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jeudi 27 octobre 2016
Israël/Palestine : La plus ancienne mention de Jérusalem retrouvée sur un papyrus
C'est une découverte qui pourrait avoir une portée politique. Ce mercredi, un papyrus du VIIe siècle avant J.-C. portant la plus ancienne mention, non religieuse, de Jérusalem en hébreu a été présenté en Israël, qui se trouve en pleine polémique sur le vote à l'Unesco d'une résolution concernant la préservation de cette ville trois fois sainte. « C'est pour l'archéologie israélienne la première mention en hébreu de la ville de Jérusalem en dehors de l'Ancien Testament », a indiqué Amir Ganor, de l'Autorité israélienne des antiquités (AIA), lors de la présentation de ce document à la presse à Jérusalem. La datation carbone et la comparaison de la calligraphie des écritures sur des poteries permettent d'affirmer que ce papyrus date d'environ 700 ans av. J-C. Il est plus ancien que les manuscrits de la mer Morte (IIe siècle av. J.-C.), ces célèbres papyrus où furent transcrits de nombreux livres de l'Ancien Testament. Le papyrus présenté ce mercredi n'a pas été découvert lors d'une fouille, mais peu avant sa mise en vente sur le marché noir international des antiquités par des trafiquants de la région de Hébron (sud de la Cisjordanie occupée), selon l'AIA.
Il avait été pillé dans une grotte du désert de Judée, dans la région de la mer Morte et sa saisie après une « enquête très longue » a permis de faire tomber « trois réseaux de trafiquants », a affirmé Amir Ganor, qui dirige la cellule de lutte contre la contrebande de l'AIA. Le morceau de papier végétal d'une dizaine de centimètres de long est recouvert d'une écriture en proto-hébreu encore bien lisible. Il s'agit d'un bordereau de livraison pour des jarres de vin à destination du roi à Jérusalem, rédigé par une fonctionnaire de la région de l'actuel Jéricho (en Cisjordanie). « Sa valeur marchande est très importante, mais sa valeur archéologique l'est encore plus, car c'est l'histoire du peuple juif, de ce pays, mais surtout de Jérusalem qui vient nous saluer avec ce papyrus », a précisé Amir Ganor.
Ce papyrus pourrait aussi avoir une valeur politique. Israël mène une campagne contre des votes d'un projet de résolution à l'Unesco qui bafoue, selon les responsables israéliens, le lien millénaire du peuple juif à la ville de Jérusalem. Cette résolution, présentée par sept pays arabes, vise à défendre le patrimoine palestinien de la partie de la ville occupée par Israël depuis 1967 puis annexée. « Il y avait il y a 2 700 ans des Juifs dans cette ville », assure Amir Ganor. Et l'apparition soudaine mercredi de cet artefact, saisi par les autorités israéliennes en 2012, n'est qu'une coïncidence, affirme l'archéologue. « Nous avions prévu d'annoncer cette découverte il y a huit mois », mais l'enquête a été longue, a-t-il ajouté. La ministre israélienne de la Culture, Miri Regev, une passionaria de la droite issue du parti Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a qualifié dans un communiqué ce papyrus de « preuve que Jérusalem (bien Jérusalem) a été et restera toujours la capitale éternelle du peuple juif ».
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