jeudi 14 mai 2015

Israël: Jour J pour le nouveau gouvernement Netanyahu

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu soumet jeudi soir à l'investiture du Parlement son nouveau gouvernement, un vote qui sera à la merci de la défection d'un seul député en raison de sa majorité étriquée.
Au cours d'une séance de la Knesset prévue à 19H00 (16H00 GMT), Netanyahu doit prononcer un discours et présenter la composition de son cabinet, qui n'était pas encore finalisée jeudi à la mi-journée, au vote du Parlement. Les nouveaux ministres doivent ensuite prêter serment.
Le nouveau gouvernement, dont le centre de gravité a glissé encore un peu plus à droite par rapport à l'équipe précédente, ne dispose que d'une majorité minimale de 61 voix sur 120, ce qui place Netanyahu à la merci de la moindre défection.
En raison de l'âpreté des négociations qui lui ont permis de constituer une coalition dans le système proportionnel israélien, Netanyahu a dû concéder davantage de portefeuilles que prévu aux partis partenaires de sa formation de droite, le Likoud.
Il poursuivait jeudi à la mi-journée d'ultimes discussions avec les caciques de son parti, dont certains risquent de ne pas recevoir de poste ministériel.
Netanyahu a tenté de contourner en partie le problème des parlementaires déçus et d'une possible fronde de leur part en faisant adopter mercredi une loi lui permettant de nommer davantage de ministres qu'auparavant.
Mais une quinzaine de députés du Likoud candidats à un poste ministériel se disputent toujours une douzaine de portefeuilles réservés à ce parti dans les accords de coalition passés avec le parti nationaliste religieux Foyer juif, deux partis ultra-orthodoxes et Koulanou, un parti de centre droit, selon la presse.
Deux postes ont été attribués avec certitude à des membres du Likoud. Moshé Yaalon conserve son poste actuel à la Défense. Le ministre des Transports Israël Katz garde lui aussi son poste, qu'il cumulera avec celui de ministre des Renseignements et de membre du cabinet de sécurité, selon un communiqué du Likoud.
La possibilité d'une fronde d'un député déçu du Likoud, qui mettrait en échec Netanyahu en ne votant pas l'investiture du gouvernement est cependant très limitée, selon les commentateurs.
La probable prochaine coalition gouvernementale fait de la paix avec les Palestiniens l'un de ses tout premiers objectifs, selon le texte de ses futures grandes lignes directrices publié mercredi.
Mais le document ne mentionne pas la création d'un Etat palestinien indépendant.
Grande aspiration des Palestiniens, la création d'un tel Etat qui coexisterait pacifiquement avec Israël est centrale dans les grands projets formés au sein de la communauté internationale pour régler un conflit de plusieurs décennies.
Netanyahu avait enterré la création d'un Etat palestinien indépendant pendant la campagne en vue des législatives du 17 mars. Il est depuis revenu sur ses propos.
Dans ce contexte, le Vatican a pour la première fois utilisé mercredi le terme "Etat de Palestine" dans un document officiel, signe, selon les commentateurs, de la pression que la communauté internationale, notamment l'Europe, entend placer sur le nouveau gouvernement israélien.
Selon un responsable israélien cité par le quotidien populaire Yedioth Aharonoth, les Etats-Unis et l'Europe ont "complètement coordonné leurs positions sur Israël".
"Les responsables européens s'apprêtent à prendre de graves décisions (...) et les Américains n'ont plus l'intention de rester passifs du côté d'Israël", selon ce responsable.
Selon le quotidien, les Européens, mécontents de l'impasse dans le processus de paix et de la poursuite de la construction dans les colonies, ont commencé à préparer une initiative qui sera lancée immédiatement après l'investiture du nouveau gouvernement israélien.
Signe des temps, un article publié jeudi en première page du quotidien Haaretz, fait état de vives tensions récemment entre Israël et la France sur le dossier palestinien.
Le correspondant diplomatique du journal rend compte d'une réunion tendue la semaine dernière à Jérusalem entre diplomates des deux pays, en raison notamment de la volonté du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius de présenter à nouveau au conseil de sécurité de l'ONU une résolution sur le conflit israélo-palestinien.

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