mercredi 9 mars 2016

Israël/Palestine : Biden rencontre Netanyahu puis Abbas sur fond de violence persistante

Le vice-président américain Joe Biden a critiqué mercredi à Jérusalem les dirigeants palestiniens pour leur refus de condamner les violences anti-israéliennes qui accompagnent sa visite depuis son arrivée mardi.
Les Etats-Unis "condamnent ces agissements et condamnent ceux qui ne les condamnent pas", a dit M. Biden devant la presse au côté du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ce dernier venait de réclamer de la communauté internationale qu'elle condamne le silence observé selon lui par le président palestinien Mahmud Abbas.
M. Biden devait s'entretenir avec M. Abbas à Ramallah dans la soirée.
Israël, Jérusalem et les Territoires palestiniens ont été le théâtre depuis le début du séjour de M. Biden d'au moins six attaques anti-israéliennes qui ont fait un mort - un touriste américain - et une quinzaine de blessés. Sept auteurs palestiniens ont été tués, selon la police.
L'une de ces attaques, mardi, est survenue à Tel-Aviv à un quart d'heure à pied de là où M. Biden était reçu par l'ancien président Shimon Peres. "Ma femme et deux de mes grands-enfants dînaient sur la plage pas loin de là où cela s'est passé", a rapporté M. Biden.
Mercredi matin, deux Palestiniens de 20 ans ont ouvert le feu de leur voiture sur un autobus dans un secteur juif ultra-orthodoxe, puis près de la Vieille ville à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël. Les deux agresseurs ont été tués.
Un homme de 50 ans a été gravement blessé dans l'échange. La police cherchait a déterminer s'il avait été atteint par des projectiles des agresseurs ou des policiers.
En Cisjordanie occupée, un Palestinien a été tué après avoir tenté de poignarder des membres des forces israéliennes, selon l'armée.
Les services de sécurité israéliens ont souligné que ces attaques ne semblaient pas coordonnées, sans exclure que la visite de M. Biden n'ait donné des idées à certains.
"Le genre de violences que nous avons vues hier, l'absence de condamnation (de ces violences), la rhétorique qui encourage la violence, les représailles que cela suscite, tout cela doit cesser", a dit M. Biden.
Les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël sont en proie à des violences qui ont coûté la vie à 188 Palestiniens, 28 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'AFP.
La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques.
Le vieux conflit-israélo-palestinien n'était annoncé que comme l'un des sujets à l'agenda de M. Biden, avec la situation en Syrie voisine, l'Iran ou encore le renouvellement de l'aide américaine à Israël pour dix ans.
M. Biden a prévenu que les Etats-Unis "agiront" s'il est confirmé que l'Iran a procédé à de nouveaux essais de missiles balistiques.
Mais, sur le conflit-israélo-palestinien, relégué à un rang secondaire dans les priorités américaines, l'administration avait indiqué que M. Biden viendrait sans initiative majeure.
Les perspectives de règlement du conflit semblent totalement bouchées.
La violence résulte des vexations de l'occupation, de l'absence de toute perspective proche d'indépendance, des frustrations économiques et du discrédit des autorités palestiniennes, estiment les experts.
Netanyahu a de nouveau reproché au président palestinien de ne pas condamner les attentats et a dénoncé "les incitations permanentes à la haine au sein de la société palestinienne qui glorifie le meurtre d'innocents".
"Le statu quo doit s'arrêter quelque part", s'est contenté de déclarer M. Biden.
Les Israéliens s'inquiètent néanmoins que l'administration Obama, frustrée par l'enlisement du conflit et exaspérée par le gouvernement Netanyahu, ne rompe le soutien historique apporté à Israël au sein des instances internationales, par exemple en soutenant une résolution de l'ONU critique d'Israël.
Les relations entre l'administration Obama et le gouvernement Netanyahu sont notoirement tendues. MM. Biden et Netanyahu ont fait assaut d'assurances sur la force des liens, "alliance remarquable et infrangible" selon l'Israélien.
"Ne doutez jamais du soutien des Etats-Unis d'Amérique à Israël", a renchéri M. Biden, qui a rassuré Israël à propos de l'Iran. "Nous agirons" si l'Iran viole l'accord nucléaire tout juste mis en application, a-t-il affirmé.
Les deux hommes n'ont rien dit du nouvel accroc ayant précédé la visite de M. Biden, à savoir la révélation du fait que Netanyahu avait décliné une offre d'entretien avec le président Barack Obama le 18 mars.

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