mardi 15 mars 2016

Syrie : Pour le 5e anniversaire de la guerre, Poutine ordonne le retrait des troupes russes

Vladimir Poutine a annoncé à la surprise générale le retrait de Syrie de la majeure partie de son contingent militaire, alors que les négociations intersyriennes se poursuivent à Genève mardi et que le conflit entre dans sa 6e année. L'annonce du Kremlin a été accueillie avec prudence par les Occidentaux comme par l'opposition syrienne. Le Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que l'Iran, par la voix du ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, l'ont jugée « positive ». Selon la Maison-Blanche lundi soir, Vladimir Poutine a évoqué par téléphone avec son homologue américain Barack Obama « le retrait partiel » des forces russes de Syrie. Josh Earnest, le porte-parole de Barack Obama, avait auparavant souligné qu'il était « difficile » de mesurer l'impact de cette annonce sur les négociations en cours.
Le chef de l'État russe, qui a toujours la main sur l'échiquier syrien depuis l'irruption des avions russes dans le ciel syrien le 30 septembre, a annoncé son dernier coup de poker après avoir appelé le dictateur syrien Bashar el-Assad. « La tâche qui avait été demandée à notre ministère de la Défense et aux forces armées a été globalement accomplie et j'ordonne donc au ministère de la Défense d'entamer, à partir de demain [mardi], le retrait de la majeure partie de nos contingents », a dit à la télévision Vladimir Poutine. « Néanmoins, pour permettre la surveillance de la trêve dans les combats [entrée en vigueur le 27 février], la partie russe conserve sur le territoire syrien un site de maintenance de vols », selon un communiqué du Kremlin. La présidence russe ne précise pas quels types d'aéronefs doivent assurer cette surveillance. Elle ne dit pas non plus si des avions de combat resteront basés en Syrie. Le Kremlin n'a pas précisé non plus où est situé ce site de maintenance, mais il s'agit, selon toute vraisemblance, de la base aérienne de Hmeïmim, dans la province de Lattaquié, le fief de Bashar el-Assad, dans le nord-ouest de la Syrie.
Depuis septembre, Moscou y avait déployé une cinquantaine d'avions de combat, ainsi que des militaires. La Russie et la Syrie avaient signé, avant le début le 30 septembre de l'intervention militaire russe, un accord permettant à la Russie de disposer d'une base aérienne en Syrie. Les Occidentaux ont accusé la Russie de frapper les rebelles syriens modérés alors que Moscou affirme bombarder les groupes terroristes, dont les djihadistes de Daesh. La trêve en vigueur depuis le 27 février tient toujours mais ne concerne pas les groupes Daesh et le Front al-Nosra.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire