jeudi 16 juillet 2015

Yémen: Le gouvernement en exil veut reprendre pied dans le Sud

Le gouvernement yéménite, en exil en Arabie saoudite, veut reprendre pied dans le pays en envoyant certains de ses membres à Aden, la grande ville du sud, partiellement reconquise par ses partisans après près de quatre mois de conflit avec les rebelles Houthis.
Les ministres, dont le départ a été annoncé mercredi comme imminent par le porte-parole du gouvernement en exil Rajeh Badi, ne se trouvaient néanmoins pas encore jeudi à Aden, selon des sources concordantes.
"Aucun ministre du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi n'est arrivé à Aden", a déclaré à l'AFP un responsable provincial alors que le chef de la sécurité à l'aéroport de la ville, Abdallah Qaëd, a affirmé aux journalistes qu'"aucun avion ne s'est posé à l'aéroport".
Un conseiller du président Hadi, Yassine Makkaoui, interrogé par l'AFP, a déclaré que "les préparatifs étaient toujours en cours pour l'arrivée de la délégation officielle", en se refusant à donner tout détail.
La délégation, composée des ministres de l'Intérieur Abdo al-Houdaithi, du Transport Badr Baslameh, et du vice-ministre de la Santé Nasser Baoum, aura pour mission d'"évaluer la situation et l'ampleur des destructions", a indiqué M. Badi en affirmant que "la plus grande partie de la ville est sûre".
Les combattants pro-Hadi, appuyés par les frappes d'une coalition arabe commandée par l'Arabie saoudite, ont lancé mardi une offensive d'envergure à Aden, la première depuis l'entrée fin mars des rebelles chiites Houthis dans la ville.
L'offensive, baptisée Golden Arrow, leur a permis de reprendre Khor Maksar, un quartier d'Aden où se trouve l'aéroport, puis des secteurs à Crater et à Moualla, deux autres quartiers de la ville où, selon des sources militaires, les rebelles sont encore fortement présents.
- Feu dans une raffinerie -
Le tir de deux roquettes de type Katioucha, attribué aux rebelles, a provoqué jeudi un incendie dans la raffinerie d'Aden, où seraient stockées 1,2 million de tonnes de produits pétroliers, selon des témoins et un responsable de la raffinerie.
Une épaisse colonne de fumée s'est formée au-dessus de la raffinerie, visée pour la troisième fois depuis fin juin par les rebelles, et les habitants vivant dans les alentours ont été invités à évacuer les lieux.
Selon des sources militaires, deux roquettes se sont également abattues dans la nuit sur l'aéroport d'Aden, et sur le quartier Mansoura, alors que la coalition arabe a mené plusieurs raids aériens contre des positions rebelles dans les banlieues nord et est de la ville.
Au moins 14 rebelles ont été tués au cours des dernières 24 heures dans les combats avec les forces pro-gouvernementales, qui ont libéré mercredi soir 22 de leurs partisans capturés par les Houthis, a déclaré à l'AFP le porte-parole des "la résistance populaire", Ali al-Ahmadi.
Selon lui, "ces prisonniers étaient détenus dans les locaux du consulat de Chine à Aden", situé à Khor Maksar.
Des partisans de M. Hadi, circulant en voiture dans les secteurs sous leur contrôle, ont multiplié les appels, par haut-parleurs, à l'adresse des rebelles, les exhortant à se rendre tout en les assurant de pouvoir partir s'ils déposent les armes, selon des habitants.
Dans la province voisine de Lahj, sept rebelles ont été tués et cinq faits prisonniers lors de violents combats nocturnes avec les forces pro-gouvernementales, lesquelles ont perdu deux de leurs hommes, selon un responsable local.
L'Arabie saoudite, poids lourd de la région et voisin du Yémen, a pris le 26 mars la tête d'une coalition arabe avec l'objectif affiché d'empêcher les rebelles Houthis de prendre le contrôle de tout le pays et, par extension, l'Iran d'élargir son influence à ses frontières.
Le conflit a fait plus de 3.200 morts, dont une moitié de civils, depuis mars, selon l'ONU.

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