dimanche 17 mai 2015

Yémen: L'ONU appelle à prolonger la trêve humanitaire

L'émissaire de l'ONU au Yémen a appelé a prolonger de cinq jours la trêve humanitaire dans ce pays qui expire dimanche à 20H00 GMT, lors d'une conférence à Ryad, boycottée par les terroristes chiites houthis pro-iraniens.
Cet appel a été lancé alors que de violents combats opposant rebelles et forces pro-gouvernementales ont fait encore des victimes civiles dans le sud du pays.
"J'appelle toutes les parties à respecter cette trêve pour au moins cinq jours supplémentaires", a déclaré Ismaïl Ould Cheikh Ahmed en s'adressant, au nom du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, devant une conférence à Ryad sur la crise yéménite.
Il a estimé que cette trêve, qui n'avait pas permis d'acheminer suffisamment d'aide humanitaire dans les différentes zones touchées par le conflit armé, "devra se transformer en un cessez-le-feu permanent".
Intervenant au nom du groupe des "Amis du Yémen", l'ambassadeur de Grande-Bretagne dans ce pays, Edmund Fittton-Brown, a appelé "toutes les parties à respecter la trêve et à travailler pour son extension".
La trêve de cinq jours est en vigueur depuis mardi soir. Elle a été initiée par la coalition arabe, conduite par l'Arabie Saoudite, qui a depuis suspendu sa campagne de raids aériens lancée le 26 mars contre les rebelles.
Mais cette coalition a prévenu qu'elle perdait patience face aux "violations" répétées de cette pause par les Houthis.
Dans la nuit, les rebelles ont tiré aux roquettes Katioucha contre Fardayn, un village au sud de Taëz, troisième ville du Yémen, tuant 14 civils, a indiqué dimanche un responsable local. Selon lui, Taëz a été aussi le théâtre de nouveaux accrochages armés entre les rebelles et les partisans du président Hadi, tout comme à Aden, principale ville du sud.En outre, deux rebelles ont été tués dans une embuscade à Dhaleh, selon des témoins.
Dans la province voisine de Chabwa, des tribus ont menacé de donner l'assaut contre Ataq, chef-lieu de cette province, tenue depuis avril par les rebelles, et appelé la population à quitter la ville sous 24 heures, dans un communiqué.
Le conflit a attisé la tension entre l'Arabie Saoudite, puissance sunnite du monde musulman, et l'Iran, chef de file des chiites, accusé par Ryad d'armer les rebelles houthis, ce que Téhéran dément en affirmant n'apporter à ces rebelles qu'une assistance humanitaire.
Un navire iranien transportant quelque 2.500 tonnes d'aide humanitaire destinée au Yémen est arrivé dimanche dans le Golfe d'Aden malgré la mise en garde des Etats-Unis. Il devrait atteindre un port contrôlé par les rebelles dans quatre jours, selon une agence de presse iranienne.
Les Etats-Unis ont demandé à l'Iran de livrer le chargement "en accord avec les règles de l'ONU, via la plate-forme de distribution qui a été établie à Djibouti", en face des côtes yéménites. Mais Téhéran affirme s'être coordonné avec les Nations unies pour que le navire décharge dans le port yéménite d'Hodeida, sur la Mer Rouge, qui est contrôlé par les Houthis.
Un bateau, chargé d'une cargaison de 1.200 tonnes de vivres, dépêchée par les Emirats arabes unis au Yémen, a accosté samedi soir à Aden, a indiqué un adjoint du gouverneur d'Aden, Nayef al-Bikri.
L'ONU juge la situation humaniaire "catastrophique" au Yémen où plus de 1.500 personnes, dont de nombreux civils, ont péri depuis mars.
Le coordinateur des activités humanitaires de l'ONU pour le Yémen Johannes van der Klaauw a appelé vendredi la coalition à "simplifier" le contrôle des cargaisons destinées à ce pays, estimant que ces mesures freinaient l'acheminement vital de biens et d'aide humanitaire.
La conférence de Ryad, qui réunité pendant trois jours quelque 400 délégués, s'est ouverte en l'absence des Houthis, principaux protagonistes du conflit.
Ces rebelles insistent pour que des négociations de paix se tiennent au Yémen.
Le président Hadi a cependant affirmé n'exclure aucune partie. "Cette conférence concerne tous les Yéménites et leurs différentes composantes", a-t-il dit devant les participants, ajoutant: "On ne peut en exclure aucune partie".
Dans son entourage, on a affirmé à l'AFP que les rebelles chiites avaient "été officiellement invités" à la conférence de Ryad mais qu'ils avaient "refusé d'y participer".

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