Un des accès à la colonie de Kiryat Arba en Cisjordanie, le 23 septembre 2016 (Afp)
La compagnie nationale israélienne de théâtre doit se produire pour la première fois dans une colonie réputée extrémiste de Cisjordanie occupée, s'attirant les louanges du gouvernement de droite et de vives critiques dans le monde de la culture.
La compagnie Habima se rendra le mois prochain à Kiryat Arba, qui jouxte Hébron, ont rapporté des médias locaux mardi. Hébron est la plus grande ville de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 1967. Le secteur est un lieu de tension permanente.
Elle doit y jouer "Une histoire toute simple" du prix Nobel de littérature israélien Samuel Joseph Agnon, ont-ils précisé.
La porte-parole de la compagnie n'était pas joignable dans l'immédiat.
Habima s'est produite par le passé dans des colonies mais Kyriat Arba a une réputation particulière. C'est notamment là que vivait Baruch Goldstein, qui en 1994 a massacré 29 fidèles musulmans à Hébron.
Cette annonce a été saluée par la ministre de la Culture Miri Regev, membre du parti Likoud (droite) du Premier ministre Benjamin Netanyahu et ancienne militaire.
"Voilà comment un théâtre national doit se comporter", a-t-elle dit sur Twitter mardi.
Depuis sa prise de fonctions l'an dernier, Regev combat les oeuvres critiquant l'Etat hébreu et ses politiques.
Des personnalités du monde de la culture l'accusent de vouloir les museler avec des menaces de couper les subventions aux institutions culturelles considérées comme "déloyales".
La patronne de Habima, Odelia Friedman, a déclaré à la radio publique israélienne que les colons avaient le droit d'accéder à la culture subventionnée par le gouvernement, comme tous les autres citoyens israéliens.
Des propos jugés fallacieux par l'acteur et réalisateur Oded Kotler.
"Lorsque nous disons +la nation, Israël ou national+, cela n'inclut pas les Territoires occupés", a-t-il dit à la radio publique. "En menant une activité soi-disant purement culturelle dans ces lieux, nous renforçons la souffrance d'autres personnes, qui se poursuit depuis des années et des années et nous empêche en fait de faire la paix", a-t-il insisté.
"Quand Habima (...) choisit d'apparaître dans la ville qui, plus que toute autre, symbolise la violence et le racisme de l'entreprise des colonies, c'est une décision symbolique pleine de sens", a renchéri l'universitaire Haim Weiss sur Facebook.
Plus de 400.000 Israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie, ce que la communauté internationale considère comme l'un des principaux obstacles à la paix.
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