Troisième jour d'affrontements entre les rebelles et le régime syrien.
De violents combats faisaient rage dimanche à la périphérie ouest
d'Alep. Les groupes rebelles qui cherchent à briser le siège imposé par
le régime, alors que 38 civils ont été tués dans les tirs de roquettes
de l'opposition.
Les médias officiels syriens ont accusé dimanche des groupes rebelles
d'avoir utilisé du "gaz toxique" dans leur offensive à la périphérie
ouest d'Alep, en rapportant 35 cas de suffocation dans un quartier tenu
par le gouvernement. De son côté, le directeur de l'hôpital
universitaire d'Alep, Ibrahim Hadid, interrogé par la télévision
publique syrienne, a confirmé 36 cas de suffocation "parmi les civils et
les militaires", accusant lui aussi les "terroristes", terminologie
utilisée par le régime de Damas pour parler des rebelles, d'avoir
utilisé "du gaz de chlore toxique".
Une coalition de rebelles islamistes et de djihadistes a lancé vendredi
une vaste offensive partie de l'extérieur de la ville, côté ouest, pour
mettre fin au siège imposé par le régime de Bachar el-Assad aux
quartiers de l'opposition. Le contrôle d'Alep - divisée entre des
secteurs est tenus par les rebelles et des quartiers ouest aux mains du
régime - est déterminant aux yeux des belligérants pour asseoir leur
pouvoir dans le nord de la Syrie, ravagée depuis 2011 par une guerre
civile qui a fait plus de 300 000 morts.
Les combats, rythmés par les frappes aériennes du régime et de son allié
russe, les salves de roquettes tirées par les rebelles et l'explosion
de voitures piégées, se concentrent à la périphérie ouest d'Alep,
attaquée par plus de 1 500 combattants venus des provinces d'Alep et
d'Idleb (nord-ouest) sur un front de 15 kilomètres. Depuis le début de
l'offensive, "38 civils ont été tués et 250 blessés par les centaines de
roquettes et d'obus tirés par les rebelles sur les quartiers ouest
d'Alep", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Plus de 50 rebelles ont été tués dans les violences qui ont fait pas
moins de 30 morts parmi les forces du régime et les combattants engagés à
ses côtés, selon l'OSDH. L'intensité des combats était telle qu'ils
étaient entendus jusque dans les quartiers est de la ville, pourtant
relativement éloignés de la ligne de front, a constaté un correspondant
présent dans ce secteur et qui pouvait voir des colonnes de fumée
s'élever au-dessus de la ville.
Selon l'OSDH, "les combats ont atteint leur paroxysme" à Dahiyet
al-Assad, un quartier gouvernemental au sud-ouest d'Alep, où les
rebelles ont effectué une avancée vendredi et se sont emparés de la
majorité du secteur, avant une contre-offensive du régime qui les a fait
partiellement reculer. "Les rebelles tirent des dizaines de roquettes
sur les position de l'armée" tandis que les deux camps ont "renforcé
leurs effectifs et leur armement", a souligné l'ONG. L'objectif pour les
rebelles est de progresser vers le quartier voisin de Hamdaniyé, situé
en bordure des quartiers rebelles : la prise de Hamdaniyé permettrait
véritablement de briser le siège imposé aux zones rebelles en
établissant un passage vers les territoires contrôlés par les insurgés, à
l'extérieur d'Alep.
"Depuis Dahiyet al-Assad, on va avancer vers Hamdaniyé", a confirmé
Yasser Al-Youssef, un responsable du groupe rebelle Noureddine Zinki.
Les quartiers est d'Alep, où vivent au moins 250 000 habitants, sont en
état de siège depuis juillet, privés d'aide humanitaire et menacés de
pénurie alimentaire, selon l'ONU. Le régime syrien avait lancé le 22
septembre une offensive majeure pour reprendre ce secteur. Mais ses
succès avaient été limités, malgré l'appui de l'aviation russe et des
bombardements meurtriers qui ont fait plus de 500 morts selon l'ONU et
entraîné la destruction d'infrastructures civiles, notamment des
hôpitaux. Une source militaire pro-régime a reconnu que l'offensive
rebelle était "massive et coordonnée", tout en affirmant que les
combattants n'avaient réussi aucune avancée à l'exception du quartier de
Dahiyet al-Assad. "Ils utilisent des missiles GRAD et des voitures
piégées, et sont soutenus par des combattants étrangers", a-t-il
précisé.
L'offensive est menée par Jaich al-Fatah, une coalition regroupant des
groupes rebelles islamistes comme Ahrar al-Sham, mais aussi des
djihadistes du front Fateh al-Cham, ex-Front al-Nosra, ancienne branche
syrienne d'Al-Qaïda. En réaction à l'offensive rebelle, l'armée russe
avait annoncé vouloir reprendre ses raids aériens, mais le président
russe Vladimir Poutine a estimé vendredi que ce n'était "pas opportun".
(31-10-2016
- Assawra)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire