mardi 15 mars 2016

Syrie : Le sort de Bashar

L'annonce du retrait russe est intervenue quelques heures après le début à Genève d'un nouveau cycle de négociations entre des représentants du régime syrien et de la très hétéroclite opposition syrienne. Mais dès le premier jour, le sort réservé au monstre de Bashar el-Assad faisait déjà débat et menaçait de faire capoter le processus de paix. L'orchestrateur de ces discussions, Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, a déclaré que « la mère de toutes les questions » était de trouver un accord sur une transition politique. « Nous sommes à un moment de vérité », a-t-il ajouté dans une conférence de presse en préambule de sa rencontre avec le négociateur en chef du régime de Damas, Bachar al-Jaafari. À l'issue de ce premier entretien au Palais des Nations, Staffan de Mistura a expliqué qu'il avait « permis de clarifier un certain nombre de questions, notamment de procédure ». « La prochaine rencontre [avec le régime], mercredi matin, sera centrée sur l'ordre du jour, qui est comme vous le savez celui fixé par la résolution 2254 », a-t-il ajouté.
Ce document, adopté en décembre par le Conseil de sécurité de l'ONU, prévoit la formation d'un organe de transition en Syrie dans les six mois et des élections dans les douze mois suivants. « Nous voulons un dialogue entre Syriens, mais sans conditions préalables », a rétorqué Bachar al-Jaafari, ambassadeur de la Syrie à l'ONU, en réponse aux exigences de l'opposition qui réclame le départ du président Assad avant toute solution politique. L'opposition syrienne veut la mise en place dans les six mois qui viennent d'un « organe de transition » doté de tous les pouvoirs. Mais pour Damas, il est hors de question de parler du sort du boucher de Damas, Bashar, et la transition ne doit être qu'un simple remaniement ministériel avec un « gouvernement d'union » élargi à des opposants. La guerre en Syrie, qui a débuté en mars 2011 après la répression sanglante par le régime de manifestations prodémocratiques, s'est transformée en un conflit complexe impliquant une multitude d'acteurs locaux et internationaux. Elle a fait plus de 270 000 morts, poussé plus de la moitié des habitants à quitter leur foyer, provoquant une importante crise migratoire.

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