samedi 26 juillet 2014

Israël/Palestine : efforts pour une trêve, "jour de colère" en Cisjordanie

Les efforts se poursuivent pour obtenir une trêve dans la bande de Gaza vendredi, 18ème jour de l’offensive israélienne contre le Hamas qui a causé la mort de plus de 800 Palestiniens, tandis que le conflit menace d’embraser la Cisjordanie.
"Je dis aux parties, aux Israéliens comme au Hamas et aux Palestiniens, qu’il est moralement condamnable de tuer son propre peuple. Maintenant il est temps de s’asseoir autour d’une table au lieu de se tuer", a déclaré jeudi soir le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir en début d’après-midi autour du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour étudier une proposition de cessez-le-feu transmise par le secrétaire d’Etat américain John Kerry qui a prévenu jeudi que des "divergences persistaient" entre les belligérants, selon les médias israéliens.
"Ce qui se dessine, serait une trêve humanitaire de sept jours pour permettre à toutes les parties de venir discuter au Caire", a expliqué à l’AFP un proche du président palestinien Mahmud Abbas.
Le mouvement islamiste palestinien pose comme condition sine qua non à une trêve la levée de ce blocus qui asphyxie depuis 2006 cette minuscule bande de territoire où le quotidien d’une grande partie des 1,8 million d’habitants dépend largement de l’aide humanitaire.
"Nous voulons un cessez-le-feu aussi vite que possible, mais en parallèle avec la levée du blocus de Gaza", a répété dans un entretien à la BBC, le chef du Hamas Khaled Mechaal, en exil au Qatar.
Confrontés aux critiques croissantes à mesure que le tribut payé par les civils palestiniens s’alourdit, les responsables israéliens affichent leur détermination : ils veulent réduire à néant la puissance de feu du Hamas et de son allié du Jihad islamique, objectif prioritaire de l’opération "Bordure protectrice" lancée le 8 juillet.
Selon un bilan des services d’urgence de Gaza publié vendredi, 815 Palestiniens ont été tués et 5.240 blessés, très majoritairement des civils. 181 mineurs ont péri, selon l’Unicef. De son côté, avec 32 morts, l’armée israélienne, n’avait jamais subi autant de pertes depuis sa guerre contre le Hezbollah libanais en 2006. Deux civils israéliens et un ouvrier agricole thaïlandais ont ete tués par des roquettes.
Alors que la phase terrestre de cette opération entre dans sa deuxième semaine, l’armée a annoncé vendredi matin avoir frappé depuis le début des hostilités à Gaza 2.429 cibles, rampes de lancements de roquettes, centres de commandement ou ateliers de fabrication d’armes et tunnels destinés à lancer des attaques au coeur d’Israël.
La nuit a encore apporté son lot de destructions et de morts à Gaza. Un haut cadre local du Jihad islamique, Salah Abou Hassanein, et son neveu qui l’accompagnait ont été tués à Rafah, lors de raids effectués dans le sud du territoire, selon les secours palestiniens. L’armée israélienne a également bombardé le nord de l’enclave, à Jabaliya, Chajaya et Toufah, selon des journalistes de l’AFP.
Ces attaques sont survenues après l’une des journées les plus sanglantes depuis le déclenchement de la campagne militaire israélienne. Depuis, 110 000 Gazaouis ont dû fuir leur domicile pour se réfugier dans des bâtiments de l’ONU.
C’est dans l’un de ces abris, une école de l’Agence pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), située à Beit Hanoun (nord de la bande de Gaza), que s’est déroulé jeudi un nouveau drame. Selon les secours locaux, quinze Palestiniens ont été tués par un obus israélien.
L’armée israélienne a promis une enquête et expliqué, sans se prononcer sur l’origine du tir, avoir répliqué à des tirs de combattants du Hamas depuis le secteur de Beit Hanoun.
Israël accuse le Hamas de se servir des civils comme de "boucliers humains", en dissimulant ses armes dans des lieux de vie, écoles, mosquées, hôpitaux. Pour le patron de l’UNWRA, Peter Krahenbühl, "cette tragédie illustre une nouvelle fois que personne n’est en sécurité à Gaza".
Le conflit menace désormais d’embraser la Cisjordanie où un Palestinien de 25 ans a été tué jeudi soir dans de violents affrontements à Qalandia, au nord de Jérusalem, lors de scènes réminiscentes des deux précédentes intifadas (1987-1991 et 2000-2005).
En ce dernier vendredi de Ramadan, les mouvements palestiniens ont appelé à "un jour de colère" avec des manifestations massives à haut risque en Cisjordanie occupée. La tension monte dans ce territoire, où quatre Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens ces derniers jours.
Des heurts se sont également produits à Jérusalem-Est annexé, notamment dans la Vieille ville, où d’importantes forces de police avaient été déployées pour "Laïlat al-Qadr" (la Nuit du Destin), l’une des dates importantes du mois de Ramadan qui s’achève la semaine prochaine. La police a interpellé 40 manifestants.
Vendredi, le secteur restait quadrillé par les forces de l’ordre et l’accès à l’Esplanade des mosquées a été interdit aux hommes de moins de 50 ans.

(25-07-2014 )

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