samedi 26 juillet 2014

Israël/Palestine : proposition de cessez-le-feu transmise à Netanyahou par Kerry

Les efforts en vue d’arriver à un cessez-le-feu à Gaza semblent s’intensifier vendredi au lendemain d’un tir d’obus israélien qui a tué 15 personnes dans une école de l’ONU, le bilan de l’offensive ayant atteint plus de 800 morts palestiniens et 34 victimes israéliennes, dont 32 soldats. Le conflit menace en outre de s’étendre en Cisjordanie occupée, où de violents affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes ont fait un mort jeudi soir. Dans ce contexte, le cabinet de sécurité israélien doit se réunir vendredi pour discuter d’une proposition de cessez-le-feu transmise au Premier ministre Benyamin Netanyahou par le secrétaire d’État américain John Kerry lors d’une rencontre mercredi à Tel-Aviv, selon les médias locaux. "Si le Hamas accepte la proposition américaine, il n’est pas impossible qu’il y ait aussi une décision israélienne pour l’accepter", a indiqué la radio publique en citant une source israélienne anonyme.
L’espoir de cessez-le-feu qu’avait fait naître John Kerry mercredi est toujours vivant, a assuré de son côté jeudi le président palestinien Mahmud Abbas après avoir rencontré le roi Abdallah de Jordanie. Il a demandé que soit appuyée la proposition égyptienne de cessez-le-feu rejetée par le Hamas la semaine dernière. Avant d’étudier tout cessez-le-feu, le mouvement islamiste exige en effet une levée du blocus imposé depuis 2006. "Nous voulons un cessez-le-feu dès que possible, parallèlement à la levée du siège de Gaza", a réaffirmé le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, dans un entretien jeudi à la BBC. "Nous voulons un aéroport, un port, nous voulons nous ouvrir au monde. Nous ne voulons pas être contrôlés par une frontière qui fait de Gaza la plus grande prison du monde", a-t-il ajouté.
John Kerry a tenté d’amener le Qatar et la Turquie, alliés du Hamas, à faire pression sur le mouvement islamiste pour qu’il accepte l’offre égyptienne, mais "les divergences persistent". "Nous avons encore du travail à faire. J’ai certainement du travail à faire ce soir", a reconnu John Kerry jeudi au Caire. Ces développements sont intervenus après le drame ayant frappé une école où avaient trouvé refuge des Palestiniens. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a déploré "de nombreux morts", dont des femmes, des enfants et des employés de l’Organisation, tandis que Washington s’est dit "attristé" et a appelé à protéger les civils. L’ambassadeur palestinien à l’ONU a demandé dans une lettre au Conseil de sécurité "une enquête immédiate, impartiale et complète".
Les secours locaux ont fait état de 15 morts et de nombreux blessés dans cette école de l’Agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), située à Beit Hanoun, dans le nord de l’enclave palestinienne, où étaient hébergées des personnes déplacées par les combats. L’armée israélienne a promis d’enquêter, expliquant avoir riposté à des tirs de roquettes par des combattants du Hamas adressés depuis la zone de Beit Hanoun. Dans un communiqué, le commissaire-général de l’UNWRA, Pierre Krähenbühl, a accusé Israël de n’avoir jamais répondu à une demande de couloir humanitaire pour évacuer l’école. Un porte-parole militaire a rejeté ces accusations. Quelque 110 000 civils de Gaza, où s’entassent 1,8 million d’habitants, se sont réfugiés dans les écoles de l’UNRWA. Selon l’Unicef, 116 écoles de Gaza, dont 75 de l’UNWRA, ont été endommagées par les tirs israéliens depuis le 8 juillet.
En Cisjordanie, au moins un Palestinien a été tué et cinq autres blessés par des tirs israéliens à Qalandia, check-point militaire israélien qui contrôle l’entrée de Jérusalem, interdite aux Palestiniens, alors que plus de 10 000 manifestants tentaient de rallier la ville sainte pour la Nuit du destin (Laïlat al-Qadr), une des dates importantes du mois de ramadan, selon des sources médicales palestiniennes. Vingt Palestiniens ont été arrêtés à Jérusalem-Est à la suite de heurts dans la Vieille Ville. À Gaza, les opérations militaires israéliennes ont été menées dans l’ensemble du territoire de l’aube à la nuit.
Au 18e jour de l’opération "Bordure protectrice" dans la bande de Gaza, une frappe sur une maison à Deir el-Balah (sud) a tué une femme de 26 ans et une autre enceinte de 23 ans. Le bébé a pu être sauvé, a indiqué le porte-parole des services d’urgence Ashrafal-Qudra. Deux autres personnes blessées plus tôt à Khan Younès sont décédées. Le bilan atteint désormais les 804 morts palestiniens, en majorité des civils. Au total, 181 enfants ont été tués et 1 200 blessés, selon l’Unicef. Côté israélien, 32 militaires et 2 civils ont été tués, ainsi qu’un ouvrier agricole thaïlandais. Le lourd bilan des pertes civiles suscite d’âpres critiques contre Israël. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a diligenté une enquête sur de possibles "crimes de guerre" commis par l’armée, tout en dénonçant les attaques aveugles du Hamas en Israël.

(25-07-2014 )

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