Alors que les violents combats en Syrie sont scrutés par le monde
entier, cette révélation pourrait faire du tort à l'ONU, attachée à son
image d'impartialité. Le journal britannique The Guardian dévoile ce
vendredi des documents ayant fuité de l'ONU selon lesquels
l'organisation mondiale emploie à Damas de "nombreux amis et politiques
liés au président" Bashar el-Assad ou de ses ministres de haut-rang.
Ces personnes auraient notamment été embauchées dans des organismes de
secours comme le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés
(UNHCR) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon un ancien
responsable de l'Organisation des Nations Unies interrogé par le
Guardian, chaque institution spécialisée dans les opérations de secours
compterait au moins "une personne gravitant dans le cercle immédiat des
figures politiques syriennes". L'information fait vivement réagir
certaines ONG, comme The Syria Campaing qui a déclaré au Guardian qu'il
était "absolument inconcevable qu'une agence de l'ONU censée aider les
réfugiés puisse employer des proches d'Assad".
De son côté, l'ONU clame toujours son impartialité. Un porte-parole de
l'organisation explique au journal britannique que "les liens familiaux
ne sont pas pris en compte" lors des embauches, et que "des enquêtes ne
sont même pas diligentées sur le sujet". L'organisation pour la paix va
même plus loin en affirmant que la présence de proches du dictateur dans ses
rangs n'est pas une menace pour son travail. Et que ses équipes doivent
"refléter la diversité de la société syrienne".
Or, les documents découverts par le Guardian montrent que presque deux
tiers des aides d'urgence de l'ONU en matière de santé ont été
distribuées dans les zones contrôlées par le pouvoir syrien. Seulement
13% des aides de l'OMS ont atteint les zones assiégées et souvent
contrôlées par les rebelles. L'ONU admet d'ailleurs que Damas contrôle
la distribution de l'aide et limite les partenaires autorisés à
travailler avec l'organisation.
Ces derniers mois, plusieurs groupes humanitaires syriens ont reproché à
l'ONU d'être sous le joug du régime de Bashar. 73 d'entre eux ont même
suspendu en septembre leur coopération avec l'organisation mondiale.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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