dimanche 2 octobre 2016

Syrie : Le Conseil de sécurité discute d'un projet de résolution

Les cinq grandes puissances ont eu vendredi une première discussion sur un projet de résolution française sur la Syrie et vont continuer de négocier entre experts, selon des diplomates. La France espère présenter lundi son projet, centré sur la situation dramatique à Alep, à l'ensemble des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Lors de la première réunion entre ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine), la Russie n'a pas rejeté a priori le texte, demandant du temps pour l'examiner en détail. « Il n'y a pas eu d'opposition d'emblée des Russes », a affirmé un diplomate. Le projet français est centré sur la situation à Alep (nord de la Syrie), bombardé sans relâche par les forces syriennes et russes depuis l'écroulement d'une trêve parrainée par Washington et Moscou.
Le texte appelle à rétablir un cessez-le-feu, conformément à l'accord américano-russe du 9 septembre, afin de permettre un accès humanitaire sans entraves à la population assiégée des quartiers rebelles d'Alep, et à interrompre les survols de la ville par des appareils militaires. Un « mécanisme de supervision » de la trêve est aussi prévu, auquel participeraient des experts venus de plusieurs des pays membres du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS). Le GISS est né à l'automne 2015 à Vienne et se compose de 17 pays et trois organisations multilatérales, soutiens de l'opposition syrienne et du régime de Damas. Ce groupe est co-présidé par les États-Unis et la Russie et comprend aussi l'Iran, l'Arabie saoudite et les puissances européennes.
L'idée française « n'est pas de pousser la Russie à mettre son veto (à une résolution), mais d'essayer de sortir de l'impasse et des accusations mutuelles », a expliqué un diplomate. « Ce ne sera pas facile », a-t-il cependant ajouté. La Russie a été mise en accusation au Conseil de sécurité pour sa participation au bombardement d'Alep et les relations entre Américains et Russes, qui se rejettent mutuellement la responsabilité de l'échec de la trêve, se sont nettement détériorées.
Après avoir menacé toute la semaine de rompre le dialogue diplomatique avec la Russie sur la Syrie, les États-Unis ont assuré vendredi que les discussions restaient en « soins intensifs » et qu'elles n'étaient pas encore mortes. Le secrétaire d'État John Kerry a pour le troisième jour d'affilée eu au téléphone son homologue russe Sergueï Lavrov, sans que ce dernier lui annonce que le déluge de feu sur Alep (nord) allait s'arrêter.

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