La publication d’une liste présumée de personnes appelées à témoigner
dans le procès de l’assassinat de Rafic Hariri a été dénoncée jeudi par
le tribunal compétent et le fils du dirigeant libanais tué comme une
"tentative d’intimidation".
Cette liste a été publiée cette semaine par un groupe totalement
inconnu se faisant appeler "Journalistes pour la vérité" et qui dit
vouloir critiquer la "corruption" au sein du Tribunal spécial du Liban
(TSL) chargé d’identifier et de juger les assassins de M. Hariri, tué
dans un attentat à Beyrouth en 2005.
La liste comprend 167 noms, avec leur photo, profession et même leur adresse.
Dans un communiqué, le TSL a "condamné avec la plus grande vigueur la
tentative visant à faire obstacle au bon fonctionnement de la justice
par la publication d’une liste de présumés témoins".
Précisant que la liste publiée sur le site internet "irresponsable"
"n’est pas la copie exacte" de la liste officielle, le tribunal a estimé
toutefois que la publication était "susceptible de mettre en danger la
vie de citoyens libanais".
Il s’agit d’une "tentative claire d’intimidation des supposés témoins
par de soit-disant "journalistes’", a commenté à l’AFP le porte-parole
du TSL Marten Youssef.
La liste de témoins "est confidentielle jusqu’à ce que les juges en
décident autrement", a-t-il rappelé. "Il y a eu un nombre considérable
d’efforts pour déstabiliser le travail du Tribunal et menacer les
supposés témoins".
Saad Hariri, ex-Premier ministre et fils du dirigeant assassiné, a dénoncé également cette "fuite".
"Intimider les témoins dont les noms sont supposés être tenus secrets
est un acte criminel et vise à leur faire peur pour qu’ils ne se
présentent pas devant le tribunal international", a-t-il dit dans un
communiqué.
Le TSL, créé par l’ONU à la demande du Liban, veut notamment juger
quatre membres du Hezbollah, puissant parti chiite libanais, pour
l’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri et à 22 autres personnes,
le 14 février 2005 à Beyrouth.
Ouvert en 2009, le TSL est la bête noire du Hezbollah qui l’accuse
d’être le fruit d’un complot "israélo-américain" visant à le détruire et
qui a exclu la remise des quatre suspects.
Le TSL est un dossier explosif au Liban, divisé entre le camp mené
par le parti chiite et la coalition dirigée par Saad Hariri, un sunnite.
Interrogé par l’AFP sur la liste des témoins présumés, le Hezbollah s’est refusé à tout commentaire.
La date d’ouverture du procès, qui était prévue le 25 mars, a été
reportée sine die, la défense arguant qu’elle n’avait pas reçu les
documents nécessaires de la part de l’accusation.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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