrise ont tué le général".
Si les attaques les plus sanglantes contre les forces de l’ordre ont été revendiquées par Ansar Beït al-Maqdess, le gouvernement intérimaire installé par le général Sissi en accuse systématiquement les Frères musulmans - dont est issu M. Morsi - décrétés désormais "organisation terroriste".
M. Morsi, le seul président jamais élu démocratiquement en Egypte, a comparu mardi devant un tribunal du Caire le jugeant pour son évasion de prison en pleine révolte contre Hosni Moubarak en 2011.
Il encourt la peine de mort - comme dans deux autres des procès intentés contre lui - pour s’être évadé de prison avec, selon l’accusation, la complicité de membres du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de mouvements jihadistes, la plupart jugés par contumace. La prochaine audience a été fixée au 22 février.
Sur le plan politique, la toute puissante armée a lancé lundi un appel sans surprise au vice-Premier ministre et ministre de la Défense Sissi pour qu’il présente sa candidature à l’élection présidentielle prévue dans les trois mois.
Le général Sissi qui, le 3 juillet, avait annoncé la destitution et l’arrestation de M. Morsi pour répondre, selon lui, à l’appel de millions d’Egyptiens réclamant son départ et l’accusant de vouloir islamiser la société à marche forcée.
Le nouveau pouvoir s’était ensuite lancé dans une implacable répression contre les pro-Morsi. Selon Amnesty International, quelque 1.400 personnes ont été tuées dans des manifestations, des manifestants islamistes pour l’immense majorité. Les leaders des Frères musulmans sont par ailleurs derrière les barreaux.
Après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet par l’armée, et la sanglante répression contre ses partisans qui s’en est suivie, les attentats visant les forces de sécurité se sont multipliés en Egypte.
Un groupe jihadiste s’inspirant d’Al-Qaïda, Ansar Beït al-Maqdess, a revendiqué l’assassinat mardi d’un général de police et conseiller du ministre de l’Intérieur, Mohamed Saïd, tué au Caire par des inconnus qui ont pris la fuite en moto.
La victime dirigeait le bureau technique du ministère de l’Intérieur, directement rattaché à la personne du ministre, Mohamed Ibrahim.
n policier en faction devant une église du Caire a également été tué mardi par balles et deux autres ont été blessés par trois inconnus à bord d’une voiture.
Le groupe jihadiste, basé dans la péninsule du Sinaï, a en outre menacé de s’attaquer au chef de l’armée, Abdel Fattah al-Sissi, à qui cette institution a demandé de postuler à la magistrature suprême.
"La vengeance va venir", a dit le groupe dans un communiqué publié sur des sites jihadistes, s’adressant au nouvel homme fort du pays mais aussi au ministre de l’Intérieur.
avait échappé le 5 septembre à un attentat au Caire revendiqué déjà par Ansar Beït al-Maqdess qui dit viser les forces de sécurité en représailles à la répression meurtrière contre les partisans de M. Morsi.
jeudi, au moins 13 policiers ont été tués dans le pays, alors que quatre soldats ont péri dans la péninsule du Sinaï, selon un bilan compilé par l’AFP.
Le groupe jihadiste a parallèlement revendiqué l’attaque lundi dans le Sinaï d’un gazoduc acheminant du gaz en Jordanie et menacé d’étendre sa "guerre économique contre la clique des traitres jusqu’à leur défaite".
Il affirme qu’il va s’en prendre aux "intérêts économiques du régime, dont le gazoduc vers la Jordanie qui a permis de mettre des milliards de livres égyptiennes dans les poches de Sissi et de ses généraux".
Les médias égyptiens, qui soutiennent dans leur vaste majorité l’armée, ont eux condamné mercredi l’assassinat de Saïd.
"Le terrorisme a assassiné le général", dénonce en une le quotidien étatique Al-Gomhouria, alors qu’Al-Akhbar lance : "les balles de la traitrise ont tué le général".
Si les attaques les plus sanglantes contre les forces de l’ordre ont été revendiquées par Ansar Beït al-Maqdess, le gouvernement intérimaire installé par le général Sissi en accuse systématiquement les Frères musulmans - dont est issu M. Morsi - décrétés désormais "organisation terroriste".
M. Morsi, le seul président jamais élu démocratiquement en Egypte, a comparu mardi devant un tribunal du Caire le jugeant pour son évasion de prison en pleine révolte contre Hosni Moubarak en 2011.
