Victoire éclatante du prisonnier résistant Samer Issawi, qui a mis
fin à sa longue lutte de grève de la faim : 275 jours avec la menace, au
cours des derniers jours, de refuser tous les supports le maintenant en
vie. Samer Issawi a vaincu les oppresseurs et les bourreaux, en
refusant tout bannissement. Dans 8 mois, Samer Issawi sera libéré des
prisons de l’occupation, et retournera dans sa ville, al-Quds, et dans
sa famille. Les pressions exercées par l’occupation sur le résistant
Samer, notamment au cours des dernières semaines, furent insupportables,
pour lui faire accepter des accords mitigés qui incluent son
bannissement vers Gaza ou vers un pays européen. Samer a tenu bon et a
refusé. Les mauvais traitements à son encontre, de la part des geôliers,
du Shabak, et des médecins et infirmiers de l’occupation, ainsi que les
mauvais traitements infligés aux membres de sa famille ne l’ont pas
fait fléchir, ni lui ni sa famille. Samer Issawi a dû également
affronter tous les esprits faibles, tous ceux qui ont douté de sa lutte
et de la lutte des prisonniers, comme ils doutent de la lutte de leur
peuple, comme il a fait face à tous les comploteurs qui souhaitaient
qu’il cesse sa lutte et essayaient de trouver des issues sans gêner
l’occupation. Samer Issawi a fait face aussi à tous les mensonges
diffusés par la presse sioniste, porte-voix des services sécuritaires de
l’occupation. La victoire de Samer Issawi est celle de la victoire de
la volonté de résistance contre la voie des règlements.
Comme l’exprime si bien le mouvement du Jihad islamique, la fermeté
de Samer Issawi renoue avec la fermeté inébranlable du peuple
palestinien, elle exprime la volonté de lutte du peuple palestinien, qui
refuse de plier et de se soumettre. La lutte du résistant Samer Issawi,
cadre du FDLP, est une lutte exemplaire et indique la voie de la
libération : ne pas fléchir, être prêt au martyre. Alors que les
prisonniers n’ont pour seule arme que leur « ventre creux », ils
parviennent à arracher leur liberté par leur persévérance, leur volonté,
leur sacrifice, leur conscience politique, leur humanité, et par la
solidarité de leur famille et de leur peuple. La lutte de Samer Issawi
et sa victoire sont une école pour tous les peuples en lutte pour la
liberté et la dignité. Par la lutte et la victoire de Samer Issawi, le
peuple palestinien vient de prouver une nouvelle fois sa détermination à
vaincre l’occupation et à vivre libre et digne.
De nombreux articles parus dans la presse arabe saluent la victoire
du prisonnier Issawi et de sa famille et insistent sur l’efficacité de
la lutte contre l’occupation et le sens de l’abnégation dont jouit le
peuple palestinien. Ils soulignent par ailleurs que les sionistes ont
reculé par crainte d’un nouveau soulèvement du peuple palestinien, en
Cisjordanie notamment, alors que leur entité vit de plus en plus dans
une instabilité stratégique et que l’AP est devenue incapable d’assurer
« l’ordre sioniste » dans les territoires occupés. D’autres ont mis en
avant la signification profonde de cette victoire sur l’occupant,
d’autant plus que le peuple palestinien fut uni sur le terrain, comme il
le fut lors de la lutte de sheikh Khodr Adnan, il y a plus d’un an. Les
luttes menées par les prisonniers rassemblent le peuple palestinien, et
autour de lui, les peuples arabes et les peuples libres.
Abolir la détention « administrative »
Le prisonnier Ayman Abu Daoud poursuit la grève illimité de la faim,
pour protester contre son arrestation et sa condamnation dans les mêmes
termes qu’avant sa libération, dans l’opération d’échange d’octobre
2011. Il avait été arrêté pour la première fois en 2004, et condamné à
36 ans de prison. Libéré dans le cadre de l’échange avec le soldat
Shalit, il a été de nouveau arrêté le 13/2/2012. Les associations
militantes qui ont développé la solidarité avec Samer Issawi, dont le
cas est semblable, réclament une mobilisation populaire vaste et
sérieuse de soutien au prisonnier Ayman Abu Daoud.
Le 28 avril, le prisonnier « administratif » Ayman Hamdane de la
ville d’al-Khalil a décidé d’entamer une grève de la faim illimitée
réclamant sa libération. Il a décidé de lutter contre la détention
« administrative » juste après avoir reçu la décision de renouvellement
pour 6 mois de sa détention.
Le prisonnier « administratif » Younes El-Hroub a suspendu la grève
de la faim, après avoir reçu l’assurance qu’il serait libéré au mois de
juillet prochain et que sa détention « administrative » ne serait pas
renouvelée. Après 65 jours de grève de la faim, Younes El-Hroub dont
l’état de santé s’était dramatiquement détérioré, a accepté la
proposition de l’occupation, comme l’a affirmé sa famille. Younes
El-Hroub, ancien prisonnier libéré (il avait été arrêté en 2002 et
détenu pendant 6 ans et demi) et cadre du mouvement du Jihad islamique
dans la région d’al-Khalil, fut arrêté en juillet 2012 et placé en
détention « administrative » à cause de son activité militante dans la
défense des prisonniers.
Ahmad Qatamech, écrivain, journaliste et militant, est placé en
détention « administrative » depuis le mois d’avril 2011, sur ordre du
Shabak, qui l’accuse d’appartenir au FPLP et de représenter un danger
contre l’occupation. Amnesty International a décidé de réclamer sa
libération, le considérant comme un « prisonnier d’opinion ».
Le doyen des détenus « administratifs » est Darrar Mohammad Abu
Manchar, 34 ans, de la ville d’al-Khalil. Il est détenu sans aucune
charge retenue contre lui par les forces de l’occupation depuis le 5
novembre 2010. Détenu dans la prison du Naqab, sa détention a été
renouvelée 6 fois de suite, quelques jours avant la fin de la période
fixée. Le renouvellement sans cesse de la détention « administrative »
est en soi une forme de torture morale, pour le détenu et pour sa
famille.
Au cours d’une journée d’étude sur la détention « administrative »,
des juristes ont considéré que les détenus administratifs sont des
otages kidnappés dans leurs propres maisons, sans aucune charge contre
eux. L’occupant doit libérer immédiatement et leur verser des
compensations. Ils ont appelé à une large mobilisation pour abolir cette
pratique inhumaine.
La pratique de la « détention administrative » est un crime perpétré
par l’autorité coloniale sioniste contre le peuple palestinien. Il
s’agit d’une arme terrible utilisée par l’occupant pour empêcher toute
protestation et révolte et pour maintenir sa domination. Abolir cette
forme de torture reste une priorité pour les Palestiniens et tous les
peuples libres dans le monde.
Les prisonniers jordaniens détenus dans les prisons de l’occupation
ont décidé d’entamer la grève illimitée de la faim à partir du 2 mai
2013 jusqu’à la satifaction de leurs revendications qui sont, entre
autres : des visites régulières de leurs familles, formation d’un comité
médical qui puisse suivre leur état de santé, visites pour les
prisonniers arabes non jordaniens. Les prisonniers jordaniens avaient
mené une grève de la faim en 2012, pendant 31 jours, sans rien obtenir
que des promesses.
Libérer les prisonniers malades
L’avocat de l’association palestinienne « Mandela », Buthayna
Shaaban, tire la sonnette d’alarme : 15 prisonniers palestiniens,
détenus dans la prison Ramleh, dans la section appelée « hôpital »,
risquent de tomber martyrs, si rien n’est fait pour les libérer. Elle a
affirmé que les conditions de détention dans ce pseudo hôpital sont
catastrophiques, et qu’ils ne reçoivent aucun soin approprié. « Les
prisonniers se trouvent dans quatre pièces fermées, ils se déplacent à
l’intérieur des pièces en chaises roulantes… Un infirmier y passe de
temps à autre, notamment lorsqu’un prisonnier élève la voix ou crie. »
Elle a également décrit l’état de santé du prisonnier Mansour Mawqidi,
condamné à la perpétuité, qui nécessite une intervention chirurgicale
urgente.
Le prisonnier Mu’tassem Raddad de Tulkarm est gravement malade
depuis quatre ans. Deux fois de suite, les sionistes l’ont transféré à
l’hôpital pour l’opérer, mais sans suite. Le club des prisonniers lance
un cri d’alarme réclamant sa libération immédiate et accuse l’occupation
de négliger les soins pour le laisser mourir.
Ameer et Muhammad Farid Ass’ad sont de Kfar Kanna, en Palestine
occupée en 48. Arrêtés en 2011, et condamnés à 6 ans et demi de prison,
les deux frères sont gravement malades, d’après le centre Ahrar de
solidarité avec les prisonniers. Ameer est paralysé avant son
arrestation et son état se dégrade, par manque de soins et Muhammad est
gravement atteint à la jambe, mais les autorités de l’occupation
refusent de le soigner.
Mémoires
A l’occasion de la journée des prisonniers (17 avril), les femmes
anciennement détenues dans les prisons sionistes ont raconté aux
nouvelles générations leurs sacrifices et leurs luttes car l’histoire du
mouvement national des prisonniers palestiniens et arabes dans les
geôles de l’occupation reste une histoire à écrire, à raconter, à
diffuser et à en tirer les leçons de bravoure, d’abnégation et d’espoir.
Fatmé Halabi, 62 ans, a été arrêtée au début de 1971 : « je
travaillais avec mon père Omar Halabi, qui faisait partie des forces
populaires de la libération dans la bande de Gaza et au nord du Sinaï.
J’ai été arrêtée prè de l’hôpital des enfants et détenue dans la prison
« as-Saraya ». Elle avait 16 ans. « Notre fermeté alimentait le courage
des prisonniers. Nous entendions leurs cris, qui nous ébranlaient… Ils
(les soldats sionistes) nous prenaient pour assister aux séances de
torture, ils voulaient nous faire peur et nous arracher des aveux. Nous
étions nous-mêmes torturées : nous devions porter sur nos têtes des
chaises pendant des heures, ils plaçaient des sortes de chauffage près
de jambes, ils nous brûlaient avec des cigarettes (je porte encore les
traces de brûlures). Fatmé a été condamnée à 20 ans de prison, alors
qu’elle n’avait rien avoué. Elle fut détenue pendant 14 ans. Elle se
rappelle les séances de torture et spécialement lorsqu’un enfant de 14
ans, de la famille al-Ghoul, fut torturé devant elle.
Arrestations et condamnations
Les forces de l’occupation ont arrêté trois jeunes Palestiniens dans
la ville d’al-Quds dont Raed Abu Mayale et Yazan Derbas, qui se
trouvaient dans la tente de solidarité avec le prisonnier Samer Issawi.
La tente de solidarité a été démolie pour la trentième fois.
Même si les médias refusent sciemment de couvrir la situation dans la
ville d’al-Quds, les maqdisis poursuivent les protestations et les
rassemblements : en solidarité avec Samer Issawi et les prisonniers en
lutte, en défense de la mosquée al-Aqsa, contre les démolitions de
maisons et pour stopper la judaïsation rampante de la ville. Tous les
jours, les forces de l’occupation arrêtent des jeunes et des enfants,
qui affrontent les soldats et les colons.
Mahmoud Zahran, 34 ans, du mouvement Fateh, est le nouvel héros
palestinien qui a osé affronter les soldats de l’occupation dans la
prison de Ascalan. Condamné à 18 ans de détention, Mahmoud Zahran a
frappé un officier sioniste, il y a quelques jours, lors d’une fouille
provocatrice menée par les forces sécuritaires dans les cellules.
L’officier fut blessé. Plus de dix colons armés se sont jetés sur
Mahmoud Zahran, qui gît à présent à l’hôpital. Le tribunal de l’occupant
vient de l’accuser de « tentative d’assassinat ».
Sheikh Khodr Adnan avait appelé à manifester dans Ramallah en soutien au prisonnier Mahmoud Zahran.
Assassinat d’un prisonnier libéré : l’Etat de l’occupation a tiré de
sang-froid sur le prisonnier libéré et banni en Jordanie, Saleh
Jahhalin, 54 ans, qui essayait de revenir au pays en traversant la Mer
morte. Le martyr Saleh Jahhalin est originaire d’al-Khodr, où il a été
enterré, après un cortège funèbre militaire solennel. Saleh Jahhalin fut
l’un des membres les plus actifs des « Martyrs d’al-Aqsa » (Fateh) pour
faire passer les armes en Palestine.
L’Etat de l’occupation a arrêté Mahmoud Abu Hash-hash à Doura,
province d’al-Khalil, pour la troisième fois. Mahmoud Abu Hash-hash est
un cadre du Jihad islamique, et militant actif dans le soutien aux
prisonniers et à leur lutte. Il a participé, aux côtés de Thaer Halahla,
arrêté lui aussi, à tous les rassemblements de soutien à la lutte des
prisonniers.
Solidarité
Dans la ville d’al-Quds et ailleurs en Cisjordanie occupée, les
militants poursuivent leur mobilisation pour soutenir les prisonniers en
lutte, mettre fin à la détention administrative et libérer les
prisonniers malades. De son côté, l’association palestinienne Addameer
poursuit sa campagne pour l’abolition de la détention administrative.
Elle a mis en place un site d’information sur cette forme barbare de
détention pratiquée par l’occupant : http://stopadcampaign.com/
Au moment où les Palestiniens poursuivent leur mobilisation en
soutien aux prisonniers en lutte, et réclament la libération des
prisonniers gravement malades, des parlementaires européens sont arrivés
à Ramallah pour participer au congrès de solidarité avec les
prisonniers organisé par le comité de soutien à Marwan Barghouty, le
prisonnier dirigeant du Fateh, parlementaire condamné à la perpétuité.
Les parlementaires socio-démocrates européens ont réclamé la libération
des « prisonniers politiques palestiniens », tout en affirmant soutenir
la voie non-violente du président Abbas. Il reste à savoir si les
paroles prononcées à Ramallah seront suivies d’actes et si les
parlementaires agiront en faveur des prisonniers, lorsqu’ils
retourneront en Europe.
Une campagne de solidarité avec les prisonniers détenus dans les
geôles sionistes sera lancée début mai jusqu’au mois d’octobre prochain,
à partir de la bande de Gaza. Cette campagne sera suivie dans plusieurs
pays musulmans, comme l’affirme les responsables palestiniens.
Au moment où les forces de l’occupation poursuivent les militants et
résistants en Cisjordanie, tentant d’empêcher toute révolte populaire,
les forces sécuritaires de l’AP poursuivent et arrêtent les
journalistes. Khaldoun Mazloum, de l’agence Qudspress, a été arrêté le
28 avril. De même, une dizaine de membres du parti islamique Hizb
at-Tahrir ont été arrêtés par les services sécuritaires de l’AP de
Ramallah, au cours d’un meeting organisé par ce parti. L’AP semble avoir
déclaré la lutte contre les membres de ce parti islamique, qui avait
proclamé depuis sa fondation(1947) que sa lutte politique est pacifique,
et elle a remis 25 de ses militants aux autorités sionistes.
D’autres part, les forces sécuritaires de l’AP en veulent au camp de
Jénine et à ses combattants et résistants : une tentative d’arrêter le
frère du prisonnier libéré sheikh Bassam Saadi, dirigeant au Jihad
islamique, dont l’épouse est toujours détenue par les forces de
l’occupation, et l’arrestation de deux fils du sheikh dirigeant au
Hamas, Mahmoud Abul-Hayja, détenu dans les prisons de l’occupation.
("Baladi", Avril 2013)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire