Les enquêteurs des Nations unies qui devront déterminer, à la demande
de Damas, si des armes chimiques sont utilisées dans le conflit syrien,
sont "prêts" à être déployés, a annoncé lundi le secrétaire général des
Nations unies Ban Ki-moon.
"Nous sommes prêts", a déclaré le secrétaire général lors d’une
conférence de presse à l’occasion de l’ouverture à La Haye, au siège de
l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), de la
troisième conférence sur le bilan de la Convention sur les armes
chimiques. "Je peux annoncer aujourd’hui qu’une première équipe est à
Chypre et est dans la dernière phase" avant son départ vers la Syrie,
a-t-il ajouté. Le gouvernement syrien et l’opposition armée s’accusent
mutuellement d’avoir employé des armes chimiques dans les régions d’Alep
(nord) et de Damas dans le cadre du conflit ravageant le pays.
Damas avait dès lors déposé le 20 mars une requête officielle pour
une enquête de l’ONU, qui avait été annoncée par Ban Ki-moon dès le
lendemain. La Grande-Bretagne et la France avaient de leur côté demandé
que l’ONU enquête sur des allégations d’utilisation d’armes chimiques
par le régime syrien. "Ma position est claire : toutes les allégations
feront l’objet d’enquêtes sans retard, sans conditions et sans
exception", a soutenu Ban Ki-moon, selon lequel "l’ONU est maintenant en
mesure de se déployer en Syrie". "Dans moins de 24 heures, tous les
arrangements logistiques auront été réglés." "Nous n’attendons plus que
le feu vert du gouvernement syrien pour déterminer si des armes
chimiques ont été déployées", a ajouté le secrétaire général : "Nous
sommes encore en train de discuter de cela avec le gouvernement syrien."
Ban Ki-moon a en outre souligné que "la première équipe qui est en ce
moment à Chypre est très petite". Il a également indiqué que l’équipe
serait composée essentiellement d’experts de l’OIAC, qui a mis à
disposition 15 de ses spécialistes. "La sécurité sur le terrain est un
sujet de préoccupation", a pour sa part déclaré le directeur de l’OIAC
Ahmet Uzumcu lors de la conférence de presse, précisant toutefois que
l’OIAC "mettra toutes ses ressources à disposition pour une telle
mission". L’ONU a nommé à la tête de l’enquête le scientifique suédois
Ake Sellstrom, qui avait participé à la chasse aux armes de destruction
massive de l’Irak dans les années 1990.
Selon des diplomates, Ban Ki-moon avait également indiqué aux cinq
membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, France,
Royaume-Uni, Russie, Chine) qu’ils ne seraient pas autorisés à
participer à l’enquête. Cette décision avait été prise à cause des
profondes divisions que le conflit syrien suscite entre d’une part les
Occidentaux, qui réclament le départ du président Bachar el-Assad, et
d’autre part la Russie et la Chine qui protègent le régime syrien. Pour
les mêmes raisons, aucun expert turc ou issu des pays arabes ne prendra
part à l’enquête. La plupart des experts devraient dès lors être
originaires d’Amérique latine, du nord de l’Europe ou d’Asie.
(08-04-2013 - Assawra avec les agences de presse)
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