Il encourt la peine de mort - comme dans deux autres des procès intentés contre lui - pour s’être évadé de prison avec, selon l’accusation, la complicité de membres du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de mouvements jihadistes, la plupart jugés par contumace. La prochaine audience a été fixée au 22 février.
Sur le plan politique, la toute puissante armée a lancé lundi un appel sans surprise au vice-Premier ministre et ministre de la Défense Sissi pour qu’il présente sa candidature à l’élection présidentielle prévue dans les trois mois.
Le général Sissi qui, le 3 juillet, avait annoncé la destitution et l’arrestation de M. Morsi pour répondre, selon lui, à l’appel de millions d’Egyptiens réclamant son départ et l’accusant de vouloir islamiser la société à marche forcée.
Le nouveau pouvoir s’était ensuite lancé dans une implacable répression contre les pro-Morsi. Selon Amnesty International, quelque 1.400 personnes ont été tuées dans des manifestations, des manifestants islamistes pour l’immense majorité. Les leaders des Frères musulmans sont par ailleurs derrière les barreaux.
Syrie : Ici, la famine tue
La famine décime le camp palestinien de Yarmouk, à Damas, dont les 20
000 habitants subissent depuis des mois un siège impitoyable de l’armée
syrienne conduisant certains, selon des témoignages recueillis via
Internet, à se nourrir de chiens et de chats. "Beaucoup de gens ici ont
égorgé et mangé des chats ou des chiens, et même un âne", assure Ali,
qui était étudiant en journalisme quand la révolte contre le régime a
débuté en mars 2011.
"Un homme qui avait tué un chien n’a quasiment rien pu en manger, car il n’avait que la peau sur les os", explique ce jeune homme via un contact par Internet. Ce camp, établi par l’ONU en 1948 pour accueillir les Palestiniens ayant fui la première guerre israélo-arabe, s’est transformé au fil des ans en quartier résidentiel et commercial. Mais il continue à s’appeler le "camp" Yarmouk. En 2011, près de 150 000 Palestiniens et autant de Syriens y vivaient. Lorsque la guerre a touché Damas à l’été 2012, des milliers d’habitants d’autres parties de la capitale y ont trouvé refuge car le quartier était calme.
Mais peu après, Yarmouk est devenu à son tour un champ de bataille.
Certains Palestiniens ont appuyé les rebelles, tandis que d’autres, comme le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), combattent avec le régime. En juin 2013, l’armée a imposé un blocage total à ce quartier de 2 km2, où résident encore, selon l’ONU, 18 000 habitants pris au piège. Sept mois plus tard, la nourriture et les produits médicaux ont disparu et tout se vend à prix d’or. Ainsi il faut 100 dollars pour un kilo de riz, se lamentent les résidents.
"La situation est si désespérée que des femmes vendent, pour un bol de riz ou de boulgour, leur corps à des hommes qui ont réussi à stocker de la nourriture avant le siège", jure Ali. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 78 personnes, dont 25 femmes et 3 enfants, sont mortes de faim. L’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens (UNRWA) fait tous les efforts possibles pour ouvrir une brèche dans ce siège létal.
Mais les résultats sont maigres : jusqu’à présent deux convois ont pénétré à Yarmouk ces derniers mois, avec seulement 138 rations de nourriture. Selon son porte-parole, Chris Gunness, "l’aide autorisée est honteusement insuffisante". Les besoins portent notamment sur "du lait en poudre pour les nourrissons, des vaccins anti-polio et des aliments de base", explique-t-il. Le 18 janvier, le gouvernement avait assuré vouloir faciliter l’accès de l’aide à l’intérieur du camp.
Mais, selon Chris Gunness, "l’UNRWA est extrêmement déçue que les assurances données par les autorités n’aient pas été suivies de faits sur le terrain". Alors que le régime et l’opposition réunis à Genève ont discuté de l’accès de l’aide à Homs, dans le centre du pays, le sort de Yarmouk n’a même pas été évoqué. Le porte parole du FPLP-CG, Anwar Raja, fait porter aux rebelles la responsabilité de la situation et les appelle à quitter le camp pour "créer une atmosphère favorable à l’entrée de l’aide".
"Il y avait un accord pour que les Palestiniens armés fassent pression sur les non-Palestiniens armés afin qu’il quittent ce camp", dit-il, faisant référence aux rebelles et notamment aux combattants du Front al-Nosra. À l’inverse, Wissam Sbaaneh, de la fondation palestinienne Jafra, accuse le FPLP-CG et l’armée de bloquer l’aide. "Les gens réclament du lait en poudre pour les nourrissons et des vaccins. Que pourraient bien faire des combattants avec du lait en poudre ?" ironise Wissam Sbaaneh.
Selon lui les rebelles, opposés aux djihadistes, ont honoré leurs engagements, et "les civils sont prêts à faire pression sur le Front al-Nosra si le régime montre son sérieux" quant à sa volonté de laisser passer l’aide.
L’OSDH a fait état d’une manifestation lundi dans le camp contre les djihadistes.
"Un homme qui avait tué un chien n’a quasiment rien pu en manger, car il n’avait que la peau sur les os", explique ce jeune homme via un contact par Internet. Ce camp, établi par l’ONU en 1948 pour accueillir les Palestiniens ayant fui la première guerre israélo-arabe, s’est transformé au fil des ans en quartier résidentiel et commercial. Mais il continue à s’appeler le "camp" Yarmouk. En 2011, près de 150 000 Palestiniens et autant de Syriens y vivaient. Lorsque la guerre a touché Damas à l’été 2012, des milliers d’habitants d’autres parties de la capitale y ont trouvé refuge car le quartier était calme.
Mais peu après, Yarmouk est devenu à son tour un champ de bataille.
Certains Palestiniens ont appuyé les rebelles, tandis que d’autres, comme le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), combattent avec le régime. En juin 2013, l’armée a imposé un blocage total à ce quartier de 2 km2, où résident encore, selon l’ONU, 18 000 habitants pris au piège. Sept mois plus tard, la nourriture et les produits médicaux ont disparu et tout se vend à prix d’or. Ainsi il faut 100 dollars pour un kilo de riz, se lamentent les résidents.
"La situation est si désespérée que des femmes vendent, pour un bol de riz ou de boulgour, leur corps à des hommes qui ont réussi à stocker de la nourriture avant le siège", jure Ali. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 78 personnes, dont 25 femmes et 3 enfants, sont mortes de faim. L’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens (UNRWA) fait tous les efforts possibles pour ouvrir une brèche dans ce siège létal.
Mais les résultats sont maigres : jusqu’à présent deux convois ont pénétré à Yarmouk ces derniers mois, avec seulement 138 rations de nourriture. Selon son porte-parole, Chris Gunness, "l’aide autorisée est honteusement insuffisante". Les besoins portent notamment sur "du lait en poudre pour les nourrissons, des vaccins anti-polio et des aliments de base", explique-t-il. Le 18 janvier, le gouvernement avait assuré vouloir faciliter l’accès de l’aide à l’intérieur du camp.
Mais, selon Chris Gunness, "l’UNRWA est extrêmement déçue que les assurances données par les autorités n’aient pas été suivies de faits sur le terrain". Alors que le régime et l’opposition réunis à Genève ont discuté de l’accès de l’aide à Homs, dans le centre du pays, le sort de Yarmouk n’a même pas été évoqué. Le porte parole du FPLP-CG, Anwar Raja, fait porter aux rebelles la responsabilité de la situation et les appelle à quitter le camp pour "créer une atmosphère favorable à l’entrée de l’aide".
"Il y avait un accord pour que les Palestiniens armés fassent pression sur les non-Palestiniens armés afin qu’il quittent ce camp", dit-il, faisant référence aux rebelles et notamment aux combattants du Front al-Nosra. À l’inverse, Wissam Sbaaneh, de la fondation palestinienne Jafra, accuse le FPLP-CG et l’armée de bloquer l’aide. "Les gens réclament du lait en poudre pour les nourrissons et des vaccins. Que pourraient bien faire des combattants avec du lait en poudre ?" ironise Wissam Sbaaneh.
Selon lui les rebelles, opposés aux djihadistes, ont honoré leurs engagements, et "les civils sont prêts à faire pression sur le Front al-Nosra si le régime montre son sérieux" quant à sa volonté de laisser passer l’aide.
L’OSDH a fait état d’une manifestation lundi dans le camp contre les djihadistes.
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