Le président syrien Bashar al-Assad a affirmé mercredi que les
Occidentaux jouaient avec le feu en finançant selon lui Al-Qaïda et
qu’ils le paieraient très cher car cette organisation se retournerait un
jour contre eux.
Selon des extraits publiés par la présidence d’un entretien télévisé
dont l’intégralité devait être diffusée dans la soirée, M. Assad a
affirmé qu’une défaite de son régime face aux rebelles signifierait la
fin de la Syrie, ce que selon lui aucun citoyen syrien ne pouvait
accepter.
"L’Occident a déjà payé très cher le fait d’avoir financé à ses
débuts Al-Qaïda. Aujourd’hui il fait la même chose en Syrie, en Libye et
dans d’autres endroits et il paiera cher au coeur de l’Europe et des
Etats-Unis", a prévenu le président syrien dans cette interview à la
chaîne officielle Al-Ikhbariya.
Il faisait allusion à l’aide accordée par Washington dans les années
1980 en Afghanistan aux moujahidines luttant contre l’occupation
soviétique, dont ceux d’Al-Qaïda, qui se sont ensuite retournés de
manière spectaculaire contre les Etats-Unis.
Le Front al-Nosra, composé de jihadistes syriens et étrangers, a
annoncé il y a une semaine avoir prêté allégeance au chef d’Al-Qaïda,
Ayman al-Zawahiri, qui avait appelé quatre jours plus tôt les rebelles à
lutter pour l’instauration d’un "Etat islamique jihadiste".
Dans ce contexte, "nous n’avons pas d’autres options que la victoire,
car si nous ne sommes pas victorieux, ce sera la fin de la Syrie et je
ne pense pas qu’un seul citoyen syrien accepte cette option", a déclaré
Assad.
"La vérité c’est qu’il y a une guerre et je le répète sans cesse non à la reddition et non à la soumission", a-t-il insisté.
Le président syrien a aussi fustigé le soutien des pays occidentaux
et arabes aux rebelles, s’en prend en particulier à la Jordanie : "Je ne
peux pas croire que des centaines (de rebelles) entrent avec leurs
armes en Syrie alors que la Jordanie est capable d’arrêter une seule
personne portant une arme légère pour aller résister (contre Israël) en
Palestine".
Les rebelles sont récemment emparés d’une bande de 25 km dans le sud
de la Syrie, à la lisière de la Jordanie, et Damas a accusé son voisin
d’entraîner des combattants et de les laisser entrer en Syrie.
A l’occasion du jour de l’Indépendance, qui commémore la fin du
mandat français en 1946, la télévision officielle syrienne a diffusé
mercredi des images de l’époque, en faisant un parallèle entre les
"héros de l’Indépendance" et l’armée syrienne d’aujourd’hui.
"La commémoration du retrait du dernier soldat français est une page
éclatante dans l’Histoire de la Syrie et les héros de notre valeureuse
armée mènent aujourd’hui le combat contre le terrorisme", a-t-elle
insisté.
Parallèlement, selon des sources diplomatiques mercredi, l’Union
européenne envisage de lever partiellement son embargo pétrolier, imposé
en novembre 2011, afin d’aider financièrement les rebelles, qui
contrôlent désormais une partie des champs pétrolifères dans l’est et le
nord du pays.
En revanche, la Russie, alliée indéfectible de Damas, a qualifié de
"négatif" le rôle joué par le groupe des Amis de la Syrie, à trois jours
d’une nouvelle réunion de ce groupe à Istanbul.
"Pour l’instant, nous considérons que ce processus contribue d’une
façon négative aux accords de Genève" portant sur les principes d’une
transition en Syrie, a dit à la presse le chef de la diplomatie russe,
Sergueï Lavrov, après une rencontre avec son homologue turc Ahmet
Davutoglu.
Sur le terrain, au moins 12 personnes, dont deux enfants, ont été
tuées par des tirs de l’armée à Bueida, dans la province de Homs
(centre), selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui
s’appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales
civiles et militaires.
Des combats faisaient rage dans cette région, où le régime "s’appuie
sur des combattants loyaux au (mouvement chiite libanais) Hezbollah et
des forces de défense (supplétifs de l’armée syrienne, ndlr) pour
chasser les rebelles des zones rurales", selon le directeur de l’OSDH,
Rami Abdel Rahman.
Mercredi, les violences ont fait au moins 92 morts, dont 15 rebelles,
12 civils et 7 soldats dans la province de Homs, selon un bilan
provisoire de l’OSDH.
(17-04-2013)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire