samedi 26 juillet 2014

Israël/Palestine : début d’une trêve de 12 heures, réunion internationale à Paris

(Un corps extrait des décombres d’une habitation par des secouristes le 26 juillet 2014 à Khan Yunis dans la Bande de Gaza.)

(Photo d’un correspondant local d’Assawra.)

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Un cessez-le-feu de 12 heures entre Israël et le Hamas est entré en vigueur samedi à Gaza après d’intenses efforts d’acteurs internationaux, qui se retrouvent à Paris pour tenter d’obtenir une trêve durable au conflit qui a fait près d’un millier de morts.
Cette pause a débuté à 08H00 locales (05H00 GMT), après avoir été acceptée dans la nuit par le Hamas, au pouvoir à Gaza, puis confirmée par l’armée israélienne, qui a cependant prévenu qu’elle riposterait à toute attaque.
Elle est survenue au 19e jour du conflit qui a coûté la vie à 891 Palestiniens, 39 Israéliens, en majorité des soldats, ainsi qu’à un ouvrier thaïlandais depuis le déclenchement, le 8 juillet, d’une offensive aérienne israélienne contre l’enclave palestinienne, étendue le 17 juillet à une opération terrestre.
Ce bref répit, fragile, dans les bombardements de Gaza et les tirs de roquettes du Hamas sur Israël a été arraché après le rejet à l’unanimité par le cabinet de sécurité israélien d’une proposition transmise par le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, d’une trêve de 7 jours pour permettre des négociations indirectes entre les belligérants, selon les médias israéliens.
Les efforts pour faire cesser durablement l’effusion de sang devraient reprendre samedi à partir de 09H00 GMT à Paris en présence des ministres des Affaires étrangères américain, français, britannique, allemand, italien, qatari, turc et de l’Union européenne.
Selon les radios israéliennes, des responsables israéliens ont jugé les termes de la proposition de trêve transmise par M. Kerry trop favorables au Hamas, considéré comme une organisation "terroriste" par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.
La veille au Caire, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a estimé que les belligérants n’avaient "pas fait preuve d’une volonté suffisante" pour décrocher un accord. A ses côtés, M. Kerry, en mission depuis cinq jours dans la région, a cependant assuré que "le cadre fondamental" d’un cessez-le-feu durable avait été fixé mais que des points de "terminologie" restaient à régler.
Ce qui se dessinait était une trêve humanitaire de sept jours pour permettre à toutes les parties de venir discuter au Caire, selon un proche du président palestinien, Mahmud Abbas.
Cette trève a connu deux très brefs précédents : le 17 juillet, une pause de cinq heures avait permis aux habitants de Gaza de se ravitailler. Et le 20, une pause de moins d’une heure à Chajaya, banlieue est de la ville de Gaza, avait permis d’évacuer les dizaines de victimes d’un pilonnage israélien.
Israël a fixé pour mission à son armée de détruire l’arsenal du Hamas et de son allié, le Jihad islamique, notamment les roquettes qui ont fauché deux civils israéliens et un ouvrier agricole thaïlandais.
Autre priorité de l’opération "Bordure protectrice" : les tunnels souterrains construits et utilisés par le Hamas pour mener des attaques en Israël. L’armée a prévenu qu’elle poursuivrait ses opérations au sol durant la trêve de samedi.
Et le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon, a même appelé ses soldats à se tenir prêts à "un élargissement significatif des opérations terrestres".
Le Hamas, qui a rejeté la semaine dernière une mouture d’accord élaborée par l’Egypte, a, lui aussi, ses exigences, la principale étant un engagement d’Israël à lever le blocus qui asphyxie depuis 2006 l’économie de ce minuscule territoire de 362 km2 où s’entassent dans la misère quelque 1,8 million de personnes.
Avant l’entrée en vigueur de la trêve, les hostilités se sont poursuivies jusque dans la nuit. Seize membres d’une même famille, dont des femmes et des enfants, ont été tués dans un raid à Khan Younès, ce qui porte le bilan palestinien à 891 morts et près de 6000 blessés, selon les secours locaux.
Deux soldats ont en outre péri dans les combats à Gaza, portant à 37 le nombre de militaires morts, les plus lourdes pertes pour l’armée depuis la guerre en 2006 contre le Hezbollah libanais.
Même si Israël assure avoir tué 240 combattants du Hamas et frappe inlassablement ses infrastructures, ce mouvement continue de tirer des roquettes sur le territoire israélien.
Ce conflit, le quatrième depuis le retrait unilatéral de l’armée israélienne de Gaza en 2005, a des conséquences sur la Cisjordanie occupée, où les heurts entre manifestants palestiniens dénonçant "l’agression à Gaza", et soldats rappelaient des scènes des deux précédentes Intifadas dans les territoires palestiniens.
En 24 heures, une dizaine de Palestiniens ont péri, y compris deux jeunes tués par l’armée avant l’aube, selon des sources palestiniennes.
Israël doit aussi faire face aux critiques sur le tribut payé par les civils palestiniens, notamment les plus jeunes. L’Unicef a évoqué un bilan d’"au moins 192 enfants" tués à Gaza et l’Agence pour l’aide aux réfugiés de Palestine (UNRWA) a fait état de 160 000 Palestiniens réfugiés dans ses bâtiments.


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